Alors celui-là je l’attendais de pied ferme. Ce nouveau X-Men promettait beaucoup en regroupant les troupes de la trilogie au présent et ceux de First Class, en se basant sur l’un des arcs scénaristiques des comics. Le pari était risqué, couillu même. On sait bien que toutes les histoires de voyage dans le temps posent des soucis de cohérence à un moment ou à un autre ; et puis il y a quand même ce mauvais souvenir du 3ème film qu’il fallait malgré tout intégrer dans le tableau d’ensemble (d’ailleurs si quelqu’un peut m’expliquer le pourquoi du comment du retour de Xavier, je suis preneur).
On se retrouve donc avec nos X-Men dans un futur pas tout proche, au milieu d’une guerre mondiale opposant les mutants 8et leurs soutiens) au reste de l’Humanité ; ce second camp a pour lui les Sentinelles, des robots géants tueurs de mutants visiblement très efficaces. Du coup, foin de dissensions, les mutants sont tous unis, Xavier, Magneto et consorts dans le même groupe et luttant ensemble contre l’adversité. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent la manière dont les Sentinelles ont été conçues, le point de départ dans les années 70, ainsi qu’un moyen de renvoyer l’un d’eux dans le passé pour tenter d’influencer les événements et empêcher la construction de ces adversaires trop dangereux. Il faudra pour cela faire comprendre à l’Humanité que les mutants ne sont pas l’ennemi et que tous peuvent vivre en paix. Bien entendu, c’est Wolverine qui hérite de la lourde tâche de s’y coller et qui se retrouve (envoyé par les Xavier et Magneto du futur) peu après la mort de JFK à devoir unir les Xavier et Magneto de l’époque pour les faire changer le passé ; en particulier un événement déclencheur.
Tout cela laisse donc entrevoir un scénario qui, sans atteindre des sommets de complexité, est un peu plus recherché que la moyenne des blockbusters. On ne peut bien sûr pas passer à côté de certaines incohérences avec le voyage dans le temps et les différents paradoxes possibles, mais globalement ça tient assez bien la route. L’histoire a le mérite de nous faire vivre deux époques bien différentes, avec leurs visuels et leurs ambiances fortement contrastées. L’aspect post-apo sombre du futur est bien retranscris, avec une ambiance désespérée et un mélange fuite/combat qui ne semble avoir qu’une seule issue possible : l’extermination des mutants. Le passé 70’s est fort sympathique, mêlant événements historiques, images d’archive même, et la fiction du film (poussant le vice jusqu’à mettre Magneto au cœur de l’affaire de la balle magique de JFK comme l’avait présenté l’une des pubs virales du film).
On retrouve avec plaisir nos mutants préférés. Dans le futur, l’équipe habituelle avec Tornade, Wolverine évidemment, Xavier (mais comment?), Magneto, Colossus, les djeunz de la glace et du feu, Kitty. Et des nouveaux aussi, amenant un souffle de nouveauté. Dans le passé, on a un Xavier et un Magneto très très bons (des acteurs en grande forme), Mystique, le Fauve, etc. C’est cette époque qui sera quand même la plus représentée, car au cœur de l’intrigue. On notera au passage l’ami Peter Dinklage en méchant scientifique de service, toujours aussi bon. Bref, un casting essentiellement composé de têtes connues mais qui passe bien. On regrettera l’absence du cameo habituel de Stan Lee, mais par contre on notera les apparitions d’autres personnages à la fin du film (dont une que je n’ai pas vraiment compris mais bon).
Le film est globalement bon, un très bon blockbuster qui enchaîne les séquences d’action bien entendu. Ça castagne pas mal, aux deux époques, avec des passages assez épiques (la baston d’ouverture est en elle-même assez énorme, et y’a aussi cette superbe scène avec Vif-Argent). Mais le tout est soutenu par un scénario un peu plus épais et tendu que ce que l’on voit dans beaucoup de blockbusters, et ce n’est pas négligeable. La confrontation des personnages est bien amenée, le changement d’attitude de Magneto est vraiment intéressant, la scène avec Xavier parlant avec Xavier est bien sympa, on a des éléments de réflexion et des personnages pas complètement monolithiques.
Alors il y a bien des trucs un peu raccourcis, quelques ellipses dérangeantes et des passages traités un peu rapidement ; le scénario aurait mérité un traitement au format d’une saison d’une série pour vraiment lui rendre justice et amener les choses correctement, mais voilà on est dans un film et il fallait donc tout balancer en 2h15. Alors on fait avec, et on se laisse plutôt porter par les images, le rythme de l’action, et la technique de Bryan Singer qui commence à bien maîtriser le sujet quand même. Et au résultat on obtient un très bon film de super-héros qui envoie du bois.
Sans oublier une séquence post-générique qui nous envoie déjà vers le prochain film de la saga…
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