Dans la catégorie « film d’action qui en envoie plein la gueule », la franchise Mission Impossible se porte plutôt bien, depuis le premier opus il y a déjà 20 ans (ça nous rajeunit pas tout ça). Autour de Tom Cuise, porteur du truc, différents réalisateurs (et pas des moindres) se sont succédés, avec des résultats plus ou moins bons, mais jamais mauvais, faisant à chaque fois un blockbuster d’action au moins sympathique. Ce Rogue Nation, 5ème film de la franchise, pousse le bouchon toujours plus loin dans la gamme des emmerdes envoyées à la gueule des héros. Parce que cette fois on part carrément de l’idée que la MFI (Mission Impossible Force) est complètement démantelée et ses agents rattachés à la CIA parce que ça devenait trop n’importe quoi au niveau des méthodes (alors que l’on sait la CIA irréprochable bien entendu). Oui mais voilà, dans le même temps, Ethan Hunt est capturé par un sombre réseau terroriste, le Syndicat, dont aucune autorité ne veut admettre l’existence parce que on n’a pas de preuves. Suite à un concours de circonstances peu banal (d’autant qu’on ne sait même pas vraiment ce que le Syndicat voulait de Hunt), notre héros s’échappe. Persuadé de voir là une conspiration mondiale, il reprend contact en sous-marin avec ses anciens co-équipiers et parcourt le monde incognito, mais recherché par toutes les agences de renseignements, afin de mettre un terme aux agissements du Syndicat (qui existe vraiment, dingue, ç’aurait été fun que cette organisation n’existe que dans l’esprit de Hunt). Action, poursuites, combats, cascades, acrobaties, bastons, plans improbables, déguisements, technologie WTF, twists scénaristiques (en général faciles à voir venir), la recette de Mission Impossible est reprise encore une fois.
Rien de très neuf donc sous le soleil donc. Mission Impossible, ça devient comme James Bond finalement, une franchise avec une recette connue, efficace pour peu que l’on n’en attende pas trop ; on va voir le film et on sait quels sont les passages obligés que l’on verra. Il y a des trucs immuables. Et le réalisateur Christopher McQuarrie (déjà aux commandes du sympathique Jack Reacher avec Cruise, et promis à celles du 6ème Mission Impossible) a joué le jeu en reprenant la recette sans grande ambition. Après tout, on n’est pas là pour lui donner le beau rôle. La franchise Mission Impossible au cinéma, c’est Tom Cruise (qui s’en donne à cœur joie dans des cascades à moto, en voiture, en avion ou sous l’eau).
Reste que le film se regarde avec plaisir, un divertissement à grand spectacle, aux cascades et aux scènes d’action assez impressionnantes. Et puis bon on y retrouve à côté du petit Cruise les sympathiques Jeremy Renner, Simon Pegg (oh yeah) et Ving Rhames, ainsi qu’un bouffi Alec Baldwin, et la somptueuse Rebeca Ferguson. Le tout mené de manière très classique par un réalisateur qui, sans chercher l’originalité, pose un film à grand spectacle. Si on n’en attend rien de plus, le contrat est rempli.