J’espère que tout le monde connaît la Maison d’Ailleurs, le musée de la science-fiction, de l’utopie et des voyages extraordinaires, à Yverdon… Si ce n’est pas le cas, renseignez-vous et essayez d’y aller, c’est très bien. J’y suis retourné il y a peu pour visiter l’exposition Playtime – Videogame Mythologies qui s’y déroule jusqu’au 9 décembre. Ben ouais, franchement, une exposition sur l’histoire et la culture du jeu vidéo avec toutes les réflexions qui vont bien, je ne pouvais pas louper ça. Et j’ai été très satisfait. Diverses thématiques abordées, des jeux très connus (rha, ce panneau mural avec les mondes de Super Mario, raccourcis compris, le tout en à plat, en une fois), des trucs super abscons, expérimentaux, des découvertes, tout cela sur un ton mêlant nostalgie et possibilités futures. Je ne vais pas tout détailler, mais reprendre quelques points qui m’ont particulièrement interpellé.
Il y a tout ce passage sur la représentation du monde dans le jeu vidéo. Comment on est passé des décors plats sans mouvements en 2D type Pac-Man aux décors toujours en 2D mais mouvants avec le système de scrolling. Puis l’ajout de la 3D et ses perfectionnements pour finalement rendre le décor utilisable en tant qu’élément du jeu. Avec aussi cette expérimentation d’un jeu de tir entre deux vaisseaux, mais sur une surface cylindrique, avec les projectiles qui font donc le tour et peuvent revenir à l’envoyeur, démontrant par là toute la modification du gameplay et du ressenti du jeu si l’on change un tout petit point.
Il y avait aussi cette alignée des interfaces humain-machine, contrôleurs de jeu uniquement, et évitant le clavier-souris. Des antiques pads de ma plus tendre enfance au rien actuel du Kinect. Belle démonstration d’évolution et de dynamisme. Et juste à côté, toujours dans l’interaction humain-machine, des visages de joueurs filmés en pleine action afin de démontrer l’implication dans le jeu.
Des créations intéressantes démontrant des manières différentes de construire l’espace de jeu. Par exemple il y a ce logiciel qui construit une ville en 3D, en à peine quelques secondes, à partir d’une empreinte digitale. Ou ce jeu déformant un décor selon des algorythmes mathématiques pour ainsi créer un univers unique et incongru.
Il y aussi ces reportages sur les fameux gold farmers chinois ou sur les vrais addicts de jeux en réseau. Démontrant l’impact parfois négatif des jeux vidéos dans la vraie vie. Toujours sur ce lien vraie vie – jeu vidéo, un espace consacré aux serious games qui prennent une importance croissante.
Et puis il y a ces prototypes de jeux usant de smartphones, QR codes, GPS, photos, contact entre joueurs, etc. J’ai adoré ce dernier passage et j’y imaginais les possibilités énormes qu’il y avait là-derrière.
Bref, beaucoup de choses, et beaucoup de choses intéressantes. Chaque section est présentée au-travers de questionnements techniques et/ou sociologiques pertinents. la visite fut vraiment plaisante et je la conseille à tout le monde.