C’est tout plein d’un enthousiasme débordant que je suis allé voir ce film, encore sous le charme du visionnement du 1er Kingsman. Et j’en suis ressorti vraiment très content car ce deuxième opus est un putain de bon film d’action. Matthew Vaughn (Kick-Ass, X-Men First Class,…) reprend avec un joli succès ce style de James Bond survolté et irrévérencieux sous amphétamines pour nous sortir un très bon résultat. On est dans uns suite, on a donc droit au traditionnel « toujours plus », mais la suite est ici travaillée et tient la route. Juste en passant, je ne me suis toujours pas penché sur le comics de Mark Millar et Dave Gibbons, donc pas de comparaison possible ; mais le fait d’avoir les deux auteurs à la production du film laisse entendre que ce dernier respecte pas trop mal l’ambiance des bouquins… Dans la pile à lire, donc.
On retrouve donc notre agence Kingsman quelques temps après les événements du premier film. Eggsy partage sa vie entre son boulot de super-espion et sa vie avec la princesse suédoise de la fin du premier film. Mais très vite une attaque coordonnée détruit quasiment toute l’agence. Afin de découvrir ce qui se cache là-derrière (et donc sauver le monde bien entendu), Eggsy et Merlin vont devoir aller demander l’aide de leurs cousins américains, Statesman. Bien entendu, la collaboration ne sera pas toujours évidente…
La recette du mélange action-humour est toujours la base du film. Dès la séquence d’ouverture, on est plongés dans le truc avec une course-poursuite démentielle mise en scène de manière plus qu’acrobatique par un réalisateur qui veut nous plonger au plus près de l’action, quitte à tricher numériquement pour nous offrir des plans plus qu’improbables. Et ça marche. Le rythme du film est soutenu, les scènes d’action sont légion, et certaines sont réellement épiques ; je note en particulier le plan-séquence du combat final absolument démentiel et qui fait un joli écho à la scène de l’église du premier film. Bien sûr, le film regorge d’actions improbables et complètement surréalistes, d’enchaînements peu euclidiens, de gadgets qui font passer James Bond pour un débutant. Ne pas s’attendre à du réaliste, c’est la base, et le contrat est rempli. Et puis l’humour donc, avec toujours cette indiscutable touche anglaise. Mais là où le premier film jouait sur l’opposition entre le jeune de banlieue et les gentlemen, ici on est dans les clichés Royaume-Uni contre Etats-Unis. Et putain c’est bon. Le film vaut son pesant de cacahuètes en VO avec ce jeu sur les accents, les expressions, les références culturelles. Alors oui les clichés sont nombreux, et heureusement car c’est là-dessus que ça fonctionne. Mais sans saboter le film et le transformer en pure comédie. J’avoue que l’on rit beaucoup (parfois de manière très mordante comme dans la scène du hamburger qui restera à mon avis dans les annales).
Et puis il y a cette galerie de personnages absolument incroyables portés par une brochette d’acteurs qui se donnent à fond. Eggsy est bien entendu toujours interprété par Taron Egerton, pris entre son côté gentlemen, sa relation amoureuse avec une princesse, et ses origines de la rue. Mark Strong reprend le rôle de Merlin, l’homme de l’ombre de Kingsman, carré, sobre, clair, efficace. Julianne Moore donne à la grande méchante une prestance et un charisme dingues, pour un personnage complètement barré (j’arrive pas à dire lequel des grands méchants du 1er ou 2eme film est le plus taré mais ils placent les deux la barre très haut). Les cousins américains prennent eux les traits de Jeff bridges, Channing Tatum, Hale Berry et Pedro Pascal. La princesse Tilde prend bien plus de place à l’écran, toujours sous les traits de Hanna Alström. Sans oublier le retour de Colin Firth et sa grande classe. Tous s’en sortent très bien, avec des prestations fortes pour des personnages hauts en couleur. Et puis ces apparitions d’Elton John tellement dans le gag que ça fait presque trop ; mais au moins le chanteur prouve son sens de l’humour et de l’autodérision.
Une réalisation détonante, une bande-son qui case la baraque, des acteurs au taquet, un humour tonitruant, de l’action complètement débridée, et un grand méchant barré avec un mega-plan (qui n’oublie pas de s’attaquer au passage à un problème de société malgré son fond humoristique)… Tout cela constitue un excellent film. Je me suis éclaté.
Une réflexion sur « Kingsman – The Golden Circle »