J’avais déjà dit tout le bien que je pensais des livres de la trilogie Millénium sur d’autres billets. On a donc eu droit, suite au succès énorme de ces bouquins, à l’adaptation ciné du premier volume (récemment suivie par celles des deux autres évidemment, mais je ne les ai pas encore vues) : Les Hommes qui n’aimaient pas les femmes. Pour rappel, l’histoire c’est celle de Mikael Blomkvist, journaliste indépendant vedette qui aime faire tomber les pourris. Suite à un procès qui lui pourrit sa carrière, il est engagé par un vieil homme d’affaires qui veut retrouver l’assassin d’une jeune fille. Petit détail, le crime a eut lieu 40 ans auparavant, sur une île coupée du monde faisant en sorte que le coupable est obligatoirement un membre de la famille. Le bouquin était particulièrement tordu, sombre, glauque, avec une enquête agréable, et un scenario vachement bien fout. Des personnages solides et crédibles. Et une ambiance très particulière, ne serait-ce que de par la localisation en Suède avec ses noms imprononçables et sa culture particulière. Ca nous change (en bien) des polars typés à l’américaine. Notons que Mikael se voit adjoindre les services d’une certaine Lisbeth Salander, jeune femme rebelle tatouée et piercée mais aussi petit génie de la technologie et de l’informatique au QI très largement hors normes.
J’en viens maintenant au film. Réalisé par Niels Arden Oplev, avec au générique des noms comme Michael Nyqvist, Noomi Rapace, ou encore Lena Endre. Tiens, oui mais bien sûr. Le film est suédois lui aussi. Bien entendu, dans nos contrées, ces noms n’évoquent que rarement quelque chose (du moins c’était le cas jusqu’à ce film). L’intérêt avec un film suédois retraçant un roman suédois qui se déroule en Suède, c’est que l’ambiance y est. Le réalisateur a su donner une touche à son film, un ton qui colle au livre et à l’image que ce dernier dégage de la Suède. De plus, le fait d’avoir en face des visages inconnus laisse tout loisir d’y identifier les personnages et non pas de se dire « ah ouais mais non il était meilleur dans tel rôle » ; c’est pas que je redoute le remake US annoncé, mais c’est la porte à côté.
Bref, ce film est très bon, dans la parfaite ligne du bouquin. Bon évidemment, quand on l’a lu, on perd un peu l’intérêt de l’intrigue et de la découverte et du suspense, mais ça tient très bien la route et on prend un plaisir certain à découvrir certains passages. On notera que le réalisateur ne rechigne pas aux scènes trash et glauques du bouquin (type le viol de Lisbeth). On se retrouve vraiment plongés dans l’œuvre de Stieg Larsson et on y sombre avec délice.
A noter encore les magnifiques prestations des acteurs, en particulier les deux principaux qui interprètent Mikael et Lisbeth. Noomi Rapce, dans le rôle de cette dernière, est absolument géniale ; elle s’approprie le personnage et le restitue de manière exceptionnelle (et ce n’est pas facile au vu de la complexité de ce dernier). Les autres ne sont pas en reste et aucun ne détonne.
Je me réjouis donc de voir la suite… Mais surtout de voir la série. Parce que les films ont été redécoupés et remontés pour en faire une série de 6 épisodes permettant d’approfondir les choses. Evidemment, un film de 2h30 ne peut retracer tous les détails du livre et laisse certains éléments de côté, il y a donc matière à faire plus, plus long.