Petite séance cinéma avec le petiot, avec bottage en touche de tout blockbuster américain. Cette fois, c’était Une vie de chat, une création française de qualité. A ranger dans la même catégorie « hors-normes et décalé » que des films comme Les Triplettes de Belleville, Kerity, La Prophétie des grenouilles ou encore Mia et le Migou (tiens, je vois qu’il y en a dont je ne vous ai toujours pas parlé). Et ici encore, je reprendrais bien les mêmes termes : chaleur, poésie, histoire, profondeur, attachement,…
Dino est un chat, un gros matou très vif au caractère bien trempé et à la double vie. Le jour il vit en toute quiétude chez Zoé, une petite fille dont le père est décédé et qui s’est depuis enfermée dans un mutisme profond ; une mère célibataire, commissaire de police, débordée et dépassée par les événements s’ajoute à ce tableau aux côtés d’une nounou affable. La nuit, Dino sort toujours, et va en secret retrouver Nico, cambrioleur émérite et de haut rang (ce ne serait pas mieux s’il était d’Alexandrie, non) qui accumule les butins prestigieux. La commissaire mère de Zoé enquête sur Costa, ennemi public numéro 1 et criminel redoutable, qui a assassiné son mari (le père de Zoé, si vous suivez) ; elle en fait une affaire personnelle évidemment. Et du coup délègue à son subalterne l’enquête sur les cambriolages. Et bien entendu ces histoires vont s’entrecroiser…
Ce qui marque au premier abord, c’est l’esthétique. Un parti pris de ne pas faire du réalisme, du truc qui décoiffe. Plutôt une naïveté poétique, un trait identifiable de suite, des coups de crayon qui tremblotent à l’écran, des personnages aux dimensions, formes et mouvements pas crédibles, etc. Mais tellement plus chaud et sensible que nombre d’autres réalisations. On colle à une ambiance, pas à un produit formaté. Alors oui y’a plein de trucs nettement plus cleans en films d’animation qui font aussi de très bons films (une pensée pour le fabuleux Toy Story 3 par exemple), mais ils sont bien peu à avoir une réelle identité. C’est le cas ici.
Il y a les voix aussi, fort bien réussies. Le doublage est de qualité, et les personnages s’expriment en général de manière assez crédible. Oui il y a des jurons et des gros mots, et ce dans un film pour enfants. Mais après tout c’est la vraie vie. Et nos chers petits y sont de toute manière exposés. Rien de bien méchant là donc, si ce n’est une touche de crédibilité qui ne fait pas de mal.
Bref, on a une histoire sympathique, une réalisation agréable, un message intéressant sur la découverte de l’autre et regarder au-delà des apparences, une dose d’humour (ah, la bande de bras cassés de Costa, quel bonheur!), de l’action et de forts sentiments sans pathos excessifs. Bref, que du bonheur. Allez-y…