Et voilà, troisième tome de la saga Game of Thrones achevé. J’ai certes laissé passer beaucoup de temps depuis le tome 2, mais bon c’est le genre de saga où il est difficile de s’y remettre. Martin nous présente tellement de personnages (aux noms parfois très proches, que ce soit à cause de liens familiaux ou pas), avec énormément d’intrigues enchevêtrées, que c’est toujours difficile de se replonger dans le bain. Comme j’avais été un peu déçu par le manque d’action et de choses qui se passent dans le tome 2, je ne m’étais pas empressé d’enchaîner ; mais les critiques très positives m’ont de plus en plus donné envie. Et puis il y a eu l’adaptation en série. Ca a été l’occasion (malgré certains changements entre livre et TV) de retourner se plonger dans les intrigues de Westeros et de redécouvrir les personnages. Du coup à la fin de la saison 2, j’étais fin prêt pour entamer ce Storm of Sowrds ; grand bien m’en a pris, ce bouquin est très très bien! On est à des kilomètres de mon impression à la sortie du tome 2, et j’ai eu plus d’une fois le cœur battant comme un fou pendant des passages incroyables. J’en ressors tout retourné d’ailleurs (il faut dire que le final est très fort). Ce bouquin commence quand même en douceur avec quelques courts et rapides chapitres de remise en jambes, permettant de re-situer les principaux protagonistes là où on les avait laissés à la fin du précédent. Bon, pour ceux qui ont suivi ma technique de « regarder la saison 2 de la série qui devait coller au 2ème tome, c’est un peu raté, parce que on a des croisements et des trucs pas faits pareils). Après quoi, on commence à bien s’éclater…
Martin est assez reconnu pour non seulement savoir bricoler des intrigues de vachard sur des kilomètres de prose, mais aussi pour ne pas être tendre avec ses personnages… aucun personnage. Et ce Storm of Swords nous montre que les 2 autres n’étaient que de petits amuse-bouche à ce niveau-là. Ici on va déguster. Si vous n’aimez pas qu’on touche à vos personnages préférés, à ceux qui sont attachants, si vous avez pleuré à la fin du tome 6 de Harry Potter, si vous ne voulez pas voir souffrir des familles entières, passez votre chemin. Ici ça va tataner sévère et certains vont manger grave. Fans du pays de Candy et des Bisounours, allez voir ailleurs. Je me suis rarement senti aussi touché par ce qui se passe dans un livre que dans certains de ces chapitres. Si si, je me suis retrouvé tout trépignant de tourner les pages, le cœur battant la chamade, le souffle court, et des « oh non pas ça, il va pas oser » au bord des lèvres.
Par contre, c’est du Martin, et plus précisément du Game of Thrones. Il y a des passages longs, des trucs qu’on aimerait presque zapper, mais qu’on en sait pas si on peut car ça aura peut-être de l’importance plus loin. Certains personnages sont quand même moins attachants. Typiquement cette pauvre Sansa pour qui j’ai un peu de tendresse et de compassion vu qu’elle en chie, mais qui est tellement passive et qui ne fait tellement que subir, que je n’arrive pas à crocher (sauf le dernier chapitre où j’étais complètement à fond dedans). Ou bien Bran et ses potes, que je ne comprends juste pas où on va ni l’intérêt du sens du but du truc. Les soucis de Daenerys me semblent aussi encore bien lin de Westeros, même si on sent bien qu’un jour ou l’autre elle va débarquer et que ça ne va pas être la fête du slip (pis bon, on s’en fout quand même un peu de ses interrogations type Beverly Hills du genre avec qui va-t-elle oser coucher ou bien ose-t-elle tomber amoureuse).
Au-delà de ces personnages peu intéressants, on a aussi tous ces personnages antipathiques et peu agréables mais qui sont réellement très biens à suivre. Un Tyrion ou un Jaime par exemple, avec leurs changements, leurs réflexions, et aussi tout ce qu’ils dégustent. Mais aussi le Hound, Sandor Clegane, qui devient nettement moins monolithique. Le destin de Joffrey est aussi très fort. Dans le genre antipathique mais nécessaire pour sauver la situation on a Stannis et sa Melissandre, et je me demande bien où tout cela va nous mener.
Bref, la galerie de personnages est toujours une belle réussite. Certains gagnent en intérêt (par exemple Jon pour qui on s’attendait depuis un moment à ce qui lui arrive à la fin mais qui prend une belle épaisseur au cours du bouquin). Il y a des nouveaux fort bienvenus qui donnent de jolies touches.
Les intrigues de leur côté sont en général bien emmenées et bien posées. Au vu de tout ce qui se passe, on ne se perd pas trop, la narration permet de bien suivre. Et ce n’est pas évident. Je pense qu’on peut d’ailleurs mieux suivre le livre que la série, s’arrêtant ainsi pour respirer et bien poser les éléments. Joli travail de l’auteur en tout cas qui réussit à rendre digeste cette masse passablement complexe.
Un très bon livre donc, qui me réconcilie avec la saga et m’enlève complètement la déception/insatisfaction ressentie à la fin du tome 2. C’est un peu dommage qu’il faille attendre aussi longtemps pour avoir quelque chose d’aussi fort (même si certains passages des deux autres sont très bons, ils ne sont globalement pas à la hauteur). Je sors donc de là avec l’envie d’y retourner rapidement dans un tome 4 qui s’annonce chargé. Bon, faut pas que j’y aille trop vite non plus, sinon je serai trop en avance par rapport au rythme d’écriture de l’auteur.
Effectivement c’est un très bon tome, voir peut être même le meilleur à mes yeux de la série. Il aurait même pu s’arrêter là. Accroche toi pour le tome 4, personnellement j’ai cru que je n’allais pas le finir, c’est un peu mou du genou et on est complètement perdu, par rapport aux choix faits sur les personnages qui y sont exploités.
heureusement celui d’après est une véritable tuerie!
courage.
J’y suis cependant toujours autant dubitatif sur là où il veut nous amener. J’avoue être un peu perdu, les autres n’arrivant toujours pas, Daenerys qui s’enlise dans ses territoires d’ailleurs. etc. jai peur que ça dure, dure, dure…
Et vu son rythme d’écriture, c’est vrai que faut pas être pressé. Aux dernières nouvelles il devait y avoir 7 tomes, donc plus que 2, c’est-à-dire peut-être une dizaine d’années, et on sera dehors. A moins qu’il ne s emette un bon coup de pied au cul pour pas se faire rattraper par la série.