Ah ben voilà, on est déjà au bout de la première saison de Almost Human. Tranquillou, elle a mené son petit bonhomme de chemin et je me suis laissé embarquer tout au long. Il faut dire qu’au-delà de ses défauts elle avait pas mal de trucs pour m’attirer. Et une petite série qui ne se prend pas le chou de temps en temps, ça fait du bien aussi. Parce que oui, on n’est pas ici dans le gros truc au scénario complexe avec tout plein de ramifications (malgré la présence de JJ Abrams au générique), des personnages tordus et tout ce qui s’ensuit. Almost Human c’est une série policière assez standard, sur le principe du duo comme un bon buddy movie, le tout dans un univers de SF high tech. Après une intervention qui s’est mal passée, l’officier de police Kennex se remet gentiment, muni maintenant d’une jambe cybernétique ; pour lui qui n’aime pas les robots, ce n’est pas gagné. Il faut dire qu’en plus, avec la sophistication galopante des criminels, la police a du se résoudre à employer des androïdes, et chaque enquêteur se voit épaulé par un robot à forme humaine capable de tout plein de choses comme se connecter en live au réseau, communiquer avec le central, analyser des échantillons, lire des données cryptées, etc. Oui mais Kennex il aime pas son robot si lisse, et on va lui en fournir un autre, ressorti d’une fournée reléguée à la casse parce que exprimant trop d’émotions et considérés comme cinglés. Kennex et son androïde « presque humain » (waow, on sait d’où vient le titre) vont donc enquêter sur des crimes dans lesquels la technologie est omniprésente. Le tout avec en très légère toile de fond sur quelques épisodes une histoire de complot liée au passé de Kennex et à la fameuse intervention foirée qu’il a dirigé ; oui mais bon on n’en apprendra pas grand chose quand même pendant cette première saison. Ce qu’il y a de vachement bien dans Almost Human, c’est la technologie. il y a de belles inventions, des trucs vraiment crédibles. Et surtout c’est bien utilisé. On n’est pas un univers high tech servant de toile de fond à des intrigues conventionnelles, mais la technologie sert les intrigues et les crimes tournent tous autour d’elle. Et ça c’est bien. Pour les amateurs de SF il y a de très bonnes choses à prendre (j’ajouterais que c’est un peu une mine d’or d’inspis pour ExtReM_37 qui justement mêle SF et enquête). Par contre, voilà, la série s’arrête à une banale série policière finalement. Le début laisserait penser à un bel arc scénaristique, à un truc vraiment un peu plus complexe et allongé. Mais on en reste à la série de loners, telle Les Experts et autres, avec à chaque fois une enquête qui tient en un épisode, et hop. Et puis le tout est soutenu par un duo qui aurait permis d’aller plus en profondeur, de pousser les questions de la relation humain-machine, et de franchement donner un peu de corps à la série ; certes les acteurs ne sont pas mauvais mais les rôles sont ultra typés, caricaturaux presque (Kennex aurait tout aussi bien pu être le héros de I, Robot). En fait je résumerais cette série par le mot « frustration ». Il y a de quoi faire quelque chose de vraiment bien. Un contexte génial, un duo à exploiter à fond, une base qui peut servir à un bel arc narratif, etc. Mais finalement la série n’assume pas à fond et ne prend pas de risques. Calibrée très large audience par ses épisodes séparés les uns des autres et une écriture légère, elle aurait de quoi attirer le geek assidu par son aspect SF bien emmené, mais finalement laisse le spectateur sur sa faim par un manque d’ambition. Elle a le cul sur deux chaises et du coup on ne sait laquelle prendre. Une bonne série divertissante pleine d’aspects SF sympas, mais dommage du peu. Si une saison 2 arrive, je m’y mettrai probablement pour voir si on pousse plus loin ou pas.