Et hop, voici un double billet « série » et « musique » pour parler de Sonic Highways, le huitième album des Foo Fighters. On ne présente plus ce groupe emmené par Dave Grohl et monté au firmament du rock, une référence, un mythe. Après le très bon Wasting Light, cet album était vraiment attendu. Surtout avec la manière dont il a été enregistré. Le groupe est parti sur une façon de faire un peu particulière puisque chacun des 8 titres a été enregistré dans une ville différente, dans un studio particulier avec son histoire, son son, ses références, en se plongeant à chaque fois dans l’histoire musicale de la ville en question, invitant la plupart du temps des musiciens locaux en guest. En est sortie une série diffusée autour de la sortie de l’album, elle aussi intitulée Sonic Highways, et qui se voit comme une espèce de musée de la culture musicale américaine, de la Nouvelle Orléans à New York en passant par Seattle ou Los Angeles, les influences sont diverses, et on se plaît à (re)découvrir les groupes et musiciens emblématiques du jazz, du blues, du rock, du metal, du hip hop, du funk et autres. Des gens qui ont jalonné et façonné notre culture musicale contemporaine au cours des décennies passées. C’est une plongée passionnante dans l’histoire de la musique moderne et franchement c’est très intéressant. Les nombreuses interviews parsemées d’anecdotes transmettent de nombreuses émotions, du rire aux larmes (très émouvant passage sur Kurt Cobain dans l’épisode Seattle évidemment). On retrouve des très grands noms, on découvre beaucoup de monde, on apprend plein de choses, et le tout est franchement bien fait. Et à chaque fin d’épisode, le clip avec paroles de la chanson enregistrée dans la ville en question.
Et puis il y a l’album. Bon, malgré toutes les influences et rencontres au cours du voyage, c’est du Foo Fighters. Pur. Impossible de se tromper. On retrouve l’incroyable capacité de Dave Grohl à écrire de vraies belles mélodies, ce songwriting ultra efficace qui va vous mettre des chansons en tête et va créer une alignée de tubes en puissance. Guitares en avant, rythmique solide, la voix de Grohl passant de la douceur à la rage avec une facilité déconcertante, tout y est. Du vrai Foo Fighters comme on l’aime. Et bien que l’on sente l’évolution par rapport aux débuts du groupe (arrangements plus fins, écriture plus travaillée, etc.), on reste très proche de ce qu’ils ont fait récemment, en particulier de Wasting Light. Ce Sonic Highways est donc lui aussi une tuerie comme son prédécesseur. On s’amusera à retrouver sur certains titres des sonorités tirées de l’expérience locale spécifique, mais elles se fondent vite dans la masse. Certains invités insufflent aussi un peu de fraîcheur. Mais l’influence du voyage se fait surtout sentir dans les textes. Quand on écoute la chanson avec ses paroles à la fin d’un épisode, on retrouve de nombreux éléments tirés des rencontres, anecdotes et discussions ayant construit l’épisode.
J’ai passé de très très bons moments devant la série Sonic Highways, complétant largement ma culture musicale défaillante. Il faudrait un truc du même genre au travers de l’Europe, ce serait sûrement génial, mais qui se risquerait à cela? Et l’album étant lui aussi très bon, Sonic Highways se révèle encore une belle réussite de la part des Foo Fighters qui méritent définitivement leur place parmi les groupes de référence.