Dans la littérature dite « young adults » et ses moults adaptations cinématographiques, il y a du franchement sympa et du vraiment catastrophique. Au sujet de ces Hunger Games, j’avais entendu pas mal de bien des bouquins ; quant aux films, bien que présentés comme un peu inférieurs (en particulier sur la distopie moins marquée et une société moins détaillée), ils avaient encore plutôt bonne presse. J’ai donc craqué pour les enchaîner. Les quatre films ; correspondant aux trois livres ; parce que quand on a un bon filon il faut le rentabiliser et assurer un max d’entrées en salles (et d’ailleurs on tient là leur plus grande faiblesse parce que franchement la fin se traîne en longueur).
Le monde dans lequel on est, c’est l’immense ville de Panem (et il semblerait que rien n’existe en dehors au passage). Elle est divisée en une série de Districts avec en son cœur le Capitole, terre des riches, des puissants, des décideurs, de ceux qui ont de la thune et qui la gaspillent. Chacun des autres districts fournit au Capitole une ressource, et ses habitants sont soumis aux big boss ; les premiers districts le font de manière sympathique et ont pas mal de privilèges, le tout s’amenuisant au fur et à mesure que l’on s’éloigne du centre. Pauvreté, famine, exploitation, misère, mauvais traitements, sont le lot quotidien. Et en plus, afin de prévenir une révolte comme Panem en a connue une il y a quelques décennies, on organise chaque année les Hunger Games : un garçon et une fille de chaque district sont tirés au sort et envoyés dans une arène où ils vont devoir survivre, si possible en butant les autres, afin d’être le dernier et ainsi récolter du fric. La soumission et la peur sont les outils du Capitole pour dominer les autres districts. Le tout se fait sous l’œil avide de multiples caméras qui retransmettent les hunger games dans tout Panem, donnez leur du pain et des jeux qu’ils disaient. Bien évidemment, on arrive dans l’histoire avec un grain de sable dans les rouages bien huilés. La jeune Katniss va vivre les Hunger Games, décider de ne pas tuer, survivre, et elle va s’attirer les bonnes grâces de la population. Au cours des films elle va bien entendu être entraînée dans une révolte contre le pouvoir du Capitole, devenant l’étendard des petites gens qui souhaitent faire tomber le président et sa clique.
Beaucoup de clichés là-dedans oui, de trucs déjà vus. C’est souvent le cas dans ce genre de littérature. Mais ce qui fait la différence c’est qu’ici c’est plutôt bien traité. Le pouvoir qui oppresse et se moque du peuple, les dérives de la téléréalité, les manies délirantes des gens pleins de fric, les pauvres qui se révoltent, le pouvoir qui corrompt (la fin est d’ailleurs plutôt bien pensée de ce point de vue), tout y est. On ajoute une pincée d’histoire d’amour, sous la forme d’un triangle amoureux classique avec les dilemmes qui en découlent. On y met des personnages charismatiques qui parlent au public visé. Le tout filmé de manière classique, avec de l’action, du suspens et de l’intrigue juste comme il faut, On a droit à nos quelques retournements de situation, aux moments de tension nécessaires. bref, pas vraiment de faux pas. Aucune prise de risque non plus, on est face à un produit formaté, avec son lot d’acteurs connus et de beaux visages jeunes et dynamiques pour attirer le public.
Après un premier film en 2012 réalisé par Gary Ross, les 3 suivants, chaque année, ont été pris en main par Francis Lawrence (qui était derrière la caméra du sympathique I Am Legend). Les films ont permis à la carrière de leur interprète principale de décoller complètement et en ont fait un vraie star : Jennifer Lawrence porte la saga sur ses épaules et s’en sort très bien (mais n’oublions pas qu’elle est aussi la Mystique de X-Men). A ses côtés Liam Hemsworth et Josh Hutcherson pour les jeunes. Mais aussi toute une ribambelle de grands noms comme Woody Harrelson, Lenny Kravitz, Stanley Tucci, Donald Sutherland, Philip Seymour Hoffman, ou Julianne Moore. on pourrait encore citer Paula Malcomson, Elizabeth Banks, Jeffrey Wright, Natalie Dormer, Gwendoline Christie, ou Robert Knepper. Une belle brochette qui sait tirer son épingle du jeu. On ajoute à cela de gros moyens mis dans les décors, costumes, effets spéciaux, avec une vraie volonté de donner les moyens de ses ambitions à cette histoire. Comme les bouquins marchaient très bien, il y avait là touts les ingrédients pour faire péter le score au box-office.
Soyons honnête, ce n’est pas une saga de films inoubliables. Il y a de bons moments, c’est loin d’être mauvais. On passe un bon moment de divertissement, on suit avec plaisir l’évolution de ces personnages, mais ça reste assez léger quand même. De bons films mais sans plus, du moins de mon point de vue plus adulte que celui du public-cible.