Voilà, j’ai dévoré le deuxième tome des aventures de Takeshi Kovacs.
Après Carbone modifié, Richard Morgan balance son héros à l’autre bout de la galaxie, cette fois dans le corps d’un officier dans une guerre aux raisons floues sur une planète sans grand intérêt. Pour le rappel, on est donc là dans un univers de SF où l’on sait digitaliser la conscience et la transférer dans des corps divers et variés, élevés en cuves. Au menu, très haute technologie avec bioware, nanotech, etc. Au milieu de cette guerre, Kovacs va être mis sur la piste d’un artefact martien très ancien et qui peut ramener un max de fric.
Après l’ambiance très polar du premier volume, on passe ici à quelque chose de plus grandiose, plus orienté SF. L’univers se dévoile et l’importance des martiens, ce peuple que l’on n’a jamais connu et que les archéologues étudient avec passion, va prendre de l’ampleur. Sur une planète en guerre, aux prises entre intérêts militaires, corporatistes, et scientifiques, Kovacs aura de la peine à tirer son épingle du jeu. Comme souvent, pas mal de morts vont parsemer son chemin. Notre héros n’est toujours pas devenu très subtil.
Du coup, pas mal d’action, des scènes grandioses et impressionnantes, des retournements de situation, de la bagarre, du sang et même du gore. malgré le changement d’ambiance, on reste dans le même style et avec le même héros. Et moi je l’aime bien Kovacs, avec son attitude parfois insupportable. Mais avec ses réactions franches, ses coups de gueule, et son talent pour se mettre à dos des gens puissants.
Quelques petits soucis dans la lecture. Déjà la permanente mise en avant de la supériorité des Diplos, le corps d’lite où Kovacs a reçu son entraînement ; cela permet de justifier des trucs vraiment bizarres et sent limite le Deus Ex Machina (ou le TGCM), et puis ça transforme aussi le personnage en quasi-superhéros par moments. Et puis y’a aussi la complexité de certains passages. Franchement, sans que l’intrigue soit particulièrement lourde et complexe, y’a des bouts où on ne sait as trop de quoi on parle. Alors c’est pas évident avec l’intégration de toute cette très haute technologie faisant partie de la vie courante, et nos repères de XXIè siècle sont bien dépassés. En fait, malgré le fait que ce soit un gros pavé, ça va parfois un peu vite et manque peut-être d’explications.
Reste que c’est un très très bon roman de SF, malgré ces quelques défauts. Et je me réjouis du tome 3 (en novembre) ; le premier chapitre que l’on trouve à la fin de cette édition fait très envie. Je retiens aussi l’excellente inspi pour Extrem_37 ; la technologie et son intégration dans la vie de tous les jours, mais aussi le rapport aux martiens et à leurs artefacts, ça fait de la matière, et y’a des notes à garder.