Les Lapins crétins : la grosse aventure

Je ne pouvais pas passer à côté du retour de ces rongeurs allumés…

Leur histoire a débuté avec Rayman contre les lapins crétins sur Wii… suivi par deux autres épisodes où le personnages sans bras ni jambes emblématique de l’histoire du jeu video a petit à petit laissé la vedette aux lapins en eux-mêmes. Pour rappel, la base de ces trois opus est la même : du party game halluciné et si possible complètement débile. A chaque fois, le mode histoire a un scenario tenant sur une feuille de PQ (et encore), mais par contre le contenu des mini-jeux est globalement très sympa, délirant, et rempli d’un humour pas toujours subtil mais bien tordant… bon, OK, faut aimer l’absurde et la débilitude ambiante. Le terme de « lapins crétins » n’est jamais galvaudé et toujours respecté au pied de la lettre. Les rongeurs devenus célèbres, ainsi que leur fameux cri de guerre ou « bwwaaah », sont maintenant des stars.

Le n° 2 était un peu plus faible à mon avis, mais globalement c’est du très bon party-game, en particulier quand on passe au 3 qui permet très souvent de jouer tous en même temps (et peu les uns après les autres), ou en tirant parti de la Wii Balance Board (courses de gnou par exemple). Bref, que du bonheur…

Cette fois, les lapins s’émancipent et ont leur propre vraie aventure à eux tous seuls… Et une aventure, une vraie. Cette sortie des party games risque de surprendre pas mal de monde. On peut se demander comment des personnages au QI aussi sous-développé peuvent tenir la distance sur un truc plus long que des mini-jeux de quelques dizaines de secondes. Et bien, ça marche…

Nos lapins en ont marre de dormir sur les petites lampes sphériques qui égayent la décharge publique et ont un plan fabuleux : aller sur la Lune qui est exactement ce qu’il leur faut. Le meilleur moyen d’y aller? Empiler des Trucs divers et variés pour créer un Tas le plus haut possible et ainsi rejoindre la Lune, le tout au son d’une fanfare tzigane déjantée. Enfin, y’a pas qu’elle qui est déjantée. On retrouve en effet dans ce jeu tout ce qui fait la marque de fabrique des lapins crétins. Bêtise, humour débile, sens de l’absurde, bwaaah à répétitions, et crétinerie kilométrique. Et que c’est bon de pas se prendre la tête plus que nécessaire, ça fait du bien de se défouler bêtement là-dessus ; bien sûr, si l’humour des précédents opus vous laissait de marbre, celui-ci n’est pas fait pour vous.

Bref, on se retrouve à piloter un duo de lapins , l’un poussant un caddie dans lequel se trouve son comparse. Ce dernier va choper tout ce qui passe à sa portée et le mettre dans le caddie. Plus on choppe de Trucs, plus le Tas sera haut. Dans chaque niveau, il y a un Gros Truc à récupérer, un objet spécial essentiel à la réussite du niveau (bien qu’il soit difficile de le louper), dont par exemple (liste non exhaustive) une vache, un mourant sur son brancard, une pile atomique, un réacteur d’avion, etc. Et à côté de a, une terachiée de choses qui traînent (toutes signalées par un petit cercle blanc autour, donc pas besoin de se prendre la tête à se demander ce que l’on peut prendre ou pas). Comment font-ils donc pour faire tenir tout ça dans le chariot? Et bien je dirais TGCM (« Ta gueule, c’est magique », expression de rôliste), car après tout on s’en fout un peu. Ce qui compte c’est le fun. Et il est là. Les rencontres avec les humains permettent de pousser des bwaaah d’enfer ayant pour effet de les laisser en slip et on peut dès lors récupérer les Trucs qu’ils portaient tandis qu’ils s’enfuient apeurés. Le même bwaaah sert à se débarrasser des méchants chiens qui vous en veulent, à exploser les distributeurs pour trouver d’autres Trucs, ou à éliminer les Verminators (des humains équipés pour lutter contre l’invasion des rongeurs débiles). Une prise en main rapide et simple, une maniabilité top moumoute (bien entendu, un caddie poussé par des lapins n’a pas l’inertie d’un bolide de course super étudié). Et voilà pour la base du jeu. Au fur et à mesure du jeu, les niveaux se complexifient. Plus de verminators, des obstacles, des bombes, des pièges. Plus certains niveaux particuliers où on chevauche un Gros Truc (genre réacteur d’avion ou pneu) et qui se déroulent un peu différemment. On notera encore la possibilité de tirer à l’écran le lapin qui se trouve « dans la wiimote » afin d’activer des interrupteurs ou autres.

Je veux venir sur l’ambiance sonore qui participe à fond au plaisir de jeu. Alors là je dois dire que le doublage en VF est tout bon. Des voies variées, des accents divers, des expressions qui tiennent la route. Et une avalanche de références et de gags. A noter que dans les voies on trouve un niveau d’humour que n’avaient jamais atteint les jeux de la série avec de l’humour plus subtil et recherché, voir de petites piques sur la société de consommation (genre le supermarché et son « travaillez plus pour gagner plus pour consommer plus » ou « pour votre santé, consommez au moins cinq produits de notre magasin par jour »). Une petite pensée aussi pour le niveau dans la centrale atomique : « Jean-Pierre, il y a quelque chose dans le réacteur… et ça a de grandes oreilles », suivi par un « Jean-Pierre, les lapins ont un caddie » ou encore du « La personne qui a emprunté la pile atomique est priée de la ramener immédiatement » . Bref, on se fera un malin plaisir à porter attention à tout ce qui se dit autour des lapins, parce que franchement ça vaut le détour. Musicalement, le jeu est une tuerie, comme d’habitude avec les lapins. Y’a bien entendu la base de la fanfare balkanique, avec entre autres le thème de « Chat noir chat blanc ». Déjanté, rapide, halluciné, ce style musical colle à merveille à l’aventure. Mais on ne le retrouve pas partout. Ailleurs, de nombreux morceaux viennent mettre le feu, dont certains repris des jeux précédents de la série ; on notera le Boney M en musique d’ascenceur par exemple. Et puis bon y’a les voies des lapins, leurs fameux bwaaah, leurs expressions, leur « vroum » quand on accélère, etc.

Visuellement, le jeu garde l’aspect cartoon pas sérieux des lapins. Les traits sont exagérés. Sans chercher le réalisme, on colle aussi aux possibilités de la Wii qui ne montre ses limites que dans quelques effets malheureux de collision où les éléments se chevauchent. Mais tout cela est vite pardonné au milieu du reste.

Au final, ce jeu c’est du fun à l’état pur. N’y cherchez pas de sérieux. C’est toujours des lapins crétins et on nous le fait sentir, mais sans prendre le joueur pour un crétin. Certains niveaux ne sont pas évidents, surtout si on veut faire le score maximum et tout récupérer. A noter l’option de pouvoir jouer à deux, le deuxième pouvant ramasser les Trucs en les pointant de son curseur ou tirer aussi le lapin de sa wiimote. Rien d’exceptionnel et ça rend le tout nettement plus facile, pour par exemple choper des Trucs difficilement accessibles.

§J’ai cependant un peu peur au niveau de la durée de vie. J’ai pas fini le jeu mais à vue de nez il n’est pas excessivement long. Mais à part rejouer certains niveaux pour essayer d’arriver au score max en choppant tous les Trucs, je vois peu de possibilités de rejouabilité. Evidemment, on n’est plus dans le party game.

On notera encore l’aspect personnalisation des lapins. En effet, entre deux niveaux, on peut « aspirer » un lapin dans la wiimote et jouer avec. Déjà en agitant la wiimote et en appuyant les boutons pour le faire réagir. Mais on peut aussi changer complètement son look via de nombreux outils et gadgets que l’on libère au fur et à mesure du jeu en ramassant un max de Trucs. Qu’il est bon de secouer un lapin dans tous les sens et de le faire rire avec une prise électrique. C’est con mais c’est bon.

Voilà, de l’éclate en barre et au kilo. Toujours aussi drôle. On change la recette tout en gardant les mêmes ingrédients et la sauce prend toujours autant. Un grand bravo à Ubi Soft Montpellier pour cet opus délirant…

2 réflexions sur « Les Lapins crétins : la grosse aventure »

  1. Confirmation. La rejouabilité n’est pas géniale. Une fois arrivé au bout (sympa, la cinématique de fin, mais un peu courte), ben on peut tenter de refaire les niveaux pour atteindre le niveau « top moumoute » à chaque fois, mais ça reste léger. Dommage. Mais fallait s’y attendre. Un jeu d’aventure, quand l’aventure est finie, ben voilà quoi. En tout cas, il est vraiment fun et drôle.

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