C’est en me baladant dans les rayons bandes dessinées que je suis tombé sur une couverture qui a attiré mon regard. Une petite manipulation/feuilletage plus tard, je passais à la caisse avec le premier tome de Lady Mechanika, un comics steampunk prévu en 6 tomes créé par Joe Benitez ; 3 sont pour l’instant sortis en français et j’attends la suite avec impatience.
Alors on est dans le steampunk complet, avec des looks plus ou moins victoriens, des inventions improbables, des robots, des monstres, de la magie, des scientifiques fous, des femmes magnifiques, de l’épique, du suspens, etc. Tout y est. En Angleterre, dans la cité de Mechanika dédiée à la science et aux grandes inventions, une femme sort le soir sous couvert de l’obscurité pour traquer les créatures de l’ombre et malveillantes ; intelligente, combattante hors-paire, elle est surnommée Lady Mechanika par les tabloïds qui parlent d’elle. Mais personne ne connaît sa véritable identité. Même pas elle. A moitié humaine et à moitié mécanique, avec des yeux rouges tendance démoniaque, elle ne sait rien de son passé. Elle compte sur sa recherche de créatures mystérieuses pour en apprendre davantage sur ses origines.
Les deux premiers tomes font la part belle à cette évolution de l’histoire, avec des secrets se révélant petit à petit, et la mise en place de nombreux personnages hauts en couleurs ; la ville de Mechanika est le centre de l’action. Le troisième tome évite cette partie de recherche des origines et se concentre sur une aventure qui nous fait voyager au fin fond de l’Afrique, à la limite du pulp (et franchement du steampunk-pulp, c’est juste me titiller grave). A chaque fois, les aventures enchaînent enquête, bagarres, poursuites, action et rebondissements avec révélations diverses.
Le style graphique est très agréable. on sent que l’auteur prend un certain plaisir à dessiner son héroïne (et d’autres femmes aussi) dans des tenues très variées, mais toujours sexy. Il le dit lui-même, il a eu l’idée de cette série en regardant les cosplayeuses steampunk dans les diverses conventions où il se rend. Alors oui on est souvent dans le cliché, pour beaucoup de personnages. Mais malgré ses atours sexys, Lady Mechanika est un personnage féminin fort, qui ne sert pas de faire-valoir à un homme, peut se débrouiller seule, n’est pas là pour avoir une romance quelconque ; c’est bien une héroïne, une vraie. Et ça fait plaisir. Les dessins sont fouillés, détaillés, remplis de détails, et avec un trait très précis, et une mise en couleur très agréable. La mise en page met le tout en valeur avec des culs de lampes tout en engrenages qui ajoutent à l’ambiance, et des plans parfois en pleine page qui en jettent. A noter qu’il y a parfois pas mal de texte, et que c’est écrit pas super gros dans ces cas-là.
Une très bonne série donc, vraiment agréable. C’est prenant, dans un univers solide et bien décrit. Je me réjouis de la suite, même si les rumeurs que j’ai vues sur le web laissent penser que l’auteur navigue en prenant son temps dans l’océan de ses créations.