Dans la série « révisons nos classiques », j’ai choisi l’option La colline a des yeux, de Wes Craven ; et suite à divers commentaires, j’ai été aussi tâter du remake de Alexandre Aja. L’un comme l’autre sont très bons, super efficaces. Bon d’accord faut aimer se faire peur avec du survival malsain et méchant mâtiné de gore. Mais qu’est-ce que c’est bon!
Le film raconte l’histoire d’une famille américaine moyenne qui part en voyage pour l’anniversaire de mariage des parents et décide de rejoindre l Californie en passant par le désert. Après une rencontre avec un pompiste local solitaire, et un passage sur une route bien à l’écart, un accident les oblige à s’arrêter au pied de collines. mais celles-ci ne sont pas si désertiques que cela. Une tribu de dégénérés cruels et cannibales y réside et festoie régulièrement sur les voyageurs de passage. Notre famille va subir les pires horreurs de la part de ces fous furieux.
La petite famille comprend Big bob, le père, flic à l’ancienne plutôt réac et carré ; sa femme Ethel, obéissante ménagère gentille et croyante ; le fils cadet Bobby, sa sœur ado Brenda, et la grande sœur Lynne ; Il y a aussi Doug, le mari de cette dernière, avec leur fille, un bébé ; et puis les deux chiens, Beauty et The Beast. Cette petite bande circule dans une caravane et la voiture qui la tire. Une belle brochette de gens sympathiques, de caractères variés, de personnages typés, confrontés à l’horreur et à des trucs vraiment terribles.
Le film de Wes Craven date de 1977, et on sent bien qu’à l’époque le film de genre n’avait pas de budgets faramineux. Tourné avec des décors restreints et pas mal de bouts de ficelle, il arrive à poser une ambiance géniale et super tendue. Le résultat est très bon. On n’en attend pas moins d’un Wes Craven, papa de quelques mythes comme Freddy Kruger ou Scream. Partiellement inspiré de l’histoire pas vraiment vraie d’un clan cannibale, le film instille un malaise quand on voit jusqu’où ces gens vont. Torture, viol, cannibalisme, tout y passe. Et sans remords aucun.
A noter que le film original était classé trop restrictif par la commission fixant les âges. Afin de toucher un plus large public, il a été coupé, et toute une partie des scènes d’origine perdues. Et puis on remarquera aussi la présence de l’acteur Michael Berryman, recruté pour son physique dû à une maladie rare, et qui fait sensation dans le rôle de Pluton.
Le remake d’Aja en 2006 est soutenu par Wes Craven. Adoubé par le maître, le réalisateur reprend la même histoire avec les techniques modernes et un budget nettement plus élevé. rarement un remake aura été autant réussi. Il retranscrit tout le malaise et toute l’horreur de l’original, mais avec plus de force. Là où Craven avait lutté avec des moyens limités, Aja a pu se laisser aller. On a davantage d’explications sur les raisons de la dégénérescence des locaux. On a de nouveaux lieux (le cratère et la petite ville). On a l’utilisation d’éléments modernes comme les téléphones portables. Mais on reste très proche du film d’origine.
En tout cas, ces deux films sont des réussites. Prenants, durs, gores, méchants, bestiaux. Du vrai survival qui n’y va pas avec le dos de la cuillère. De très bons moments de tension. Bref, bravo aux deux!