La bombe explose. La grosse. Celle qui fait un champignon. Dans l’immeuble c’est la panique. On court, on se bouscule, on crie. Quelques personnes ont la bonne idée de se réfugier su sous-sol où ils découvrent un lieu aménagé par le bizarre Mickey, genre survivaliste taciturne. Cloitrés dans cette cave, ces gens vont très vite découvrir que survivre c’est bien, mais qu’il faut encore réussir à survivre ensemble. Très vite les tensions vont naître et les positions et rôles vont se constituer dans une ambiance glauque et oppressante. Surtout quand une équipe en combinaisons de protection ouvre la porte de l’extérieur, fusils d’assaut à la main et menaçante. Avec des personnalités aussi différentes et aussi marquées, dans un huis clos, avec des rations insuffisantes, une menace extérieure qui n’est pas claire, tout ce petit monde va petit-à-petit virer vers la folie. Violence et sang sont au programme d’un climax complètement barré. Avant un épilogue laissant la place libre à pas mal de questions sans réponses.
Du réalisateur Xavier Gens je connais Hitman et Frontière(s) qui ne m’ont pas particulièrement marqués, bien que contenant quand même des éléments sympas. Alors j’ai embarqué sur ce The Divide suite à diverses critiques agréables. Et franchement on est au-dessus des deux films pré-cités. Déjà parce que la violence n’est ici pas gratuite contrairement à Frontière(s). On a un contexte, des personnages que l’on prend le temps de découvrir, une tension qui monte crescendo, le tout expliquant ce déferlement de violence lorsque la tension devient trop forte. Il y a réellement un plus ici. Et puis les acteurs qui s’en sortent franchement bien. On retrouve avec plaisir Michael Biehn, marquant dans Terminator ou Aliens, en survivaliste agressif et dur. Il y a aussi Rosanna Arquette, stupéfiante dans le pétage de plombs qu’elle nous joue ici. Milo Ventimiglia (inoubliable Peter de Heroes) fait aussi un joli show, lui aussi avec un bon gros pétage de durite. On va juste se dire qu’il ne faut pas trop s’attacher aux personnages, car c’est le genre de film où le bodycount n’est pas négligeable.
Au final, The Divide est une agréable surprise. Pas un grand film inoubliable non plus. On y trouve du Sartre (« l’enfer c’est les autres ») mais aussi du Lord of the Flies. C’est une bonne intro à un univers post-apo (d’ailleurs l’épilogue pourrait lancer un autre film), et un bon huis-clos tendu du slip.