Ma vie de courgette

Bon OK, il y en a eu du buzz autour de ce film, sans conteste l’un des plus grands succès du cinéma suisse, avec tout plein de récompenses à la clé. Et avec raison. Ma vie de courgette c’est une bonne heure d’émotions et une bien belle histoire très bien racontée (tirée d’un bouquin), en plus d’une réussite technique. Chapeau.

Son père « parti », Courgette vit seul avec sa mère alcoolique qui décède elle aussi dans de tragiques circonstances. Emmené par un policier au très bon fond dans un orphelinat, il se retrouve au milieu d’autres enfants eux aussi cabossés de la vie, chacun avec son histoire difficile, chacun avec son passé et sa manière d’appréhender la vie et le présent. Quand une petite nouvelle débarque, sous la menace de sa tante violente, Courgette et ses nouveaux amis vont tout mettre en œuvre pour la sauver. Au milieu de tout cela, Courgette grandit, découvre la vie, les sentiments, l’amour, l’amitié…

Alors oui Courgette est un film plein d’émotion. Mais on n’a pas de pathos inutile. Les choses se passent et on y réagi. Les personnages vivent et tentent d’améliorer leur quotidien, mais on ne peut s’empêcher d’être fortement touché par ces enfants si précocement malmenés dans leur vie, ces petits êtres obligés de devenir grands mais qui restent quand même des gamins ; le retour permanent au jeu et à la rigolade reste leur meilleure arme pour se défendre face aux vacheries que la vie leur met dans les dents. C’est touchant, mais aussi amusant, rigolo. On y voit les bons et mauvais côtés de cette vie ; finalement pour certains enfants l’orphelinat reste un meilleur choix que leur famille, et ça, ça fait mal. Alors oui c’est dur ; le passé de ces gamins est tout simplement affreux. Mais on en ressort quand même avec du baume au cœur car l’histoire est belle. Tout simplement belle oui. Et vraiment touchante.

Je ne peux m’empêcher de dire un petit mot sur l’aspect technique du film qui est une vraie réussite. On est ici dans l’animation image par image, où des marionettes et éléments de décors sont manipulés à la main pour former chaque image du film. Une technique lente, qui prend du temps, mais qui donne une vraie âme et un style particulier (c’est un des éléments qui marquent chez les films des studios Aardman ou L’Etrange Noël de Mr Jack par exemple). Et l’univers visuel est si particulier que le film sort des sentiers battus. On est pas face à un énième clone du style d’animation hollywoodien, on a ici une vraie identité, forte et assumée. Et ça c’est bon. Je voulais donc dire un grand bravo d’avoir choisi, de un cette technique exigeante et laborieuse, et de deux ce style visuel bien marqué, car le résultat final est vraiment bon.

Un film d’animation donc, pour enfants oui (mais pas seuls, il faut les accompagner sur ce sujet difficile), mais peut-être pas les plus petits. Le fonds est quand même très dur, et certains éléments du passé des enfants virent quand même au sordide. Mais cela mettra au moins des enfants plus chanceux en face d’une terrible réalité dont ils ne soupçonnaient peut-être pas l’existence. Et le tout reste fait avec le cœur…

Un gros coup de cœur donc, un film qui fait vraiment passer un bon moment. Touchant comme il faut.

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