The Purge : Election Year

Le premier film en 2013 avait donné la base de la franchise : le nouveau gouvernement américain a établi la Purge, une nuit pendant laquelle tous les crimes peuvent être commis, permettant à chacun d’étancher sa soif de violence et ainsi de diminuer la criminalité dans l’ensemble pour le reste de l’année. Un home invasion mâtiné de critique sociale, le film passait bien. En 2014 le deuxième film donnait du fond au tout et solidifiait la franchise, poussant la critique sociale, élargissant l’observation sociologique, etc. Le créateur de la franchise, toujours scénariste et réalisateur, James DeMonaco, a repris son bâton de pèlerin en 2016 pour pousser son concept encore plus loin, abordant cette fois fortement l’optique politique puisque nous nous retrouvons à suivre une Purge pendant une année électorale. Les Nouveaux Pères Fondateurs, instigateurs de la Purge, se sentent menacés aussi bien par des leaders du peuple que par des sénateurs opposés à la Purge ; ils profiteront de cette nouvelle nuit de violence pour tenter de se débarrasser de leurs adversaires. Nous suivrons donc différents personnages dans les rues de la ville, ralliés finalement sous une même bannière, luttant contre la Purge.

Goûtant au succès et donc aux moyens financiers qui en découlent, DeMonaco peut pousser à chaque occurrence son concept plus loin. Ici, dès le début, on a l’affrontement des idées autour du concept de la Purge, avec des camps politiques très marqués. Les choix politiques de favoriser les personnes riches/influentes, et de se débarrasser des autres, les positions marquées, les choix de faire ou non des compromis, la politique en prend un peu pour son grade ; même si, comme dans les précédents opus, on aurait pu aller plus loin et se révéler plus incisif (mais bon, le film reste grand public, faudrait pas exagérer). On a aussi une poussée des libertés prises, du succès de la Purge, en particulier avec ces touristes du meurtre venus du monde entier pour se défouler. Mais aussi différentes scènes de violence dont les héros sont témoins, dont cette très symbolique guillotine. Le fond est très bien pensé et tient bien la route, on sent le concept construit et solide dans la tête du monsieur derrière tout ça. Et il réussit à mettre le tout en images de manière réussie, avec un rythme soutenu et des personnages attachants. Par définition, avec une action prenant place de nuit, le tout est assez sombre, mais cela colle au sujet, et les images restent très lisibles.

Devant la caméra, on retrouve un personnage du film précédent, le mercenaire badass campé par Frank Grillo (The Grey, Captain America,…) solide et charismatique, qui tient bien la route. A ses côtés, une politicienne d’opposition sous les traits d’Elizabeth Mitchell (Lost,…) super engagée et pleine d’espoir. Du côté des gentils (même si certains ont leurs zones d’ombres), notons encore Mykelti Williams (Heat, CSI Manhattan,…), Joseph Julian Soria, Betty Gabriel (Get Out,…), ou encore Edwin Hodge (déjà présent dans les deux premiers films mais aussi dans Catacombes). En face on a des gens comme Terry Serpico ou Kyle Secor. Les acteurs s’en sortent plutôt bien dans leurs rôles assez bien choisis. Débutant comme un film « chorale » avec des récits éparpillés, on va se retrouver à mêler ces personnages et les lier pour un film de grande ampleur et à la portée imposante.

Franchement j’ai bien aimé ce film qui donne une consistance toute particulière à la franchise et qui assure sa solidité. Bien sûr on aurait aimé plus de finesse ou de créativité dans la critique politique, mais c’est déjà suffisamment rare d’en trouver dans des films à gros succès alors ne faisons pas trop la fine bouche. C’est un très bon divertissement, un film d’action réussi. Je me réjouis de boucler la boucle avec le quatrième film, préquelle à tout cela puisque narrant la première Purge. A noter qu’une série est aussi en préparation.

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