Un dimanche pluvieux et c’est toute la famille qui se rend au cinéma, pour aller voir un film qui n’a pas de restriction d’âge (parce qu’il y a quand même la petiote). On est donc allés voir ce Mr Peabody et Sherman dont la bande-annonce me faisait pas mal de l’œil je dois dire (tiré d’une série animée d’il y a belle lurette que je ne connais pas du tout).
On se retrouve à suivre Mr Peabody, un chien ; mais pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de l’un des êtres les plus intelligents que la Terre ait jamais porté. Féru de toutes les sciences, artiste et sportif accompli, malin et tout, Mr Peabody va être confronté à un nouveau défi puisqu’il décide d’adopter un enfant trouvé dans la rue : Sherman. Et pour lui faire découvrir toutes les merveilles du monde, Mr Peabody a créé une machine à voyager dans le temps, leur permettant ainsi des rencontres complètement improbables. C’est lorsque Sherman arrive à l’école que tout se complique. Il s’embrouille avec une fille et Mr Peabody invite celle-ci et ses parents pour un repas à la maison afin d’aplanir les soucis. Malgré l’interdiction formelle, Sherman va montrer la machine à la fille, qui restera coincée dans une époque historique. le père et le fils vont donc reprendre la machine pour aller la secourir, ce qui va entraîner de nombreuses péripéties à tout plein de lieux/moments de l’historie, tous revisités de manière aussi délirante que ce scénario peut le laisser supposer. On se trouve donc là face à un véritable trip mêlant dans tous les sens des bouts d’histoire marquants pour en faire une série de gags ; pas de volonté de réalisme ou de quoi que ce soit d’autre, aucune prétention à la justesse historique.On va donc enchaîner les déplacements temporels et les scènes d’action folles pour sortir de situations tordues. Eviter un mariage avec un pharaon, tester la machine volante de Leonard, monter dans le cheval de Troie ou éviter la décapitation lors de la Révolution française, ce ne sont là que quelques uns des éléments proposés dans ce tourbillon d’aventures loufoques. Le tout est soutenu par un humour assez détonnant. Je l’ai vu en vf (famille oblige) mais les gags sont légion, les références nombreuses, et le sens du jeu de mot débile est particulièrement prononcé (j’adore) ; je me permets donc d’imaginer une vo croustillante. Et puis bon, on a au cœur de tout cela un chien savant doué en tout avec son fils adoptif humain ; c’est pas rien comme délire. Et franchement on n’a pas souvent l’occasion de croiser en même temps Ghandi, Einstein, Washington, Robespierre, Newton, Agamemnon, Toutankhamon, Leonard de Vinci, et Clinton (pour ne citer qu’eux).
Le film est plutôt bien réussi techniquement. Certaines scènes d’action rapides sont peu lisibles cependant (effet lunettes 3D ou pas? A confirmer), mais globalement le tout tient bien la route. Les personnages ont un style très cartoon complètement exagéré et pas réalistes qui colle bien avec le fond.
L’histoire est bien tournée et contient ses éléments de suspens et de retournements de situation bienvenus. Et surtout on notera que le vrai thème du film n’est pas cette histoire de voyage dans le temps mais tourne bien autour de la relation entre Mr Peabody et Sherman. La vraie « méchante » du film étant d’ailleurs l’assistante sociale qui veut les séparer. Construction de la relation père-fils, obéissance et révolte, lien de confiance, tout y est. Ajoutons à cela une petite dose de love-story avec le premier amour de Sherman. Et puis il y a aussi une forte morale sur l’acceptation de la différence. Au final, tout tient à « rien n’interdit à un chien d’adopter un enfant » et à la question de savoir pourquoi des personnes différentes n’auraient pas les mêmes droits que celles dites « normales » ; quand on voit les divers débats nationaux dans tout plein de pays à ce sujet, c’est très intéressant.
Voilà donc un très bon film familial, fait pour tout le monde. Il n’y a pas de véritable gros monstre et tout. Par contre, des enfants jeunes et sensibles peuvent être très (trop?) pris par certaines scènes d’action et de suspens. Et il y a un autre public à qui ce film peut ne pas plaire : les profs d’histoire intégristes. Oui ces deux expériences sont du vécu 😉