Voilà, c’est fait, j’ai pris mon courage à deux mains pour visionner ce grand moment de cinéma…
A travers Mega Shark VS Giant Octopuss, le réalisateur Jack Perez (à qui l’on doit un épisode de la fameuse série TV Hercule quand même) nous démontre la force toute puissante de la Nature face à la petitesse de l’être humain. Magnifique fable écologique qui nous emmène de par le monde à la rencontre de deux fabuleuses incarnations de la Nature. Lorsque la banquise se brise, on y découvre deux antiques monstres des mers qui sont dès lors libérés comme si de rien n’était ; un requin titanesque et une pieuvre aux dimensions cyclopéennes. Ainsi l’on prouve leur puissance colossale, puisqu’ils résistent à des millions d’années de congélation et en ressortent pour casser la graine comme si de rien n’était. Enorme. Ils vont dès lors se livrer à une débauche de destruction, passant par une plateforme pétrolière, un avion en plein vol, un navire de guerre, rien que des représentations de notre volonté humaine de dominer le monde. L’avion qui pollue, la plateforme pétrolière, pareil. Le navire de guerre représentant le mal de l’impérialisme. Quelle magnifique métaphore que le réalisateur nous tisse avec un talent insoupçonné. On ne peut que se sentir tout petit devant cette débauche de puissance et de force brute et pure provenant des tréfonds de l’histoire de notre Terre.
Dans ce film, nous sommes également mis en face d’un autre problème, celui des scientifiques fous qui veulent à tout prix capturer et étudier ce qui leur passe sous la main. Le final prouve que seule la violence et la mort peut résoudre les problèmes, et on est dès lors bien conscients que la recherche et la curiosité scientifiques n’amènent que des ennuis (ah, la catastrophe magnifiquement illustrée du Golden Gate lors de la tentative de contenir le requin).
Citons encore l’hymne que constitue ce film à la collaboration entre les peuples et à la rencontre. Etats-Unis et Japon se retrouvent main dans la main pour affronter cette menace défiant l’imagination, prouvant ainsi que l’union fait la force et que l’Homme doit voir au-delà de ses limitations politiques.
Encore un mot sur le magnifique traitement de l’amour dans ce film. On nous y prouve qu’homme et femme sont faits pour tomber éperdument amoureux. Et quel que soit le contexte, même si la situation fait sembler cette situation totalement abracadabrante et improbable, il y a et il y aura toujours une forte attirance entre les deux genres. D’un puissant modernisme, ce film nous prouve qu’il n’y a pas à attendre le mariage avant de consommer une relation et que le premier pas dans l’amour est la relation charnelle. La puissance des phéromones et de l’attirance chimique brute est mise en avant. Et la puissance de ces phéromones, solution au problème global du film, prouve ainsi que l’attirance sexuelle est un élément essentiel de notre nature, à ne surtout pas canaliser. Le tout est fait avec pudeur, sans cadrage excessivement vulgaire ni grossier, avec toute la poésie que l’on peut attendre dans cette fable.
Au final, la faiblesse de l’Homme face à la toute puissance de la Nature est montrée avec tous les éléments à la disposition du réalisateur. Pour montrer notre infériorité, il est allé jusqu’à sciemment mettre des effets spéciaux très bas de gamme, prouvant ainsi que nous ne sommes rien et que nous ne pourrons jamais atteindre le rendu réel de la Nature ; cette incapacité probablement volontaire à présenter les limitations techniques avec tant d’emphase ne fait que servir le propos écologique. De plus, la petitesse et l’impuissance de l’Humain sont également rendue par l’impossibilité pour les acteurs de jouer correctement leur rôle. Ici aussi, le réalisateur n’a pour but que de prouver la supériorité de la Nature et du naturel sur le contraint et forcé, on ne peut jouer un rôle dans les relations face à la toute puissante Nature. Jusqu’à la musique qui rejoint cette légèreté de moyens prouvant la faiblesse de l’Homme, preuve même de l’incapacité humaine à composer quelque chose d’harmonieux face aux doux bruits de la Nature. Les décors également, dans leur monotonie (le réalisateur va jusqu’à réutiliser les mêmes pour différents lieux), soutiennent cette thèse.
Que de beauté et de poésie donc dans ce film de haut vol (oh non ce n’est pas ici un bête jeu de mots sur la manière dont le requin s’en prend à l’avion de ligne). Un mélange de message écologique et d’amour rehaussé sur tous les points. Pour en finir le signale quand même la volonté de mettre en avant un acteur extrêmement intéressant. A savoir Lorenzo Lamas, interprète, je le rappelle, du fameux Reno Raines, aka Le Rebelle dans la série éponyme ; le fait de prendre un acteur ayant joué « Le Rebelle » n’est pas anodin non plus, puisqu’il montre une volonté anticonformiste et allant à l’encontre de toute bienséance, avec cet aspect révolté de militaire à cheveux longs sans uniforme.
Allez, juste un petit lien pour la route vers une autre critique élogieuse qui cerne assez ben le truc aussi, avec juste un angle d’attaque plus technique que le mien…Faut dire que les gars sont des pros du genre.
Que d’emphases et de lyrisme dans ce commentaire sur ce, oserais-je sur ce chef….(non j’ose pas, faut pas pousser…), on sira simplement film. Tu as donc enfin osé le regarder… (je remarque que c’est après les vacances scolaires….). Mmmmmh!