Je vais peut-être choquer les ados d’aujourd’hui, mais il fut un temps où les vampires ne se transformaient pas en boule à facettes au soleil. Où les vampires souffraient de leur statut de maudits. Où leur pouvoir de séduction s’accompagnait de sensualité malsaine. Où ils ne passaient pas leur temps à refaire des années de lycée pour rire. Où ils vivaient dans de sombres manoirs plutôt que de lumineuses baraques super design. Où ils n’avaient pas vraiment la motiv pour s’amuser à jouer au baseball sous l’orage. Moi c’est comme ça que j’ai attaqué le mythe du vampire. Et désolé pour les inconditionnels de Twilight, mais j’aime bien plus ma version, même si elle fait un peu cliché (normal, c’est l’originale). Ou plutôt celle de Bram Stoker en l’occurrence, dont la relecture de l’œuvre phare m’a permis de me nettoyer la perception des scories twlightesques. Que du bonheur en fait, alors je voulais juste rappeler aux gens l’existence de ce bouquin de très bonne qualité (même si l’édition actuelle faisant référence à une comédie musicale à la mode dénature la couverture).
Le Dracula original revient donc sur ce comte maudit, ayant vendu son âme suite à des souffrances terribles, condamné à survivre tel un parasite aux dépends des autres, usant d’artifices sans jamais être lui-même. Le livre est prenant, poignant, dur et cruel. Et avec une histoire extrêmement bien raconté. On se laisse embarquer dedans et emmener au fil des révélations, pour s’enfoncer dans la noirceur. Il y a des scènes vraiment géniales, décrites de main de maître, et qui font immédiatement naître dans l’esprit du lecteur des images. Ce texte est vraiment très visuel, très évocateur. Certes, on reste marqué par le film de Coppola qui y est assez fidèle, mais le pouvoir évocatif de ce récit existe sans le cinéma. Sa force est incroyable. Le suspens court tout du long et il est difficile de lâcher le livre.
Ah, que ça fait du bien de retrouver un vrai vampire, un vrai mythe de noirceur, d’une sensualité malsaine et dure, d’une violence crue. A lire ou à relire.
Une réflexion sur « Dracula »