Drag Me to Hell

dragmetohellMes dernières expériences de films censés faire peur ont été un peu décevantes. Et là l’autre soir je me suis mis devant ce Drag Me to hell (« Jusqu’en enfer » en VF) dont j’attendais beaucoup parce que écrit et réalisé par Monsieur Sam Raimi à qui l’on doit la référence cultissime Evil Dead. Et je dois dire qu’il est bien plus tendu et flippant que pas mal d’autres vus récemment. La base du scenario est assez classique puisque l’on a une jeune femme bien sous tous rapports qui se prend de bec avec une vieille gitane, et cette dernière va lui lancer une malédiction qui fait que tout va aller mal pour notre dame au point qu’elle risque d’y perdre son âme. En plus elle a un mec assez cartésien qui bien évidemment va la soutenir par amour mais sans vraiment y croire. Rein de très novateur là-dessous. Mais par contre Raimi maîtrise son truc et du coup il traite ce sujet de très belle manière. Les séquences d’angoisse sont vraiment bien rendues, avec une progression bien amenée. Les effets gores sont là et le tout est saupoudré de ce qu’il faut d’humour et de trucs décalés pour pouvoir reprendre sa respiration. Sans compter que le final, même si on le voit venir, est très bien et place ce film hors de la catégorie « blockbuster d’horreur classique ».

La qualité du film doit beaucoup à a sa réalisation. Raimi sait filmer l’angoisse qui monte et qui devient oppressante. Certaines scènes sont vraiment tendues et crispantes. Les lumières, les mouvements, la musique et les bruitages s’associent pour nous donner un sentiment de tension très fort. Et comme elles vont crescendo au fur et à mesure du développement de la malédiction, le spectateur est fortement impliqué. En plus, grâce à la scène d’ouverture, le spectateur a une information que les héros n’ont pas : il sait comment cela va finir si on ne fait rien. Et franchement ça ne fait pas envie. En plus de ces scènes d’angoisse, il y a les moments plus gores. Raimi s’en donne ici et là à cœur joie pour faire pisser le sang. La baston dans la bagnole est juste terrible pour ça, mais aussi la scène du sang au bureau ou celle du chat. Et puis il y a cette scène quasi too much dans le cimetière. On sent des références à Evil Dead, et ce n’est pas pour déplaire. Et puis Raimi sait aussi soulager un peu le pauvre spectateur tenu en haleine avec quelques moments plus détente qui font sourire… le médium par exemple, complètement cliché, ou les beaux-parents, voire la petite maladresse lors de l’enterrement ; et puis bon on a certains clichés sur les gitans qui sont parfois trop poussés pour être au premier degré. Autant de moment permettant de respirer un coup avant de retourner plus profondément dans l’angoisse.

A noter aussi que l’actrice principal, Alison Lohman, en plus d’être jolie, s’en sort vraiment bien. Elle rend très bien tous les aspects du personnage (jusqu’à ce grand changement dans la scène du cimetière). Justin Long est lui un peu trop fade ; ça allait très bien en hacker introverti de Die Hard 4, mais ici on ne le sent pas assez passionné par sa copine, dommage. La performance de Lorna Raver en vieille gitane hideuse est très bonne. Dileep Rao (passé quand même par Avatar et Inception, ce type n’est que dans des films que j’aime) est très bon aussi dans le rôle du medium new age hindou. Une petite pensée aussi pour les détestables parents du mec de l’héroïne, qui n’apparaissent que dans une scène.

Ce film ramassé et condensé va à l’essentiel. En 1h30 il ne s’embarrasse pas d’ajouts superflus et ne cherche pas à faire de l’esbroufe. Il garde ainsi son rythme soutenu et permet de maîtriser la montée du suspens et de l’angoisse pour un final que l’on peut deviner sans trop de peine. D’ailleurs ce final donne vraiment un gros plus au film, montrant que le réalisateur va au bout de son projet et le termine de manière logique. Un vrai bon film de genre, angoissant comme il faut.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.