C’est sans connaître le comics d’origine, mais poussé par les nombreux retours positifs à ce sujet, que je me suis lancé dans le visionnement de cette première saison d’Umbrella Academy, une série super-héroïque qui sort des codes ultra-classiques du genre.
1989… 43 femmes à-travers le monde accouchent en même temps. Leur seul point commun : elles n’étaient pas enceintes. Un milliardaire excentrique a réussi à adopter sept de ces enfants, dont six se sont avérés dotés de capacités particulières. Il va les former dans sa maison/école de manière très dure et les envoyer combattre le crime à-travers le monde en tant que super-héros. Avec le temps, l’équipe s’est dissoute ; devenus adultes, les enfants ont quitté le foyer pour diverses raisons. Leurs relations sont tendues. Certains sont morts ou disparus. Et ils ont tous une stabilité mentale/psychique loin d’être au top. C’est la mort de leur père adoptif qui va réunir les enfants dans la demeure familiale. Au milieu de leurs relations plus que tendues, ils vont se rendre compte que l’apocalypse menace le monde, qu’ils n’ont que quelques jours pour sauver l’Humanité, que eux seuls peuvent agir, et que des gens font tout pour les en empêcher. C’est pas gagné.
Au-delà des aspects super-héroïques et des pouvoirs, la série repose beaucoup sur les liens familiaux, essentiellement dysfonctionnels. Rien ne va dans cette famille. Le père tyrannique qui considérait ses enfants comme des sujets d’expérience. Un singe modifié comme majordome et homme de confiance. Une mère/nounou robotique détachée. Des enfants ayant tous des problèmes émotionnels/relationnels/sociaux (dont un qui, devenu adulte, se retrouve dans son corps de 13 ans). Le tout avec une accumulation d’épisodes explosifs par le passé qui rend leur relations assez tendues. Et bien évidemment, la menace tout comme la résolution du problème tournera là autour.
La série a un ton assez particulier. Foncièrement adulte de par ses thèmes et la violence que l’on y trouve. Elle est aussi très décalée. On a une bande de super-héros en culottes courtes. On a un duo d’adversaires avec des masques enfantins. En plus on a là-dedans toute une histoire de voyages dans le temps (le genre de truc toujours casse-gueule et compliqué). On passe de moments assez violents et sanglants, à des passages complètement absurdes et/ou délirants, une bonne dose d’humour, parfois noir, des personnages décalés. La série est au final assez difficile à définir, car empruntant de nombreuses voies et disposant d’un ton à géométrie variable.
J’aime beaucoup les visuels, le look de la série. On a un vrai parti pris graphique particulier. De plus, elle a beaucoup de jolies images, de plans très réussis, de bonnes ambiances. C’est dans l’ensemble une bonne réussite. D’autant que le casting est bien choisi et s’en sort très bien. La tête d’affiche Ellen Page (X-Men, Juno, Super, Inception, Flatliners,…) dans son rôle de coincée mal dans sa peau est bien choisie, avec un personnage qui va subir une belle évolution. J’ai été particulièrement bluffé par l’interprétation de Aidan Gallagher, un adulte désabusé, timbré, cynique au possible, avec un passé plus que tordu, dans le corps d’un gamin ; redoutable prestation. Il y aussi Robert Sheehan (Moonwalkers, Mortal Engines,…) que j’ai beaucoup apprécié en junkie à la masse. Et puis il y a aussi Tom Hopper (Black Sails, Game of Thrones,…) en grand frère protecteur et un peu naïf, David Cataneda (Sicario 2) en type sombre et mystérieux, Emmy Raver-Lampman en superstar adulée au passé trouble, Mary J. Blige (oui, la chanteuse, qui fait une belle prestation devant la caméra), Cameron Britton (Mindhunter) super touchant, John Magaro, Colm Feore (Les Chroniques de Riddick, Anon,…) impitoyable et impressionnant, Sheila McCarthy, AShley Madekwe, Jordan Claire Robbins, Matt Biedel (Altered Carbon), Kate Walsh, ou encore Adam Godley (Charlie et la chocolaterie,…) pour une prestation de performance capture très réussie.
Au passage, un gros coup de cœur pour la bande-son qui propose plus d’un titre très plaisant ; les Kinks, Queen, Nina Simone, Morcheeba, Noel Gallagher, les Doors, Radiohead, Rod Steward, Hooverphonic, … Une jolie playlist.
Bon, j’ai noté beaucoup de points positifs. Mais il y a aussi 2-3 trucs moins sympas. Déjà la série manque un peu de rythme. Certes les relations familiales sont au cœur de l’intrigue et tout tient à elles. Il était donc nécessaire de les développer. Mais c’est parfois un peu trop lourd, rendant le truc assez lent dans son évolution. Il y a aussi le fait que l’on voit assez vite venir le secret de Vanya, les raisons de l’Apocalpyse et ce qui la cause, etc. Les grosses surprise n’en sont pas vraiment, même si certains passages sont surprenants de par la manière dont ils sont gérés. Il n’y a cependant pas de gros twist qui nous fait décrocher la mâchoire et on voit un peu trop venir les trucs. C’est dommage. Et puis bon il y a cette fin un peu trop sliffhanger. On sait que la série a été reconduite pour une saison 2, mais j’aurais apprécié qu’il y ait plus de résolution de quelque chose en fin de saison.
Au final, j’ai passé quelques très bonnes heures devant ces 10 épisodes fort agréables et très bien mis en scène. Je conseille chaudement, et j’attends la suite avec impatience.
Une réflexion sur « Umbrella Academy – saison 01 »