Dès l’ouverture du film, on a droit à un classique « ces bandes ont été retrouvées dans la nature, on a monté l’essentiel des rushs pour en faire une durée convenable, personne ne sait ce que sont devenus les gens qui ont filmé ça, etc. » Bref, on a de suite l’info, nous voilà dans du found footage, un film qui a ses bons (Rec, Blair Witch,…) et ses moins bons (Paranormal Activity,…) représentants. Petit truc à préciser encore, on est dans un film norvégien, avec toute la mythologie et l’ambiance qui colle (en plus j’ai vu la vo sous-titrée, et c’était pas toujours coton à suivre).
On va donc suivre un groupe de trois étudiants, représentants de leur université, qui vont faire un reportage sur du braconnage d’ours un peu étrange dans les campagnes norvégiennes. Ils vont plonger dans un monde un peu particulier car le braconnier en question s’avère être un chasseur de trolls (pas de gros spoil là, vous avez tous vu le titre du film). Nos petits jeunes vont donc découvrir l’existence de ces créatures fantastiques, dans quelles conditions elles sont chassées, pourquoi, et tout un tas de choses qui se cachent là-derrière (je ne vous en dis pas plus car là il y a du spoil).
Le film use donc des ficelles classiques du found footage, avec donc pas mal de plans chaotiques ou sur lesquels on ne voit pas grand-chose, ce qui a permis d’y aller plutôt léger sur les effets spéciaux (et donc sur le coût de production). On regrettera du coup certaines scènes un peu floues ou pas super lisibles, mais bon c’est inhérent au style. Par contre, les acteurs s’en sortent plutôt bien, surtout quand on sait qu’ils ont eu une grande marge de liberté et d’improvisation. Le film gagne aussi énormément à-travers ses splendides paysages et ses plans majestueux sur les décors de lacs, de forêts, de montagnes, vraiment superbes.
Ajoutons à cela toute la mythologie sur les trolls, pas mal inspirée de la mythologie nordique et des contes existants, qui donne une vraie profondeur au truc. On sent qu’il y a une vraie « écologie du troll » décortiquée, étudiée, solide, profonde. Et ça, ça fait plaisir parce que l’on se retrouve avec un truc qui tient plutôt bien la route. Et avec les différentes révélations que vont découvrir nos petits reporters en herbe, et bien on obtient un film vraiment bien foutu avec sa vraie personnalité. Et ça, j’aime beaucoup.
Alors oui on a droit aux faiblesses habituelles du found footage (impression cheap, plans chaotiques, aspect un peu bricolé), mais ce Troll Hunter se classe quand même parmi les tout bons du genre, prenant et bien foutu. On plonge avec délice dans ces révélations et explications, découvrant les secrets avec les héros. Une belle réussite (et pourquoi pas une inspi sympa de jeu de rôle).