Code 8

Dans cette uchronie, les super-pouvoirs existent. Toute une partie de la population nait avec des pouvoirs. Et si au début du 20ème siècle on les appréciait pour leurs talents qui servaient à améliorer les conditions d’existence, ils ont été mis de côté par la révolution industrielle et la mécanisation. Maintenant ils doivent être répertoriés, fichés, suivis. Une force de police robotique spéciale a été créée pour lutter contre ceux qui abusent de leurs pouvoirs. L’un de ces « powers », ayant désespérément besoin d’argent, se retrouve embrigadé avec une équipe de braqueurs, et il est plongé au sein de trucs qu’il aurait préféré éviter. Tout cela va mal tourner…

Financé par crowdfunding, ce film est la version longue d’un court-métrage de 2016 dû au même réalisateur et avec les mêmes acteurs principaux. On pourrait du coup y voir une super création originale d’un auteur refusé par les studios parce que trop créatif. Au final, le résultat est bien plus dans la ligne des nombreux films d’action à gros budget que Netflix nous brasse ces temps (je vous renvoi à quelques uns de mes posts des derniers mois) : un scénario assez standard sans grande surprise, de l’action, des effets spéciaux, de l’acteur connu pour faire vendre, et un divertissement au final correct sans gros plus. On est dans un projet porté à fond par son équipe, mais qui finalement donne un truc comme on en trouve à la pelle ces temps. Je dis pas que ce Code 8 est mauvais, juste qu’il n’a rien de très particulier, il se laisse regarder et s’oublie finalement assez vite. Ça divertit et c’est sympa. Et c’est là que c’est dommage, parce que finalement il y a pas mal de bonnes idées. Le contexte avec ces super-pouvoirs, le fichage des « powers », leur utilisation et valorisation puis le passage à l’exploitation, le travail au noir des « powers », la ségrégation,… Il y a un fond très intéressant et qui aurait mérité d’être davantage traité. Des œuvres comme Watchmen ou Civil War ont abordé ces thèmes de manière bien plus profonde.

A la réalisation, Jeff Chan se donne de la peine et tente de rendre une bonne ambiance, de mettre de jolies scènes d’action etc. Mais ça reste très commun, très courant, très « déjà vu ». Trop? On déborde de films/séries de super-héros et il devient difficile de se démarquer. Visiblement il n’a pas les épaules et/ou les moyens pour vraiment réussir à donner une réelle identité à son film qui ressemble beaucoup trop à ce qui existe déjà, avec moins de moyens que d’autres. Les deux cousins Robbie (The Babysitter) et Stephen (Arrow) Amell portent les deux rôles principaux du film (et du court-métrage d’origine), avec des personnages manquant malheureusement de saveur (le bon gars qui a besoin de thunes pour le traitement de sa mère malade, pffff). A leurs côtés, on trouve Greg Byrk, Laysla de Oliveira (In the Tall Grass, Locke and Key,…), Sung Kang (Fast and Furious) ou encore Peter Outerbridge (Saw 6, The Expanse,…)

De bonnes idées donc mais pour un résultat en demi-teinte, en tout cas pas au niveau de ce que l’on pouvait imaginer sur les prémisses du film. Ça se laisse voir comme un chouette divertissement mais sans plus.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.