Précédemment : saison 1 – saison 2 – saison 3 – saison 4 – saison 5 – saison 6
Ce billet ne va pas rentrer dans les mêmes détails que déjà racontés sur la série… Réalisation superbe, beaucoup de dureté et de violence, bande son grandiose, acteurs au taquet, etc. Vous retrouverez tout cela dans mes billets précédents. Je voulais juste dire quelques mots sur la manière dont cette saison clôt la série. Et pour cela, je ne pourrai pas passer à côté de quelques spoilers, donc n’allez pas plus loin si vous n’en voulez pas.
Et voilà, on y est. beaucoup d’émotion pour la fin de cette série qui m’a beaucoup touché. Dans pas mal de sens. Une des rares qui m’ait fait verser une larme, trépigner et hurler devant mon écran. Sept saisons pour suivre les aventures de ce club de motards, cette fraternité, cette famille. Et quand on a suivi ainsi les aventures de ces personnages souvent complexes, on ne peut les quitter sans émotion. Oui, on s’y attache. D’autant que, comme annoncé, cette saison est particulièrement sombre. Et même si le final est attendu depuis bien longtemps et n’a rien de surprenant, il est amené de fort belle manière dans un dernier épisode ponctué de scènes représentatives de la série : de l’action, des poursuites, des morts violentes, de l’émotion, des larmes, du bitume, des moteurs, de l’humour, et du mauvais esprit. On ne sera pas surpris donc par cette fin qui, bien que dure, est la seule possible. Jax ne pouvait pas survivre. Il était destiné à mourir. Il lui était impossible de combiner tout ce qu’il souhaitait être avec ce qu’il était vraiment. Sa descente aux enfers ne pouvait que l’éloigner du chemin de rédemption souhaité. Et cette impossible conciliation entre ce qu’il est et ce qu’il souhaite être ne pouvait amener que la même fin que celle de son père (même si un doute subsiste quant aux conditions de l’accident du paternel). La série a toujours été très shakespearienne, surtout proche de Hamlet, et on sait que les héros ne finissent pas bien. Cette fin était quasi connue depuis le départ. Et le chemin suivi par Jax, l’entraînant toujours plus loin de son but initial, ne pouvait amener qu’à une issue. On notera la manière brutale et radicale qu’il a de régler toutes ses affaires avant le final. EN quelques scènes d’action et quelques morts violentes, il coule tous les adversaires des Sons et assure la stabilité de son club. En quelques phrases et une brassée de papiers, il règle sa succession et son héritage. En quelques phrases particulièrement chargées d’émotion, il règle l’avenir qu’il souhaite à ses fils ; un des moments les plus durs que l’on ait pu voir car personne ne peut souhaiter la haine de ses enfants (mais selon le chemin de pensée de Jax, il est en effet inacceptable que ces enfants puissent suivre la même voie). Jax a enfin compris qui il est, ce qu’il est, et agit en conséquence afin que personne ne subisse sa mauvaise influence une fois qu’il aura disparu. Il nettoie.
Cette saison aura laissé sur le carreau pas mal de monde, et pas des moindres. La série n’a jamais pris de gants, et en particulier depuis la mort d’Opie on sait que tous les personnages importants sont susceptibles d’y passer. La mort de Bobby est un des exemples les plus durs, car injustifiée ; il ne s’agit que d’une sorte de prix à payer, de vengeance, mais cela tombe sur lui comme cela aurait pu être quelqu’un d’autre. Gemma et Juice de leur côté ne pouvaient pas y échapper. Ils étaient maudits, poursuivis et hantés par leurs fantômes, et par les crimes découlant de leur mensonge. Et Unser? Difficile aussi de justifier ; amis si gemma y passait et pas lui, il n’avait plus aucune raison de vivre, il fallait lui trouver une porte de sortie avec un dernier morceau de bravoure plutôt que de le laisser dépérir avec sa maladie et sa solitude.
Et puis il y a cette fraternité retrouvée, celle qui a été bien mise à mal au cours des 7 saisons mais qui reste toujours le cœur de la série. La passation de pouvoir et les adieux déchirants forment aussi une scène très dure, très forte. Et encore une fois nécessaire pour que la boucle se boucle et que le club reste. On ne peut pas tuer le club, il fallait qu’il reste quelque chose qui ne soit pas désagrégé par la fin de la série. L’avenir est porté d’un côté par un club solide et sorti de la plupart des grosses magouilles. Et d’un autre côté par des enfants ayant une figure paternelle qui réussit à s’en sortir, du moins peut-on l’espérer (mais Abel jouant avec a bague de son père, est-ce là l’image d’un avenir que Jax souhaitait éviter?).
C’est donc la fin pour Sam Crow, et franchement ce n’est pas plus mal. La série a déjà été longue. Trop longue par moments. Même si, contrairement à d’autres longues séries (qui a dit Lost), la fin boucle le tout et noue la gerbe en un climax assez logique, la série a connu ses hauts et ses bas. Pas toujours aussi forte et émouvante, et versant parfois dans le too much en termes de violence et de saloperies concoctées envers les héros. ce club mérite un peu de paix. Et la fin laisse augurer d’un repos bien mérité. Il ne fallait pas maintenir cette tension énorme, parfois atroce, plus que nécessaire. Un final bienvenu, bien fait, bien emmené, qui a le mérite de clôturer une série de très grande qualité de fort belle manière, en rendant hommage à tous les éléments qui l’ont constituée pendant 92 épisodes.