J’avais vraiment bien kiffé la BD Seuls (dont j’attends la suite avec impatience) et du coup je me devais de voir le film qui traite donc du premier cycle, la partie la plus cinématographique mais aussi la plus « simple », la plus accessible de la BD.
Le film débute en suivant Leila qui a une vie d’ado standard avec sa famille, ses amis, l’école et tout ce qui va avec. Contrairement à la BD, on la suit pendant quelques séquences dans sa vie d’avant… jusqu’à ce jour où elle se réveille seule, sans plus personne autour. Elle va rencontrer d’autres gamins pour former une petite bande afin de survivre. Et ils vont se rendre compte d’une accumulation de trucs bizarres.
Si ce film reprend telles quelles certaines scènes emblématiques de la BD, il prend aussi ses libertés avec le scénario de base. D’une part, les protagonistes sont quand même plus âgés. Leila passe par exemple de 12 à 16 ans, et c’est pareil pour tous. Même le tout petit Terry prend du galon et devient un ado. Ça fait un peu bizarre, mais bon ça peut se tenir. Ensuite on a une sorte de simplification de l’intrigue. Un tassement aussi. Le rythme est bien plus élevé. Alors oui bien entendu on est devant une adaptation et le réalisateur David Moreau a fait ce qu’il a pu pour coller à l’histoire mais avec le cadre du média cinématographique. On fait tenir en 1h30 5 tomes bien chargés en péripéties.
Franchement le film ne fait pas d’étincelles. Il se laisse voir, mais sans plus. Sans doute est-il plus passionnant si on n’a pas lu la BD avant. Mais là j’avoue avoir eu un peu de peine à rentrer. D’autant que, malgré toute la peine qu’ils se donnent, les jeunes acteurs sont trop souvent victimes du syndrome du « cinéma français surjoué au point que ça fait pas crédible ». On a quelques moments vraiment sympas comme la découverte de la ville vide en plans larges (qui fait penser à l’ouverture de 28 jours plus tard), une jolie tension avec les premières scènes du Maître des couteaux, … mais trop peu nombreux pour convaincre. D’autant que le final fait clairement référence à la suite de la BD et appelle à en voir plus ; alors que l’on n’est pas certain que le film aura droit à une suite.
Je reste donc sur ma faim et je vous conseille fortement la BD. Le film est lui dispensable, trop chargé du goût du surf sur la vague du succès de l’œuvre originale. Dommage.
Une réflexion sur « Seuls »