Après avoir réussi à aller au bout du film, les premiers mots qui me venaient à l’esprit étaient « mais pourquoi? »… En effet, si le Predator est une franchise au potentiel énorme qui a accouché de deux très bons films en 1987 et 1990, elle a depuis vu passer d’autres éléments nettement moins agréables comme le très plat Predators ou le catastrophique Alien VS Predator (qui réussit en moins de 2 heures à démolir deux des meilleures franchises de SF). Du coup j’attendais beaucoup de ce The Predator censé redonner ses lettres de noblesse à la saga.
La présence au générique de Shane Black me laissait présager de bonnes choses. Après toutle monsieur est derrière les scénarios de l’Arme Fatale 1 et 2, ou de Last Action Hero, il a aussi scénarisé et réalisé Kiss Kiss Bang Bang, The Nice Guys ou Iron Man 3. Il a même joué dans le Predator original de John McTiernan. Oui mais en fait non. Le constat d’échec est là.
On nous plonge dans une histoire où un Predator débarque sur Terre avec son vaisseau en détresse. Il va se retrouver face à un super soldat américain qui rigole pas, avant d’être capturé. Et là ça devient le bordel puisque l’on va se retrouver avec un Predator 2.0 modifié génétiquement aux trousses du premier, un gamin autiste qui se révèle être le seul être humain à comprendre le langage et les interfaces informatiques des Predators, tout en étant comme par hasard le fils du militaire super balaise du début, des groupes de militaires scientifiques type black ops, une scientifique qui n’avait rien demandé à personne, le tout au milieu d’une accumulation de situation improbables, de trous scénaristiques incroyables, de pseudo-explications ne tenant pas du tout la route, et en gros dans un joyeux bordel qui ne cherche pas une seconde à tenir debout. Avec une scène finale plus débile et à la rue que tout ce que j’ai vu depuis bien longtemps (ils espéraient vraiment ouvrir sur une suite avec ça? Au secours). Ajoutons encore des effets spéciaux qui piquent les yeux (rien que la scène d’ouverture dans l’espace fait mal). Cherchant à faire passer le Predator pour une vraie brute, le réalisateur ne se gêne pas pour déchaîner quelques litres de sang dans des démembrements et autres arrachages ; sans intérêt finalement.
Dans les rôles de personnages clichés et sans saveur, on a des acteurs qui font le job mais sans plus, avec donc des prestations qui ne feront pas date. On trouve au générique Boyd Holbrook (Night Run, Logan,…), Olivia Munn (X-Men Apocalypse,…), Trevante Rhodes, Jacob Tremblay, Sterling K. Brown, ou encore Alfie Allen (Game of Thrones, John Wick,…).
J’ai bien cherché quelque chose à sauver dans ce film, mais on est quand même joliment dans le naufrage. Dommage, ce n’est pas cette fois que la franchise Predator se relèvera au niveau de ses origines. Peut-être que parfois il vaut mieux laisser les grands anciens se reposer sans chercher à les ressusciter artificiellement.
Une réflexion sur « The Predator »