Guardians of the Galaxy

gardians-of-the-galaxyLe nouveau film Marvel nous emmène cette fois bien loin de la Terre pour suivre les aventures d’un groupe de héros nettement moins connus que les Avengers (je n’en avais d’ailleurs quasi jamais entendu parler), les fameux Gardiens de la Galaxie. Et c’est avec un mélange détonnant d’action, d’aventure, d’humour (y compris noir et vache), d’émotion et de scènes épiques que l’on replonge dans le Marvelverse. Et waouw que c’est bon!

Le film nous présente une équipe de psychopathes plus ou moins vaguement dégénérés et pas trop assortis. Il y a là Peter Quill, aventurier et voleur de service plus connu sous le surnom de Starlord, enlevé sur Terre après le décès de sa mère. Gamora est une tueuse fille adoptive de Thanos (rien que ça) qui a à son compte quelques gros paquets de décès dans toute la galaxie. Drax le destructeur est une montagne de muscles obsédée par sa soif de vengeance. Rocket est un raton laveur génétiquement modifié, agité du bocal, acerbe et cynique, mais surtout adorateur d’armes plus grosses que lui. Il traîne toujours avec son pote Groot, un arbre qui marche et parle (quelques mots), très résistant et pas super futé. Eh oui, c’est ça notre équipe de héros. Quand on sait que rien ne les maintient ensemble à part l’appât du gain et la volonté de survivre (du moins au début), qu’il y a des inimitiés entre certains d’entre eux, qu’ils peuvent être doté d’un sens de l’humour acerbe et ironique genre à provoquer les autres en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, et qu’ils ont aux fesses une bonne partie des grosses factions de la galaxie, je vous laisse imaginer l’ambiance. Ajoutons que tout cela tourne autour de la course après un objet permettant de détruire des civilisations en un claquement de doigt (pas si MacGuffin que ça puisque cet objet est lié à Captain America, Thor 2 et Avengers). On va donc être entraînés dans une folle aventure cosmique avec cette équipe de fous furieux et le grand spectacle sera au rendez-vous.

Rappelons que depuis un moment, Joss Whedon supervise de loin tous les films Marvel pour assurer la continuité avec ses Avengers ; et Joss Whedon c’est pas n’importe qui. En plus, dans le genre « réalisateur geek qui sait parler aux geeks », James Gunn, aux commandes des Gardiens de la Galaxie, se pose là ; il a certes peu de films à son actif mais son Super est bien loin du blockbuster hollywoodien moyen (et j’entends beaucoup de bien de son Horribilis que je vais devoir regarder sous peu). Alors même si Marvel cherche quand même à attirer le grand public (et je pense que le malheureux départ d’Edgar Wright du projet Ant Man y est lié), on a derrière ce film des gens capables de parler aux geeks et d’éviter de sombrer dans le plat plat. Mission réussie. Ces Gardiens de la Galaxie sont grandioses. Alors bien sûr le scénario n’est pas d’une immense originalité ; un grand méchant qui cherche un objet lui permettant de détruire toutes les civilisations qui ne lui plaisent pas et un groupe de anti-héros qui finissent reconnus par le public pour sauver tout le monde, c’est pas vraiment neuf. Mais quel traitement! Quelle mise en valeur! James Gunn mêle habilement action, aventure et émotion dans un tourbillon qui ne nous laisse pas une minute de répit. D’ailleurs, la première scène est profondément émouvante (j’en avais les larmes aux yeux), super bien faite mais sans tomber dans le pathos inutile, posant les bases d’un personnage central. Par la suite, on sera pris à plusieurs reprises dans d’autres scènes pleines d’émotion ; on a quand même un réalisateur qui met plus d’âme dans un raton laveur et un arbre (et qui les rend plus attachants) que beaucoup de blockbusters n’en mettent dans des êtres humains.  Et là autour l’action va bon train, avec une mise en bouche permettant la récupération du MacGuffin de service et la rencontre de notre fine équipe. Bagarres, coups de gueule, poursuites, combats spatiaux, déclenchements de grands pouvoirs, tout est là pour le plus grand plaisir des yeux et des oreilles. C’est du grand spectacle, mais de qualité. Tous les éléments sont là pour en faire un très grand et bon film.

Bien sûr, un film pareil ne pourrait se faire sans des effets spéciaux de haut vol. Et ils ont mis le paquet pour rendre cet univers de fous. Loin du plat et du froid de nombreux films de space-opera, on est ici dans un déluge d’environnements superbes, parfois très hauts en couleurs (à commencer par le vaisseau de Starlord). Les différents lieux ont vraiment leurs spécificités et on sent les ambiances variées. Tout est très bien intégré mais sans que jamais les effets ne prennent le pas sur l’histoire ; ils sont là pour la servir et y réussissent à la perfection.

Au milieu de tout cela, on a des acteurs qui offrent de très bonnes performances. Chris Pratt a son premier grand rôle et offre une prestation de Starlord grandiose ; frime, charme, malice, tout y est. A ses côtés, la toujours aussi belle Zoe Saldana (cette fois verte et non plus bleue) compose la terrible et redoutée Gamora avec une efficacité étonnante. L’ancien catcheur reconverti Dave Bautista met ses muscles au service d’un Drax qui s’avère en plus lui aussi très bien interprété. Avec les voix respectivement de Bradley Cooper et Vin Diesel, Rocket et Groot deviennent des personnages à part entière capables de faire passer autant d’émotions que bien des acteurs humains. Le reste du casting n’est pas en reste. Lee Pace, Karen Gillan, et Josh Brolin font des méchants de très haute qualité. Benicio del Toro et Glenn Close sont toujours aussi grandioses. On relèvera encore les performances inspirées de John C Reilly et Michael Rooker. Tous rendent justice à leurs personnages et y mettent beaucoup de conviction.

Un mot encore sur la musique, essentiellement composée de titres des années 70-80 puisque tirées de la cassette que Peter Quill a emporté lorsqu’il a été enlevé sur terre à cette période (ah, le charme désuet du walkman dans un univers de space-opera). On y retrouve une série de titres très bien choisis, des tubes mais pas que, qui posent toujours bien l’ambiance et sont utilisés à bon escient.

Une vraie réussite que ce film. En tant que film d’action, d’aventure, de SF, en tant que film tout court, en tant que blockbuster intelligent, en tant qu’élément de l’univers cinéma de Marvel (nombreux liens avec d’autres films, mais aussi cette scène post-générique complètement WTF). Une franche réussite, un très bon moment de cinéma et de divertissement, que du bonheur! A quand la suite?

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