Le pitch et la bande-annonce de ce film m’avaient vraiment fait de l’oeil, posant une sorte de Battle Royale corporate modernisé. Au milieu des terres perdues de Bolivie, le building de la société américaine Belko se dresse, super bien sécurisé, et accueille ses employés dans de très bonnes conditions (voiture et logement de fonction, et même un traceur sous-cutané en cas d’enlèvement par un cartel). Les activités de la société restent un peu floues. En ce jour, les employés se retrouvent soudainement enfermés dans le bâtiment dont chaque issue est blindée. Une voix dans les hauts-parleurs leur indique qu’ils vont devoir se livrer à une sorte de jeu plus proche de Saw que d’un Monopoly des familles : on leur demande de tuer deux des employés dans un délai d’une demi-heure. Quand les gens refusent, ils découvrent avec horreur que les traceurs à la base de leur crâne sont aussi de petites bombes fort sympathiques aux effets dévastateurs. Très vite, des clans vont se former, les demandes de la voix vont aller crescendo, et la situation va devenir extrêmement tendue du slip.
Sur un scénario de James Gunn (Super, Les Gardiens de la Galaxie,…), le réalisateur Greg McLean (Wolf Creek,…) signe un survival tendu et violent réussi. La tension monte très vite, on sent quelques signes avant-coureurs, et puis la violence éclate. Et quand elle débarque, c’est très présent, très graphique. Le sang gicle, les cadavres malmenés pullulent. Sur les 80 employés, on sait très vite que bien peu vont s’en sortir, et on assiste donc à une danse macabre limite gore. Le film ne fait pas dans la dentelle (on n’en attendait pas moins du monsieur de Wolf Creek quand même). Tout au long du film, la tension est maintenue. On sait assez vite qui va survivre le plus longtemps dans ce jeu de massacre, mais malgré tout le suspens de se demander quelle tête va exploser reste présent. Les instructions froides par les hauts-parleurs sont glaçantes.
Je reste quand même un peu sur ma faim quand aux explications du final. On a un bout de quelque chose, mais surtout une ouverture vers une suite (dont je ne suis pas certain que l’on disposera, dommage, j’aurais aimé voir ce qu’il y avait là derrière). On manque donc de fond (alors que dans Battle Royale, dont le concept est un peu similaire, on commençait par construire le fond super solide). C’est donc un peu dommage que le film s’arrête à la survie. Certes, on voit bien comment, en situation extrême, on peut faire ressortir le pire de l’être humain. On voit bien comment certains se révèlent prêts à tout. Et puis, le film est bien rythmé, prenant, avec une progression bienvenue.
Au niveau du casting, pas tellement de grands noms, mais des acteurs qui s’en sortent bien. Il y a John Gallagher Jr (10 Cloverfield Lane), Tony Goldwyn (Le Dernier Samurai), Adria Arjona (True Detective), John C McGinley (Platoon, Point Break,…), Melonie Diaz, Sean Gunn (frère de James et présent dans la plupart de ses films), Michael Rooker (sans doute le plus connu des acteurs du film, présent dans Les Gardiens de la Galaxie,…), Brent Sexton, Rusty Schwimmer, ou encore James Earl. Les rôles sont parfois assez caricaturaux, mais pour un film qui porte sur une expérience sociologique, ça fonctionne.
The Belko Experiment est au final un film vraiment sympa et j’ai passé un très bon moment. Il y manque un petit quelque chose, un fond plus solide, un truc en plus, pour en faire un vrai très bon film. Mais il est malgré cela bien réussi et très prenant.