Et hop, avec mon grand gnome on est allés voir ce deuxième volet des Avengers (x-ième film de la licence à succès Marvel mais deuxième du nom), cette ère d’Ultron qui fait donc référence à un arc scénaristique des comics remis ici dans un nouveau cadre. Que dire sur ce film? Bon ben on en prend plein les mirettes pendant plus de 2 heures avec du grand spectacle à la pelle. Bastons, explosions, bastons, robots, bastons, punchlines, et bastons. Voilà le programme. Et même si on sait qu’on ne vas pas voir Avengers pour tomber sur un drame psychologiques profond, là on est presque carrément dans le léger. Le problème c’est que le fond de l’histoire aurait mérité un traitement plus long et plus abouti. Du coup le film se perd à vouloir expliquer et mêler des points assez solides et référencés de l’univers Marvel en faisant des ponts avec les autres longs métrages, mais de manière tellement condensée que le spectateur ne s’y retrouve guère. D’un autre côté, ne boudons pas notre plaisir, on a des héros qui dépotent et envoient des vannes face à une armée de robots cherchant à détruire le monde, et rien que ça, ben c’est ultra fun.
Le début du film est fortement lié à l’épisode qui vient de passer aux USA de Agents of SHIELD où Coulson annonçait qu’il était temps de sortir les Avengers du placard et où une diseuse de bonne aventure annonçait voir des hommes de métal détruire la Terre, rien que ça. Du coup le film nous plonge direct in media res au sein de l’action sans grande explication. On comprend vite que nos Avengers sont en mission dans un pays d’Europe de l’Est pour y attaquer une super-base d’Hydra et y récupérer un truc super important. Cette petite introduction permet d’enchaîner avec la finalisation du projet Ultron de Tony Stark, l’idée d’un robot doté d’une intelligence artificielle et capable de défendre la Terre contre des menaces particulièrement balaises, ce qui laisserait du coup davantage de temps aux super-héros pour boire l’apéro ou aller jouer à la pétanque. Bien évidemment, comme toujours, le projet d’IA merdouille un peu et cette dernière dépasse les intentions fondamentalement bonnes de son génial créateur pour se retourner contre lui, et du coup contre ses potes et finalement toute l’Humanité. Ni une ni deux, Ultron se construit un corps super-balaise, développe plein de robots pour en faire une armée et menace la Terre toute entière, et du coup c’est dans une orgie de bastons fulgurantes que les Avengers vont devoir corriger le léger merdage de leur pote.
Ce deuxième film Avengers enchaîne les bastons et les scènes d’action avec un certain crescendo. Et franchement ça envoie du bois, c’est impressionnant. Le traitement des effets spéciaux est juste énorme et donne une impression d’énormitude au tout, du genre qui sied à un tel rassemblement de puissances que même Chuck Norris il pourrait presque en trembler. On a droit à un déchaînement de coups, d’explosions, de vols planés, de tirs, de cris, d’acrobaties et de castagnage comme pas souvent. Le tout est soutenu par des punchlines et des vannes diverses que se lancent bien entendu nos héros y comrpis au plus profond de la mêlée (et même lors de moments ultra-dramatiques). L’intégration de deux nouveaux héros qui commencent le film en méchants est l’occasion de varier les plaisirs sur la manière de se débarrasser des méchants de service, et c’est un petit plus non négligeable. On retrouve aussi une belle brochette de seconds rôles des différents autres films, de quoi aligner un nombre de super-héros franchement pas négligeable. On rajoute là-dessus une couche d’intrigue pour situer tout cela au sein de l’univers des films Marvel, pour faire un peu de liant, et hop.
Mais du coup le film est victime de ses bonnes intentions. Déjà trop de héros tue les héros. D’une part, parce que cela laisse bien de temps à chacun pour s’exprimer et se développer (du coup peu de temps pour se les réapproprier, se remettre dans le bain, et s’attacher aux nouveaux). D’autre part les scènes de baston, certes impressionnantes, partent un peu en couilles par moments et perdent pas mal en lisibilité quand tout le monde se fight en même temps ; le ralenti souvent utilisé permet à l’œil du spectateur de tenter de s’arrêter sur chaque action qui se déroule en même temps à l’écran, mais c’est impossible. Trop c’est trop. Ensuite il y a la volonté d’ancrer tout cela dans l’univers Marvel, de faire le lien avec Thanos, les pierres et tout le reste ; ça part d’un bon sentiment, mais les héros qui tentent de faire cela ont droit à deux lignes et demi de dialogue pour parler de l’une des plus grandes forces cosmiques, du coup ça perd un peu de puissance dramatique. Ah ben parlons en de cette puissance dramatique… le film se base sur une création d’IA qui échappe à son créateur, d’un super-monstre de Frankenstein, un lien avec Prométhée qui veut faire avancer l’Humanité, le concept du génie incompris, la pression sur les épaules du gars dont la création menace de détruire la Terre, une réflexion sur pourquoi sauver l’Humanité veut dire la détruire (I, Robot, bonjour) ; mais traiter cela sur la durée d’un film (moins les scènes de bastons) et bien ce n’est pas suffisant. Du coup on se retrouve avec une dose de raccourcis, ellipses et autres simplifications malheureusement indigne d’un film dont on attend autant.
Le résultat est donc un bon gros film d’action, un blockbuster énorme, avec des scènes vraiment épiques, qui en envoie plein la gueule. Mais ce n’est pas ce que l’on pouvait attendre d’un film qui réunit à nouveau les héros Marvel pour faire culminer la franchise. Et puis pas au niveau de ce que l’on peut attendre de Whedon. Alors oui il met ses héros en avant, il y a de l’action, du fan-service pour geeks (y compris l’inévitable caméo de Stan Lee et les références aux autres films et à la série Agents of Shield), il y a de l’humour et des vannes, mais franchement je n’ai pas eu le même waouw-effect que sur le premier Avengers ou que sur d’autres Marvel (Le Soldat de l’Hiver ou Les Gardiens de la Galaxie par exemple). Dommage, je suis un peu déçu et je reste sur ma faim, j’avoue. J’avais peut-être trop d’attentes pour ce film en fait.
Une réflexion sur « Avengers : Age of Ultron »