Je suis encore et toujours dans les tests des nouveautés reçues à la ludo, et le week-end passé a été ludiquement bien chargé. Des parties à deux avec mon fils pour tout ce qui suit. Et sauf pour un jeu (Mice & Mystics), une seule partie à chaque fois. Les avis donnés ici ne sont donc pas ceux découlant d’une pratique assidue de ces jeux mais un premier coup d’œil.
Yokai No Mori
Ce jeu créé par une championne de shogi nous emmène dans l’univers de ces « échecs japonais » mais en version familiale. Plateau plus petit, pièces moins nombreuses, indication des déplacements possibles sur la pièce, tout est fait pour que nous autres pauvres occidentaux y aient un accès facilité ; y compris dans un cadre familial parce que vraiment les règles sont très simples à appréhender. Par contre, comme aux échecs, le jeu peut demander une sacrée mise en route des neurones pour en tirer la substantifique moelle. En plus il y a deux niveaux de difficulté dedans. Si vous ne connaissez pas, le but ici est de prendre le « roi » de l’autre ou d’amener le sien sur la ligne de fond. Pour ce faire, chacun a un set de pièces identiques. Si je capture une pièce adverse, je la mets dans ma réserve. Et à mon tour, au lieu de déplacer une pièce, je peux parachuter une de celles que j’ai capturées sur toute case vide du plateau. Et là ça devient vite sympathique et prise de tête. J’aime beaucoup, d’autant que le matériel est très joli avec de beaux pions en bois et des illustrations superbes.
Steam Park
Parc d’attractions, steampunk, Marie Cardouat aux pinceaux, voilà des mots qui m’ont fait craquer, et je ne regrette pas. Certes on gère un parc mais ce n’est pas destiné aux amateurs de contrôle absolu à l’allemande. Chaque tour commence par une phase un peu chaotique de lancers de dés simultanés pour obtenir des résultats indiquant ce que l’on fera pendant le tour ; dès qu’un joueur est satisfait de son tirage, il prend la tuile premier joueur, et ainsi de suite. Et il y a de très gros avantages à être premier joueur. Ensuite on construit des attractions et stands avec des règles de pose bien strictes, on gère les visiteurs, mais aussi et surtout les saletés que ces derniers font dans le parc (grosse amende en fin de jeu pour les parcs trop sales). C’est beau, avec des manèges en 3D et tout, et c’est prenant. Pas trop long, un bon moyen d’amener des gens au jeu de gestion sans qu’ils ne passent 3 heures à table, avec en plus un thème sympa.
Le Petit Nicolas
Amener ses jouets à la récré pour frimer, éviter de se les faire voler pendant une bagarre, voler ceux des autres, convertir les jouets en billes, et user des personnages spéciaux qui passent dans le coin, le tout pour être le premier à 10 billes, voilà le résumé de ce jeu. Il rend vraiment bien l’ambiance des livres dont on retrouve le ton, les personnages et les illustrations. Il faudra utiliser ses cartes à bon escient et choisir quand ça vaut la peine d’agir ou non. Un petit jeu familial très sympathique.
Mush! Mush!
J’avais bien aimé Snow Tails à l’époque. Plus dispo, mais voici « Snow Tails 2 ». On enlève le frein pour moins de calcul et tout de suite le jeu est plus fluide. mais toujours aussi tendu. il a falloir jouer sur les vitesses des deux chiens pour pouvoir déraper et éviter ainsi les bords de pistes, les sapins, les bâtiments, les autres concurrents, et prendre les virages correctement. Des courses aux niveaux de difficulté variables sur un grand plateau. Et la possibilité de jouer à 8. Il y a de la matière, c’est très fun en plus d’être joliment édité.
Mice & Mystics
Le coup de cœur du week-end, puisqu’on n’a pas pu résister à l’appel d’une deuxième partie. En fait je crois qu’on est bien partis pour jouer la campagne entière. Dans Mice & Mystics, le prince du royaume et ses amis sont transformés en souris pour échapper à la vilaine sorcière qui a pris le contrôle du royaume. A leur échelle, ils vont vivre des aventures passionnantes pour sauver le royaume ; un jeu coopératif donc. De grands tuiles pour des décors superbes, des figurines, des dés, tout plein de jetons, un gros livre de règles et un livre de quêtes, pas de doute on est dans de l’ameritrash là. Et oui le thème est extrêmement prenant. On se sent à la limite du jeu de rôles par moments, totalement impliqués dans l’intrigue avec les passages à lire à voix haute pour situer l’action. On se prend à interpréter un peu les personnages, à jouer vraiment le truc. C’est vraiment bien foutu malgré des règles pas bien rédigées (merci la TTTV, mais on a malgré cela fait plusieurs allers-retours au bouquin de règles en cours de partie). J’adore!
Les trois petits cochons
Un principe de Yams/King of Tokyo pour 3 lancers de dés et former des combinaisons. Le but est de construire les maisons rapportant le plus de points. Oui mais voilà, elles coûtent plus cher. Et puis les adversaires peuvent venir souffler dessus et nous les casser. C’est simple et familial, sur un thème que tout le monde connaît et qui est bien rendu par de belles illustrations. Et en plus y’a l’option « jeu d’enfoiré » avec sales coups qui met du piment là-dedans.
Pingouins
Comme ci-dessus, un jeu familial aux règles simples avec de belles possibilités de sales coups pour pimenter le tout. Il faut donc déplacer les pingouins sur la banquise et ramasser un maximum de poissons avant que la glace n’ait complètement fondu. Bien sûr si on peut chopper les endroits pleins de poissons avant les autre sou isoler nos adversaires sur de petits icebergs sans grande réserve de nourriture, c’est un plus non négligeable.
Koryo
Un thème complètement plaqué qu’on oublie en 2 secondes malgré les illustrations très sympathiques (eh oui c’est encore du steampunk). Par contre le jeu s’avère vite prenant. Avec ses règles simples dans la veine de ces jeux asiatiques dépouillés, Koryo nous propose un système de majorité sur des familles de cartes. Chaque majorité sur une famille rapporte non seulement des points à la fin mais aussi des pouvoirs en cours de jeu. Et comme le nombre de cartes disponibles varie en flux tendu au fur et à mesure des saisons, on a vraiment une vision sur la durée qui s’impose.
Cardline Globetrotter
On agrandit la famille Timeline/Cardline avec toujours le même principe de placer des cartes dans l’ordre. On joue ici avec les pays, et à chaque partie on choisira la superficie, les population, le PIB ou les émissions polluantes. Pas besoin de connaître le chiffre exact comme dans les jeux habituels de questions-réponses, il faut ici estimer si tel pays vient avant ou après tel(s) autre(s). Et plus la partie avance, plus il y a de cartes posées, plus il devient difficile de se poser entre elles.
Expedition : Northwest Passage
Waow, un jeu magnifique pour retracer la recherche du passage du nord-ouest reliant Atlantique et Pacifique, impliquant aussi la recherche des restes de la fameuse expésition Franklin disparue en tentant de faire pareil. Pose de tuiles, placement d’ouvriers, déplacement, exploration, rapidité, le tout en gérant la course du soleil au fur et à mesure des saisons qui fait que de plus ou moins grandes parties du plateau sont gelées. Un thème très bien rendu, un jeu tactique et prenant. J’aime beaucoup.