Là, c’est fait, on a avalé en peu de temps les 2 saisons de Homeland… Mais oui la fameuse série à gros succès qui a quand même raflé les Golden Globes du meilleur drama, de la meilleure actrice et du meilleur acteur. Mais bon, on va faire un rapide topo pour les ermites qui ne sauraient pas de quoi on cause.
Homeland ça commence par deux trucs en parallèle… Une troupe de militaires en Irak trouve dans un sous-sol un prisonnier américain que l’on croyait mort car disparu depuis 8 ans, le sergent Nicholas Brody. De son côté, l’agent de la CIA Carrie Mathison apprend par un contact trouble qu’un prisonnier de guerre américain a été retourné et est devenu un terroriste. Avec le retour du premier, la deuxième fait le lien et se convainc donc que Brody est devenu un gros méchant djihadiste. Et le téléspectateur n’a bien sûr pas la réponse. Au fur et à mesure, divers éléments vont faire pencher la balance… d’un côté, puis de l’autre. Sans compter que Carrie est malade, bipolaire et donc pas toujours bien dans ses baskets pour ses enquêtes. Dans ce contexte, une série de personnages vont naviguer autour des deux principaux évoqués ci-dessus. Il y a Saul Berenson, agent aguerri de la CIA, posé, calme et réfléchi, mentor de Carrie. Il y a la famille Brody, avec la femme qui découvre un nouvel homme en son mari revenu de la guerre alors qu’elle le croyait mort, et les deux enfants, ado et pré-ado, qui vont prendre plus ou moins bien le retour. Il y a la direction de la CIA, avec Dabiv Estes. Il y a les politiques, et en particulier le vice-président qui veut utiliser l’image de Brody pour son accession au pouvoir. Il y a Virgil et Max, deux frères collègues dévoués de Carrie spécialistes des technologies de surveillance. Et j’en passe. Toute une brochette de personnages rarement lisses, la plupart ayant leurs mauvais côtés ; tous avec une certaine profondeur et des motivations intéressantes.
Dès le début, j’étais très partagé. Est-ce que les révélations à venir et tout ce qui se trame derrière allaient être à la hauteur de l’ouverture qui offre des possibilités vraiment intéressantes. Je n’ai pas été déçu. Les flashbacks sur la captivité de Brody donnent vraiment une profondeur et une solidité à tout cela. L’intrigue tient bien la route et atteint une belle ampleur. La conclusion de la saison 1 pouvait vraiment aller dans deux directions opposées, et je pense que l’option retenue a été conditionnée par la commande d’une deuxième saison. Mais à la fin de la première, une boucle est bouclée, et on pourrait s’arrêter là. Pour la deuxième, on prend les mêmes et on recommence, mais en version « plus ». Il aura fallu une ou deux circonvolutions scénaristiques pour construire cette saison, amis elle tient bien la route, plus directe que la précédente, avec moins de révélations puisque là on connaît ce qu’a vécu Brody. J’émets un bémol sur la fin de cette deuxième saison. Elle aurait pu s’arrêter à l’avant-dernier épisode qui boucle bien le truc. Le dernier épisode n’a qu’un but : accrocher le téléspectateur pour la troisième saison déjà commandée, avec une grosse fin qui en jette pour pousser le truc plus loin encore (il aurait tout aussi bien pu être le premier de cette troisième saison d’ailleurs). D’ailleurs cette manière d’aller plus loin me fait un peu craindre pour la suite, je ne suis pas convaincu que l’on retrouvera le ton de la série en allant dans ce sens.
La série est portée par des acteurs franchement en forme. Si Damian Lewis et Claire Danes (oui oui la petiote de Romeo & Juliette) ont obtenu leurs Golden Globe Awards, ce n’est pas pour rien. Bon, personnellement, je les trouve un peu surjouant par moments ; les gros yeux de Claire Danes, les mimiques de Damian Lewis. C’est parfois un peu too much, même si Claire Danes s’en sort très bien dans la difficulté d’incarner une bipolaire dans ses différents stades. J’aime beaucoup Mandy Patikin en vieux sage que la vie n’aura pas épargné et qui met son boulot avant tout (et puis bon, c’est quand même Inigo Montoya, quoi). On retrouve avec la femme de Brody Morena Baccarin, la méchante du reboot de V, avec son physique qui reste froid et dur ; pas évident de lui mettre dessus ce rôle de femme prête à tout pour sa famille. Les enfants Brody sont très biens. Morgan Saylor est juste super en vraie ado chiante, même si elle aussi est limite à surjouer par moments ( à se demander si elle peut décrisper son front). Globalement, le casting s’en sort très bien, avec des personnages pas toujours évidents à prendre en main de par leurs différentes facettes.
la réalisation est de très grande qualité aussi. Même dans les flashbacks de guerre (demandant plus de moyens), on ne sent pas de côté cheap. Tout est bien emmené. Même si le rythme est plutôt lent (par rapport à la série moyenne qui résout une enquête criminelle au moins par épisode), on se laisse bien prendre au jeu. Et la tension monte, amenant justement un rythme qui s’accélère accentué par un certain sens du cliffhanger.
Ce que je dirais de Homeland pour conclure? Une excellente série dans sa première saison, une très bonne série dans sa deuxième saison. l’avenir nous dira ce qu’il en est de la troisième, mais j’ai peur qu’on verse dans un autre style, je ne suis pas convaincu qu’elle aurait du continuer. Mais bon, avec de tels résultats d’audimats et autant de récompenses, ils auraient été bêtes de se priver en même temps.