Le truc avec Marvel, c’est qu’ils sont tellement bien implantés dans le programme cinématographique, qu’ils ont tellement de succès, du coup ils peuvent sortir n’importe quel personnage de leur énorme panel, le film va marcher. En l’occurrence, sous l’insistance du réalisateur Tim Miller (superviseur des effets spéciaux sur Scott Pilgrim) et de Ryan Reynolds (rappelons le très bon Buried), ils ont porté Deadpool sur grand écran. Pas leur héros le plus connu (surtout du grand public), pas le plus vendeur non plus, et pourtant c’est un carton, avec un public qui se déplace en masse, un succès public et critique, une suite déjà au programme avant même sa sortie. Alors du coup, aller le voir 3 jours après sa sortie, ça s’est concrétisé par une salle archi-comble (et donc des places pas idéales). Mais qu’est-ce que ça en valait la peine! Ce film est une tuerie. Alors bon de base, soyons clairs, avant les premiers articles au sujet du film, je ne connaissais pas Deadpool, et depuis j’ai eu le temps de jeter un œil à ce personnage mais sans aller trop loin, je ne suis donc pas un fin connaisseur, et du coup je vais peut-être sortir quelques énormités que je demanderai aux puristes de me pardonner.
Autre remarque… étant donné les horaires proposés dans le coin, ça a été la VF ; pas mécontent parce que vu l’alignée de gags débiles, je pense que j’aurais dû m’accrocher, et en plus la VF tient bien la route.
Bon ben qui c’est ce fameux Deadpool? C’est Wade Wilson, un ancien militaire, mercenaire, grande gueule, à l’humour gras. Il se trouve une super copine qu’il demande en mariage, juste avant de découvrir qu’il est atteint d’un mega-cancer en phase avancée et que l’on ne peut plus grand-chose pour lui. Jusqu’à ce qu’un groupe de gens lui propose non seulement de le soigner mais aussi de lui donner des pouvoirs de super-héros. Et voilà notre brave petit gars devenu aussi immortel que l’ami Wolverine, capable de régénérer de tout et n’importe quoi, mais ayant hérité au passage d’une tronche vraiment, mais alors vraiment très moche. Du coup son idée première est de retrouver ceux qui lui ont fait ça pour qu’ils lui redonnent sa belle face de Ryan Reynolds, afin de pouvoir retourner auprès de sa douce et tendre. Mais tout ne sera pas aussi simple que ça. Sauf que Deadpool, il a pas les méthodes des autres super-héros ; en est-il un d’ailleurs? Il est violent, sans morale, vulgaire, méchant, doté d’un humour particulièrement peu subtil, il massacre sans remords. Et puis il a ce talent dans les comics à être conscient de la présence du lecteur et à pouvoir s’adresser directement à lui en brisant le quatrième mur ; ceci se retrouve aussi dans le film.
Alors oui le film est interdit aux moins de 16 ans (14 ans accompagné), et c’est justifié. Au-delà de la violence graphique très crue que l’on retrouve, présentée sans aucun état d’âme, on a un niveau de vulgarité verbale assez élevé (pas tant dans les classique « fuck » ou « shit » que dans les séries de références scatologiques, sexuelles, et autres). Des passages et attitudes assez trash (son couple avec la superbe et délicieuse Morena Baccarin est assez porté sur le sexe, pas mal de pratiques diverses d’ailleurs) (et non je ne regarderai plus jamais les licornes de la même manière). C’est bad-ass à souhait, irrévérencieux, rempli de référence (y compris à Ryan Reynolds lui-même et son passé cinématographique) et de second degré (voire troisième ou plus). On trash même le budget de la production dans les répliques du film.
Et puis le film va à l’essentiel d’une intrigue qui ne pète pas plus haut que son cul. Moins de 2h, emballé c’est pesé ; ça devient rare dans ces gros blockbusters de super-héros, mais ici on ne s’embarrasse pas d’inutile. On suit directement la quête de Deadpool pour retrouver visage humain et fiancée amoureuse, avec en parallèle les flashbacks qui l’ont amené là. Rien de sorcier. Le contrat est rempli, on a eu ce que l’on attendait. Avec des scènes de baston assez énormes, des personnages (y compris secondaires) hauts en couleur, l’humour trash du héros, les gags, la violence, voilà c’est Deadpool. Et je me suis éclaté. Pas vu le temps passer. C’est décalé, ça sort des sentiers si bien battus des habituelles productions Marvel, ça défoule, c’est bon. Du générique d’ouverture plein d’humour à la scène post-générique qui en repasse une couche.
Et puis après tout ça part d’une belle histoire d’amour, alors aller voir ce film avec sa copine un week-end de Saint-Valentin, c’était assez cool.
Je l’ai vu aussi, et comme tu le dis, « on ne s’embarrasse pas d’inutile ». C’est trash, c’est gore, c’est assez débile, mais finalement divertissant. Je trouve que ça en fait trop sur les gags (franchement, même en VF, j’en ai pas compris la moitié parfois) et pas assez sur l’histoire et le scénario, qui tiennent tous les deux sur un bout de papier toilette. La scène d’introduction est franchement longue et les flashbacks sont un peu usants…
Mais je me suis bien marré quand même, bien que ce genre d’humour ne m’amuse plus vraiment après 30 minutes à très haute dose. 😉