J’ai vu il n’y a pas si longtemps les deux premiers volets de ce reboot de la franchise La Planète des singes, qui part sur l’idée d’un prequel, expliquant comment les singes ont fini par dominer la Terre. Dans ce troisième opus, titré ne français « Suprématie », on va tourner la page de la domination humaine et suivre les pas de César qui achèvera son destin de guide de la race simiesque. Deux ans après les événements du précédent film, les singes occupent la jungle, et César aimerait que la vie puisse se faire ainsi paisiblement. Mais les humains ne l’entendent pas de cette oreille, et une attaque par un militaire borné va déclencher la fureur du chef des singes. La confrontation entre les deux peuples va prendre le visage d’un duel aussi bien physique que psychologique entre César et le Colonel. Traque, chasse à l’homme, vengeance amère,… Sous le couvert d’émotions crues et d’une action concentrée sur peu de personnages, c’est la fin de l’Humanité qui se joue, face au fameux virus qui décime la population.
Matt Reeves, déjà aux commandes du précédent film mais aussi de Cloverfield, reprend la caméra pour diriger ce film épique et poignant. Prenant. Une vraie réussite avec un rythme soutenu allant crescendo vers un final solide. Et puis une vraie réussite technique aussi. La performance capture atteint ici un niveau incroyable. Les singes sont tellement réalistes, aussi bien en gros plan que de loin. Poils, expressions, grain de peau, textures, réactions aux éléments, tout est absolument dantesque. Au point qu’on a l’impression de voir du vrai. Les effets spéciaux ne piquent pas les yeux, ne se mettent pas non plus en avant mais sont réellement au service de l’histoire. Ils sont tellement bien réussis que tout s’imbrique et que les singes s’intègrent au reste de manière naturelle.
Et puis il y a ces acteurs, que ce soit en live action ou en performance capture, juste incroyables. La technique rendant maintenant possible le ressenti d’une grande palette d’émotions. Et finalement les singes sont bien mieux interprétés, on leur trouve beaucoup plus de qualités, que chez d’autres acteurs en chair et en os dans pas mal de blockbusters. On retrouve bien entendu Andy Serkis en César, de plus en plus impressionnant et inspirant, un véritable rôle de leader respecté, quasiment biblique. Face à lui Woody Harrelson est génial en militaire têtu, persuadé de détenir la vérité, et prêt à tout pour survivre. A leurs côtés, Steve Zahn, Terry Notary, Karin Konoval ou la toute jeune Amiah Miller font aussi très fort. De bien belles prestations.
Ce film est vraiment bon. Mêlant action, émotion, réflexion sur l’être humain, il conclut en beauté cette trilogie, avec un final réellement touchant. On a là un gros blockbuster franchement réussi qui va plus loin que bien d’autres films à succès.