Attention, billet copinage et pas du tout objectif. Je l’avais déjà annoncé avec les précédents bouquins de Fabrice Pittet (les forts sympathiques Chroniques Ecarlates et Masango) et voici qu’arrive déjà le troisième. Le monsieur est assez prolifique. Il continue ici à nous décrire le monde qu’il a créé et mis en place dans ses précédents ouvrages, L’Etoile, sur un roman court et nerveux.
Ici on plonge dans l’Arctique, région froide, dure, pleine de dangers, et on suit les membres d’un clan pour lesquels une partie de chasse tourne au massacre, avec rencontre d’un clan ennemi et dangers naturels. Les trois survivants sont une guerrière farouche, son fils adoptif à la fois fragile et que l’on dit doté d’un pouvoir magique qui devrait se révéler sous peu, et un guerrier solide et bourru. Pourchassés dans un décor offrant de nombreux dangers et pièges, traqués par des adversaires sans pitié, à la merci d’une menace mystérieuse hantant les environs, ces trois personnages vont devoir tout donner et dépasser leurs limites pour survivre.
En premier lieu, je reprends ce que je dis habituellement sur l’écriture de Fabrice. C’est prenant et rythmé. C’est accessible, ça se laisse très bien lire, et c’est très cinématographique ; dans le sens que l’on visualise tout très bien, et que l’on imagine bien les différentes scènes, qu’il s’agisse de vues contemplatives sur de grands paysages ou de situations centrés sur un combat ou une action rapide. J’aime beaucoup. A nouveau, on retrouve cette violence omniprésente et très descriptive. On ne compte pas les hectolitres de sang et les tonnes de tripailles décrites en long en large et en travers. La violence constitue une de ses thématiques de base (et ce d’autant plus que l’on insiste sur la dangerosité et la dureté de la vie sur l’Arctique) ; peut-être que c’est juste un peu trop à la longue, trop de flots/filets/taches pourpres/rouges etc, au bout d’un moment on a compris. On retrouve aussi un autre thème qui lui semble cher, celui des liens de filiation, de l’héritage paternel en particulier, de la fierté et de l’approbation.
Tout comme pour certains films d’action que je commente, je dirais que le côté court et ramassé de l’œuvre sert très bien le propos. Le bouquin va droit au but, ne tergiverse pas et ne cherche pas à se la prendre le chou dans d’autres délires. On reste sur l’histoire, les personnages, et tout se tient. C’est très agréable et ça colle au style.
Si je devais faire un reproche, ce serait au niveau de l’édition, et plus particulièrement de l’illustration de couverture. J’avais trouvé les couvertures des deux autres bouquins franchement très bonnes, et là c’est nettement moins mon style (mais ce n’est pas le même illustrateur non plus).
C’est donc un livre très sympathique, qui complète encore un peu notre connaissance du monde de Fabrice, un bouquin qui se permet même une référence à Masango tout à la fin (histoire de bien tisser des fils entre tous ses textes), un roman nerveux et qui tient en haleine jusqu’au bout. Je l’ai dévoré rapidement et je le conseille chaudement.