Le bouquin m’a attiré par sa couverture avec un type portant un t-shirt Radiohead. Eh oui, comme quoi il faut peu de choses. C’est ensuite le résumé qui m’a conforté dans mon idée de le lire :
Né à exacte distance temporelle entre la sortie américaine de Star Wars et celle du God Save the Queen des Sex Pistols, Bill Madlock a toujours été tenu à l’écart par ses congénères. Cela ne suffit cependant pas à expliquer pourquoi, en 2008, il a tiré sur un spectateur lors d’un concert de Radiohead. La faute à une enfance un brin traumatisante, peut-être? Ou au fait que Bill soit, apparemment, le seul capable de déchiffrer le message caché au cœur des paroles du groupe – rien moins que l’annonce de la fin du monde…
Quand on ajoute le nom de Fabrice Colin (auteur non seulement d’une tripotée de bouquins dans les mondes de l’imaginaire, mais aussi de BDs et d’une cargaison non-négligeable de jeux de rôles) sur la couverture , c’est encore un plus et je me suis donc livré à la lecture rapide de ce court ouvrage. Bon, soyons francs, comme l’indique le résumé, le bouquin tourne beaucoup (essentiellement) autour de Radiohead. Si vous n’en avez rien à carrer du groupe, vous allez sans doute vous faire un peu chier à la lecture. Moi ça m’a bien plu, mais je suis un peu fan il faut le dire (enfin, surtout jusqu’au magnifique OK Computer).
Big fan regroupe en gros trois récits qui s’entremêlent, avec trois tons différents. On a d’une part le récit de la vie de Bill Madlock, enfant perturbé dans un foyer difficile, avec un gros problème de poids et surtout une sociabilité sous-développée, qui va très vite se montrer assez intransigeant au sujet des goûts musicaux des autres. Son parcours de looser l’amènera à se pencher sur ce qu’il voit comme une immense conspiration. En parallèle, on trouve des lettres qu’il rédige depuis son lieu d’incarcération psychiatrique et dans lesquelles il évoque sa situation. En plus de cela, on a droit à une biographie de Radiohead, leur rencontre, la formation du groupe, leurs jeunes années, le succès, les choix, l’évolution, le tout avec des commentaires acerbes de Bill. Le tout nous explique comment et pourquoi Bill en est venu à agir comme il l’a fait lors d’un concert du groupe.
Le livre est court, et bénéficie d’une écriture très accessible qui fait qu’il se lit aisément. Comme dit plus haut, vous risquez malgré tout d’être vite assommé si vous ne vous intéressez pas à la carrière du groupe, vu que leur biographie occupe une bonne partie des pages. Pour ma part, j’ai apprécié, j’y ai appris pas mal de choses. Un autre point qui m’a touché, c’est Bill lui-même, surtout sa jeunesse (avec son problème de poids et les moqueries inhérentes), mais finalement tout son parcours aussi, un exemple parfait de vie loupée, d’échecs accumulés, de la faute à pas de chance aussi, bref d’un type parti en vrille et qui avait besoin de se raccrocher à n’importe quoi. On mélange donc la fiction de Bill avec la vraie histoire du groupe. Même si au final le geste terrible de BIll, son interprétation des paroles du groupe et de l’évolution de Thom Yorke, reste un peu en arrière, car l’intérêt principal du bouquin réside dans ces aspects touchants de Bill et dans la bio de Radiohead.
Un livre un peu particulier donc, ne se destinant pas à tout le monde. Pour ma part, je l’ai trouvé sympa, mais aussi justement parce que court et vite lu ; si ça avait été un gros pavé avec le même type de contenu, j’aurais pu en avoir marre. Mais là, la recette fonctionne… pour les fans.