Balade dans la librairie et là de loin je vois une BD et je me dis que la typo du titre fait très « Jack Burton » ou « Indiana Jones ». Je m’approche, le titre, l’illustration de couverture m’intriguent, et hop me voilà happé par le texte en quatrième de couverture. On y suit à Lisbonne un livreur de pizza un peu glandeur qui se fait voler son scooter. Le récupérer l’amènera à se plonger dans une face obscure de la ville qu’il ne connaissait pas puisque démons, gargouilles, loups-garous, zombies et autres existent bel et bien. Notre héros fera donc équipe avec un détective privé taciturne, une petite fille possédée et une tête de gargouille qui ne se tait jamais. Contre des voleurs d’enfants et des nazis zombies. Rien que ça. Un bien beau programme.
Le scénario de Filipe Melo est complètement barré et mélange dans un bon gros délire des pans entiers de pop culture, le tout dans une Lisbonne dont les bas-fonds sont devenus le centre de la vie occulte et mystique. Ben oui, Lisbonne car c’est une BD portugaise, ce qui n’est pas courant. Pas peu fier de son bébé, l’auteur est même allé chercher l’approbation du grand John Landis qui signe un petit avant-propos ; voilà de quoi vous faire rentrer tout de suite dans la cour des grands (et il semblerait que les tomes suivants que je n’ai pas encore vus en français fassent de même avec Romero et Tobe Hooper, excusez du peu). On retrouve donc ici à peu près toutes les créatures fantastiques imaginables, avec le summum des zombies nazis (et les textes en allemand qui valent leur pesant de cacahuètes), dans un fourre-tout pas toujours clair mais super plaisant. Le tut sur fond d’une enquête au premier abord toute simple mais finalement aux grands enjeux évidemment. Et avec une dose d’humour un peu barré non négligeable. Des personnages très hauts en couleur aussi. Bref, il y a de quoi s’amuser. Le tout prend vie sous les traits dynamiques et marqués de Juan Cavia et grâce aux couleurs explosives de Santiago Villa, dans un style franchement agréable et qui colle bien au fond.
Une BD très agréable donc, bien dans l’air du temps avec ses multiples références geeks et de pop-culture. Un bon gros délire rempli de bonnes idées. Bref, j’ai bien aimé oui.