Citadel

citadel-afficheCe film irlandais de Ciaran Foy est assez particulier et dispense une ambiance assez rare. On y suit Tommy, dont la femme en fin de grossesse a été violemment agressée. Depuis, contraint à élever seul son fils, Tommy souffre d’une grave agoraphobie qui l’empêche presque de sortir de chez lui. Il est rempli d’une énorme paranoïa, et voit partout s’approcher de lui des jeunes gens en hoodie agressifs et prêts à en découdre. Sa fille semble au cœur de leurs visées, et Tommy finira par s’allier avec un curieux prêtre pour se libérer de ce terrible fardeau.

Citadel est classé comme un film d’horreur psychologique. Effectivement les visuels du film ne sont pas particulièrement gores, à part peut-être un ou deux plans. Mais l’ambiance est tellement tendue, dure, difficile, que le spectateur ne peut être qu’oppressé. On se sent capturé dans la tête de Tommy, percevant l’entourage par ses yeux. La seule différence est que nous pouvons nous poser la question de savoir si ce que l’on voit est la réalité ou seulement l’expression des pulsions du héros. Est-on dans la vraie vie ou dans la tête de Tommy? Et tout le film peut n’être vu que comme une cure contre cette paranoïa, cette agoraphobie qui étreint le héros. S’agit-il juste son cheminement interne? Le réalisateur ne nous ballade-t-il que dans les contrées étranges inventées par son esprit tordu? Voilà tout le sel du film, dans cette ambiance froide et oppressante. Le tout sent le malsain et suinte le glauque. Et l’interprète de Tommy (Aneurin Barnard) se donne à fond dans un rôle pas évident du tout.

Si ce genre de film vous parle, n’hésitez pas et plongez dans Citadel. Ce n’est pas un film qui s’adresse à tout le monde, mais pour celles et ceux qui sauront entrer dedans. vous n’en ressortirez pas facilement.