Là, je retrouve vraiment la foi dans les films qui font flipper. Comme je le disais en parlant de Drag me to Hell, il y a quand même pas mal de déceptions. Mais là The Conjuring (ajout de « les dossiers Warren » en vf) est une belle réussite. Bon, ce n’est pas n’importe qui aux manettes puisque l’on retrouve à la réalisation James Wan (monsieur Saw quand même, et aussi réalisateur du fort sympathique Dead Silence dont je m’aperçois avoir oublié la chronique sur ce blog). L’histoire est celle de Ed et Lorraine Warren, mari et femme chasseurs de fantômes, l’un étant un exorciste et l’autre une médium. A eux deux ils ont travaillé sur de nombreux cas dans les années 60 et 70, démontant de nombreuses histoires sans fondement. Bien qu’ils aient réellement existé, l’histoire de ce film reste une fiction bien entendu, adaptée d’un cas réel des Warren. Celui de la famille Perron (les parents et leurs cinq filles) qui s’installe dans une belle grande maison à la campagne. Des éléments inexpliqués vont les pousser à faire appel au couple d’investigateurs du paranormal. L’entité qu’ils vont affronter ici se révèlera d’une cruauté et d’une puissance surprenantes et ils auront besoin de tous leurs talents pour découvrir les tenants et les aboutissants de cette histoire qui va venir se mêler de leur vie privée aussi.
On retrouve ici un film de maison hanté fort bien réussi. Certes, les grands clichés sont au rendez-vous. Les éléments d’abord petits et inexpliqués, la progression dans la dangerosité et la fréquence des manifestations, les petits trucs qui font sursauter, etc. Mais tout cela est fort bien maîtrisé. James Wan nous confirme son talent à poser des ambiances angoissantes et malsaines. Rien que la séquence d’ouverture avec la poupée Annabelle vaut son pesant de cacahuètes (on notera d’ailleurs au passage la fascination que les poupées semblent exercer sur le réalisateur, après justement Saw et Dead Silence). Par la suite, le tout est vraiment bien rendu, tendu comme il faut. Le film ne s’allonge pas inutilement et va à l’essentiel, ce qui est vraiment bienvenu. L’enquête de nos deux investigateurs va révéler l’entité qui hante la demeure et la confrontation finale sera très dure pour tout le monde. Tous les éléments sont vraiment utilisés pour rendre l’angoisse et la peur. A commencer par l’image, des cadrages très bien réussis, des tons et une lumière utilisés fort à propos. La musique et les bruitages sont eux aussi mis en œuvre et participent à cette mécanique de la peur qui s’installe solidement. Le film prend du coup bien aux tripes.
Certes on ne va pas dire qu’on est dans le scénario super novateur et il reprend plusieurs codes du genre. Et pourtant c’est basé sur une histoire vraie (certes romancée et racontée d’un certain point de vue). Il faut savoir que Lorraine Warren a participé au film, elle a été consultante sur de nombreux aspects ; et typiquement la poupée Annabelle repose effectivement dans sa cave derrière une vitrine fermée à clé. Du coup, on a cette tension entre ce qui est vrai ou pas, permettant de se poser la question de la part de vérité là-dedans.
Le tout étant soutenu par des acteurs convaincants, le résultat final est une réussite. The Conjuring est un très bon film de maison hantée, du genre bien angoissant.