Il m’aura fallu un petit moment pour sortir ce billet sur la troisième saison de Game of Thrones, mais le voici. Il faut dire que la saison est très forte et a marqué le public ; surtout le public qui n’avait pas lu le bouquin en fait. Cette saison raconte donc les événements d’une grosse première moitié (voire deux tiers) du troisième tome dont je vous parlais il y a peu. la série respire un peu et prend dorénavant un rythme de deux saisons par bouquin ; si l’auteur se sort les pouces du cul, il pourrai presque ne pas être rattrapé par les épisodes. Donc cette troisième saison porte des moments très forts et de grosses évolutions de personnages. Elle prend aussi toujours quelques distances avec le livre. Des personnages changent, des actions changent, la chronologie n’est pas toujours la même. Mais le sens général reste et les scènes importantes sont bien là aussi.
J’imagine que, pour ceux qui ne lisent pas les bouquins, le tout devient difficile à suivre. De plus en plus de personnages, de plus en plus d’intrigues qui se croisent, de fils qui se nouent. Ce n’est pas évident. mais bon, c’est le concept du truc, c’est du GRR Martin, voilà. La narration de la série va dans un ordre beaucoup plus chronologique que les bouquins aussi. On va d’un personnage à l’autre en fonction de l’ordre chronologique, plus facile à suivre ainsi ; alors que les livres peuvent rester un moment sur un personnage, puis revenir en arrière sur ce qu’a vécu un autre pendant ce temps. On a aussi des informations nouvelles ; l’identité du vieux chevalier qui aide Daenerys, révélée tôt dans la série et assez loin dans le bouquin, ou tout ce qui arrive au pauvre Theon (oui, là je le plains, malgré tout ce qu’il a fait plus tôt) dont on ne sait rien dans le troisième livre. Du coup on est vraiment dans une adaptation, « Martin aproved » certes, mais qui ne colle pas à 100% au livre ; et tant mieux, ça permet de garder un peu de suspens.
Rien de particulier à dire, rien de plus en tout cas que ce que j’ai dit. Des décors impressionnants, une bande son absolument grandiose, des acteurs au taquet, des scènes incroyables. Les aspects limite cheap des saisons précédentes s’estompent ; le succès a-t-il offert un budget plus conséquent à la série? Reste qu’on tient là une série de qualité. Alors oui c’est toujours très brutal et adulte. Sang et sexe sont toujours au rendez-vous (avec des plans culs des fois un peu trop longuets qui sentent le côté « on fait ça pour vendre la série ». Mais bon, les bouquins ont déjà cet aspect sang et sexe, donc ça se tient. Une grande série, une grande saison. J’attends avec impatience la suite, qui nous promet quelques moments joliment épiques dans la deuxième partie du troisième tome. Et un final assourdissant, avec un gros suspens, et une révélation qui claque.
Par contre, je voulais revenir sur les réactions du public. En particulier cette fameuse scène du Red Wedding (si vous n’avez pas lu/vu ce passage, arrêtez-vous ici dans votre lecture, la suite va être du spoiler). Alors oui on avait déjà vu des personnages mourir dans la série (genre le très représentatif Ned Stark assez tôt). mais là on prend deux personnages auxquels on a réellement pris le temps de s’attacher, ou tout a été fait pour que le spectateur les apprécie. On distille des indices qui ne sont probablement pas compris par le spectateur ne sachant pas ce qui va arriver. Et on les massacre allègrement avec une violence impressionnante. Certains petits comiques sachant ce qui allait se passer ont filmé à leur insu les réactions de leurs proches à ce moment, et c’est assez fou. Dingue! En fait on réalise qu’il en faut finalement peu pour sortir le spectateur moyen de sa zone de confort. Alors oui ce chapitre m’a scotché à la lecture, j’étais sur le cul, et il m’a fallu un moment avant de retrouver un rythme cardiaque normal et de pouvoir faire autre chose. Comme il le dit, l’auteur n’a pas cessé dpeuis la parution de ce tome de recevoir des messages particulièrement énervés de gens se plaignant de cela. Et avec le succès de la série, les plaintes ont été décuplées (probablement le faisant ainsi sourire un peu plus). Après tout, des réactions aussi vives sont bien le signe que l’histoire accroche, que les personnage sont appréciés, que le public est à fond dedans. Une vague impression de vivre dans le monde des Bisounours où tout doit être beau et où les gentils gagnent à tous les coups. Ben ce n’est pas l’avis de Martin. Les copains de Hugin et Munin reviennent là-dessus aussi. En fait, la construction du bouquin est super bien foutue, l’auteur explique les raisons de ce choix pas toujours bien perçu, mais ces raisons se tiennent. Si on se place du point de vue des personnages, c’est plausible. Et on lui en voudrait pour avoir donné des réactions plausibles à ses personnages?
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