Difficile de passer à côté de la frénésie avatarienne par les temps qui courent, d’autant que le bestiau me faisait méchamment de l’oeil depuis le premier visionnement de la bande-annonce. J’ai donc profité de l’opportunité qui m’était donnée d’aller le voir en 3D…
Bon ben voilà, selon l’expression consacrée, « ça m’a troué le cul ». Scotché, explosé des mirettes, envolé, waow, c’était énorme. James Cameron m’a tuer. Tout bonnement énorme!!!
On commence avec le petit résumé qui fait bien, des fois que certaines personnes aient vécu suffisamment en ermite pour ne pas savoir de quoi ça parle… Sur une lointaine planète sauvage nommée Pandora, la Compagnie veut récupérer un minerai qui vaut nettement plus que son pesant de cacahuètes, et ceci avec ou sans l’accord des locaux, un peuple appelé les Na’vi, des grands anthropomorphes à la peau bleue vivant en harmonie avec la nature et qui mènent la vie dure aux militaires censés protéger les intérêts de la Compagnie. Dans l’idée de dealer avec eux pour qu’ils partent de leur plein gré, les humains ont mis en place le projet Avatar, créant des êtres à l’apparence de Na’Vi avec des gênes humains et pilotés par des humains à distance, ces derniers étant endormis. Bien évidemment, tout cela va finir en baston apocalyptique comme nous le montre la bande-annonce… Rien de bien transcendant à ce niveau-là, le scenar reste relativement convenu, avec des méchants méchants et des gentils gentils, le tout assez manichéen, et soutenu par la love story de service. D’un autre côté, les thèmes abordés, les questions qui se posent, ce sont de s trucs qui me touchent et me parlent, des thèmes que j’ai moi-même souvent abordés dans des jeux ou des petits textes : l’écologie, la rencontre de l’autre, le choc des civilisations, l’incompréhension de l’altérité, etc. Ca me touche pas mal donc et j’aime beaucoup ce fond.
Mais Avatar c’est surtout la claque visuelle énorme et gigantesque. Pandora est certes un autre monde, mais c’est un monde beau, grandiose, accrocheur. Avec un écosystème complet et complexe qui se tient, une faune et une flore où tout est cohérent. Tous ces êtres vivants inventés forment un tout complet qui tient fabuleusement bien la route. A chaque créature, à chaque plante, à chaque décor, c’est encore une fois bouche bée face à cette inventivité, cette créativité, cette cohérence. Il y a un souci du détail et un perfectionnisme proprement hallucinant, sur chaque plan, plaqué au poil de cul de chameau pour nous immerger dans cet univers. Et l’immersion, l’impression de profondeur est encore accentué par une 3D maîtrisée qui sert la mise en place d’un décor à tomber. Tout est fait pour nous plonger au coeur d’un monde que l’on sent vivant et vrai. Plausible. Crédible. C’est la grande force de Pandora, une planète qui peut être vraie. Et puis il y a le visuel des humains aussi, avec des troupes et des méchas de très bonne facture, certes pas très novateurs dans le concept, mais vachement bien faits.
Et il y a la révolution technique. Avatar place la barre de référence pour la maîtrise de la motion capture et de la performance capture, deux techniques superbement utilisées. Quand on voit bouger les Na’Vi, quand on lit leurs visages en gros plans, on y croit, c’est à nouveau du solide, du réel quasiment. La maîtrise technique est énorme et la barre est placée très très haut. Le rendu des décors et des créatures en images de synthèse est aussi de très haut calibre. Chaque animal est créé avec une minutie du détail qui fait peur. Impressionnant, un travail d’orfèvre au format blockbuster. Et quand on rajoute la 3D aux décors titanesques, on est plongés dedans, on y vit, on se retrouve embarqués dans cette féérie. Contrairement aux autres productions en 3D que j’ai vues, le but n’est pas ici d’en envoyer plein la tronche au spectateur en faisant voler plein de trucs vers lui. Non, ici c’est la profondeur qui est mise en avant, la plongée dans Pandora, l’immersion dans cet univers vivant et captivant.
Ainsi le film enchaîne séquences calmes, de découverte, avec des scènes d’action qui déchirent. Pour nous faire vivre une aventure, certes convenue, mais empreinte de tant de magie et de beauté qu’on se laisse emmener et porter sur Pandora avec l’impression d’y être. Bien plus que de la SF, on est ici face à une fable, une belle aventure.
Un grand film, un grand moment, une énorme claque visuelle et technique. Waow… c’est quand qu’on y retourne? Monsieur Cameron a encore une fois marqué l’histoire du cinéma avec un morceau qui se taille la part du lion.
Je n’aurais pas dis mieux l’ami. Je pense que c’est réellement le film qui manquait cette année.
Et c’est vraiment indispensable à voir en 3D ?
A pas vu la 2D, mais on me dit dans l’oreillette que c’est aussi très bien. Pour moi, la 3D ne transformera pas un mauvais film en bon film. Donc le film reste très bon AMHA. Je connais des gens sujets au vertige ou avec des soucis d’oreille interne qui ont pas trop apprécié la 3D non plus, donc ça dépend (cf le blog d’Alias). Mais pour moi c’était un plus. Pas indispensable, certainement, mais un plus quand même. Les images sont probablement toujours très belles en 2D, la profondeur en moins…