Suite du billet précédent sur des jeux auxquels j’ai pu me frotter récemment, cette fois je vais vous parler de Gare à la toile, de Loup-Garou pour une nuit, de l’extension Chibis pour Takenoko et de Dino Twist.
Gare à la toile
Ce jeu familial de Roberto Fraga et illustré par Doris Matthäus a pas mal fait parler de lui avec plusieurs prix. C’est un jeu large public, pour 2 à 4 joueurs dès 6 ans pour des parties d’une vingtaine de minutes. Le plateau de jeu se monte en 3D avec un fond reposant sur la boîte, des troncs d’arbres aux coins sur lesquels repose un plafond représentant les branchages. Sur le fond se trouve un parcours sur lequel vont évoluer des fourmis (3 par joueur). Sur le plafond se trouve deux araignées, une troisième sous le plafond. Par un astucieux système d’aimants et de fil, l’araignée du dessous se déplace, monte et descend en fonction des mouvements des deux araignées du dessus ; et quand elle descend suffisamment bas sur une fourmi, elle l’aimante et l’emporte. Rien que là on a déjà un bel objet qui donne envie de s’amuser avec.
A son tour de jeu, un joueur va lancer 3 dés dont les résultats vont déterminer s’il doit bouger une de ses fourmis ou les araignées. Le but étant bien évidemment d’amener ses trois fourmis au bout du parcours avant les autres. Il faudra donc avancer certes, mais aussi saboter l’avancée des adversaires grâce aux araignées qui renvoient une fourmi au départ lors de la capture. Si l’on ajoute une souche qui peut être déplacée, protégeant des araignées les fourmis placés dessous (mais les empêchant du coup d’avancer), on se retrouve face à quelques choix intéressants et un jeu qui s’avère très sympa. On se prend vite au jeu et à l’ambiance, à tenter de capturer les fourmis adverses et la tension de la course est bien rendue. Très bon jeu donc.
Loup-garou pour une nuit
Il s’agit là d’un petit jeu de Akihisa Okui et Ted Alspach , illustré par Gus Batts, de la famille des Loups-Garoux de Thiercellieux et autres The Resistance. Ici chacun reçoit un rôle secret qu’il regarde puis chacun ferme les yeux et vient la nuit. Différents rôles vont s’égréner pendant la nuit et ils pourront à tour de rôles ouvrir les yeux pour accomplir leurs actions ; les loups-garous vont se reconnaître, certains pourront échanger des cartes de rôles en les regardant ou non, etc. Puis tout le monde se réveille et le village doit tuer quelqu’un suspecté d’être un loup-garou. Si c’en est un, les villageois ont gagné et sinon ils ont perdu. Et c’est tout.
Alors franchement j’ai été déçu. beaucoup. Parce que j’en avais pas mal entendu parler en bien. Et que finalement il n’y a pas grand chose là. A moins que l’on ne soit passés à côté de quelque chose. Ici on est finalement au matin dans le pur bol et hasard, avec les cartes qui ont été ou pas modifiées pendant la nuit et tout, c’est un gros bordel et plus personne n’est sûr de quel est son rôle, du coup difficile de défendre une position quand on ne sait pas ce qui nous ferait gagner ou pas. Du genre « j’étais villageois, je devrais donc tuer un loup-garou, mais si quelqu’un m’a transformé en loup-garou pendant la nuit je vais perdre si on tue un loup-garou ». Personne à la table n’a croché honnêtement.
Takenoko Chibis
Il ne s’agit pas ici d’un jeu complet mais de l’extension Chibis pour le très sympathique Takenoko, extension d’Antoine Bauza et Corentin Lebrat , illustrée par Joël Picksel, Yuio et Nicolas Fructus. Takenoko est pour moi un excellent jeu familial, très efficace pour amener du grand public au jeu de société moderne. Joli, sympa, prenant, bien fait ; certes un jeu assez simple pour de vrais gros gamers mais dans sa cible de jeu familial il fonctionne parfaitement. En plus avec son matériel de qualité, il attire les regards et donne une furieuse envie de jouer.
Chibis est une extension amenant de nouvelles tuiles, une Miss Panda (jolie figurine encore), des bébés pandas (sur des jetons trop mignons), et des nouveaux objectifs. C’est une extension qui ajoute un peu quelque chose sans transformer complètement le jeu, une addition douce et légère dont on peut même ne rien voir passer en une partie. Les nouvelles tuiles ont des effets un peu particuliers, comme un deuxième étang pour les irrigations, la cabane du jardinier pour tirer un nouvel objectif, des collines sacrées qui font pousser les bambous pas juste autour d’elles mais sur tout le plateau, ou encore une tuile où poussent les 3 couleurs. Ces six tuiles ont toutes la tête de Miss Panda dessinée dessus et dès que l’une d’elles est posée en jeu, on y place Miss Panda justement. A partir de ce moment, quand un joueur joue l’action panda, il choisit quel panda il déplace. Si Miss Panda arrive sur la tuile où se trouve le gros panda gourmand, le joueur peut poser dans la réserve un morceau de bambou de son plateau individuel et prendre l’un des trois bébés pandas de la couleur de ce bambou. Il y a 3 bébés par couleur, chacun avec un effet différent : prendre une irrigation, prendre un aménagement, ou changer un objectif. En plus chaque bébé rajoute 2 points en fin de partie.
Et voilà, c’est tout. Rien de bien sorcier quand on connaît déjà le jeu de base. Mais cette extension permet des tactiques supplémentaires, de nouveaux moyens d’arriver à ses objectifs (dont les nouveaux qui arrivent là pour pimenter un peu le tout). Un peu de fraîcheur et de nouveauté pour un jeu qui en vaut la peine. C’est toujours beau, toujours aussi agréable. Que demander de plus?
Dino twist
Celui-là, je l’avais testé à Cannes et j’en avais gardé un bon souvenir. On est là dans le petit jeu familial tranquille, 2 à 6 joueurs, dès 7 ans, un quart d’heure pour la partie. C’est écrit par Bertrand Arpino et illustré par Stéphane Escapa. Chaque joueur dispose d’une île qu’il va devoir peupler de dinosaures pour avoir les animaux le splus forts en fin de partie quand tombera la météorite. Pour ce faire, il lui faudra aller chercher des dinosaures de plus en plus balaises sur une île centrale peuplée à la base de faibles bébés dinos.
A chaque tour, on révèle d’abord une carte événement qui va un peu transformer le fonctionnement pour varier les plaisirs. Ensuite, chaque joueur pose une ou deux cartes face cachés devant lui. On révèle les cartes ensemble. Et de là, suivant un certain ordre, chacun pourra aller sur l’île prendre un dinosaure de la même couleur (espèce) que sa carte jouée, mais de valeur inférieure ; il remplacera ce dinosaure sur l’île centrale par celui qu’il a joué de sa main. Si l’on joue deux cartes, la force correspond à l’addition des deux cartes. L’île centrale se verra peuplée alors de dinosaures toujours plus forts, donc plus intéressants à avoir mais aussi plus difficiles à avoir. Et si deux joueurs jouent la même carte (même couleur et valeur), les actions s’annulent et aucun ne prend de dinosaure.
Dino Twist est un petit jeu rapide et sympa, avec juste ce qu’il faut de choix et de réflexion pour lui donner de l’intérêt sans le rendre complexe. En plus, les illustrations des dinosaures sont très réussies, dans un style cartoon super efficace.