Première série espagnole de Netflix, La Casa de Papel a fait exploser les compteurs et a déclenché pas mal de réactions souvent très positives. Je me suis donc lancé dans cette aventure, avec la première saison (la deuxième est dispo depuis peu et la troisième est déjà annoncée). On va y suivre les aventures d’un groupe de spécialistes engagés pour un braquage monumental, ultra-planifié. La série va suivre le braquage sur plusieurs jours, avec les relations entre membres de la bande, avec les otages, les réactions à l’extérieur, en particulier chez les flics, et aussi toute une série de fashbacks sur la période de préparation du braquage. Tout ce la se mêle pour donner un bon rythme alternant action et trucs plus psychologiques. Le tout avec un sens du suspens et de la progression bien dosé.
Au final, La Casa de papel n’a rien de fondamentalement novateur. Une histoire de mega-braquage. Une équipe de spécialistes qui ont leurs avantages/défauts et leurs liens plus ou moins tendus. Un plan soigneusement travaillé qui ne se déroule pas sans accroc. Des personnages dont on découvre la profondeur au-travers de flashbacks. Un huis-clos pour la majorité de l’intrigue. Des protagonistes anti-héros car braqueurs, mais attachants. Bref, des éléments déjà vus et revus. Mais très bien mis ensemble. Ils sont agencés avec finesse. Le rythme donne une jolie progression dans la tension. Et si le début semble rouler easy, les complications qui vont surgir (internes au groupe de braqueurs, en lien avec les otages, ou découlant de l’enquête de police) vont donner le suspens nécessaire pour tenir en haleine.
La série tient beaucoup à sa galerie de personnages hauts en couleur (interprétés par des acteurs espagnols, donc pas de ceux que je connais le mieux). Le Professeur, leader ultra intelligent et prévoyant des braqueurs, qui a tout mis en place et à réuni cette équipe, un homme sûr de lui et fort tant qu’il est dans sa zone de confort mais vite dépassé dès que les choses ne se passent pas comme prévu. Tokyo, braqueuse fonceuse n’ayant plus rien à perdre, le personnage principal que l’on suit dès le début de la série, et auquel on est amenés à s’attacher le plus, même si ses conneries font un peu foirer les choses. Berlin le chef d’équipe, sociopathe, dérangé, manipulateur, cruel voire sadique, un personnage haut en couleurs, impressionnant. Nairobi la grande gueule, un personnage aussi très haut en couleurs, fort, marquant. Helsinki et Oslo les deux potes baroudeurs venus de l’est, les gros bras bourrins qui ont fait les 400 coups ensemble. Le touchant Moscou, père de famille sensible qui a amené son fils Denver dans l’histoire, un nerveux de première. Et puis Rio, le plus jeune et innocent de l’équipe, lui aussi touchant et sensible. En face, l’inspectrice Murillo, fonceuse et forte mais aussi faible et cabossée dans sa vie. Son collègue Angel, le bon gars touchant et attachant. Le colonel Prieto, un salaud parmi les gentils. Des personnages certes parfois un peu archétypiques mais qui vont se développer au fur et à mesure de la série et des flashbacks.
Une série bien menée, bien foutue, bien pensée, avec pas mal de bonnes idées ; qui ne révolutionne certes pas le truc, mais de bonne qualité. Je me demande bien où tout cela va nous mener et je suis très curieux de voir la suite.