Juste waouw… Après une première saison fort agréable, American Horror Story place la barre très haut dans sa saison 2, intitulée Asylum. Cette fois, on suit un jeune couple qui visite des lieux ayant hébergé des serials killers pour son voyage de noces ; quelle bonne idée! Ils visitent le vieil asile abandonné de Briarcliff où avait été détenu le tristement célèbre « Bloody Face », un tueur angoissant. Bien entendu, leur visite va virer au pas bon. La série va alors nous projeter dans le passé, en 1964, à l’époque où Bloody Face est arrivé dans cet asile. En plus d’y trouver donc un serial killer pas piqué des hannetons, la série va nous mettre là-dessus du scientifique nazi, des expériences peu éthiques, un asile dirigé par des religieuses pas toujours morales, de l’enlèvement par des aliens, des méthodes de traitement psychique assez brutales, des petits secrets plus ou moins sombres, une journaliste prête à tout pour un papier, un psychiatre adepte de théories modernes, des démons et autres anges de la mort, etc. Tout un fatras qui peut sembler trop tordu et complexe présenté comme ça mais qui donne vraiment bien une fois présenté par la série. Certes il n’y a pas toujours de lien entre tous ces éléments qui semblent parfois un peu parachutés, comme si Briarcliff était un aimant à emmerdes et à forces occultes. Se déroulant essentiellement sur cette période en 1964, les épisodes font des incursions dans le présent (suivant notre jeune couple du début, mais aussi lors de l’épilogue), et dans les années précédentes afin de resituer quelques éléments, mais aussi dans quelques années entre 1964 et le présent. Le tout sans perdre le spectateur.
Je parlais d’ambiance glauque et sombre pour la première saison, mais en fait c’était un peu le pays des Bisounours comparé à celle-ci. Dans le genre tordu, glauque, tendu et bien méchant, on se place dans le haut du panier là. Le contexte même de l’asile « à l’ancienne » avec ses pensionnaires particuliers et ses employés souvent malsains, le tout en y ajoutant le couvert d’un tueur psychopathe et d’étranges expériences sur des êtres humains, cela vous pose tout de suite un cadre terriblement dur. De plus, même s’il n’y en a pas en permanence (ceci afin de garder leur puissance évocatrice), les scènes vraiment gores et/ou violentes ne sont pas traitées avec le dos de la cuillère. On a de la vraie violence, du sang, des trucs pas jolis à voir. Si on ajoute les thématiques sordides travaillées tout au long de la saison, et la tendance à mettre du sexe parfois tordu dans l’histoire, on a là une série vraiment adulte et pas du tout adaptée à tous les publics (y compris parmi les adultes). Le mal est partout, que ce soit profondément ancré dans la nature humaine ou alors porté par des entités autres, mais on sent bien que la série s’attache surtout au mal inhérent à l’humain ; et franchement la noirceur de l’âme que met à jour la série, ça va assez loin et ça fait froid dans le dos.
Cette saison est portée par de très bons acteurs, dont plusieurs que l’on avait déjà rencontrés dans la première, mais avec d’autres rôles bien entendu. C’est assez surprenant comme démarche, et pourtant ça passe très bien au final. Et il y a du beau monde là-dedans. On notera les prestations marquantes de Jessica Lange (fabuleuse), Zachary Quinto, Joseph Fiennes, Evan Peters, James Cromwell, Lily Rabe (rhaa lovely), Frances Conroy, Chloë Sevigny, Lizzie Brocheré ou encore Ian McShane. Des rôles souvent complexes, tordus, avec leurs différentes facettes. personne n’est tout bon ou tout mauvais au final. Ils accompagnent une réalisation de grande qualité, qui réussit à poser parfaitement l’ambiance si malsaine de l’asile et tout ce qui s’y déroule. L’angoisse, la présence du mal, tout est bien rendu. Avec une bande-son qui colle vraiment bien (y compris l’insupportable ritournelle de Sœur Sourire). Je suis resté scotché. Allez hop, j’enchaîne avec la saison 3, Covent.
Une réflexion sur « American Horror Story – Asylum »