Quand débarque un film dont je n’ai entendu que du bien, j’essaye en général de le voir. Et dans ce cas, c’est sans aucun regret car Zombillenium est un petit chef d’œuvre d’animation. Français. Tiré d’une série de BD éponyme que je ne connais pas mais qui file direct dans la wishlist. Voilà pour le cadre.
Nous suivons ici les pas d’Hector, un contrôleur dont le boulot consiste en gros à regarder ce qui n’est pas conforme dans toutes les entreprises qu’il croise et à faire fermer sans états d’âme celles qui ne corrigent pas le tir dans les délais. Père célibataire aigri, il dédie tout son temps à son travail et place dès lors sa fille en pension. Celle-ci ne rêve que d’une chose, aller visiter Zombillenium, ce parc d’attractions tenu par des vrais monstres qui se tient pas loin. Lorsqu’Hector décède dans l’enceinte du parc, il y est fait revenir à la vie par les monstres du coin, lui-même transformé en monstre, même si on ne sait pas encore trop lequel. Entre les velléités du proprio de fermer le parc par manque de rentabilité, l’attitude très sympathique de la sorcière Gretchen, une amitié avec des zombies, et la découverte de sa capacité à organiser de beaux moments de frousse, Hector va prendre sa place dans le parc.
Zombillenium est une réussite à tous points de vue. Déjà techniquement. L’animation est de qualité, le dessin est vraiment bon, la musique est très bien choisie. La réalisation est soignée, on sent un vrai travail sur les angles de caméras, sur les ambiances, les lumières, les teintes. Le scénario est bien travaillé et, bien qu’étant une histoire accessible aux enfants, le film pose aussi de vraies questions sociales. Il mêle des thèmes (rapidement comme ça hop au pif) comme l’égalité entre les personnes, l’amour filial, la place laissée au développement personnel, les conflits familiaux, les problèmes de communication, la dure loi du marché via la rentabilité, ou encore la découverte d’un nouvel amour. Son humour décalé est une réussite qui fait rire les plus jeunes comme les adultes (et pas toujours aux mêmes moments, ce qui est toujours agréable). Alors certes c’est du film familial (pas les tout petits non plus, il y a quand même une palanquée de monstres), et on ne va pas en attendre un scénario alambiqué, mais pas besoin de ça pour faire un bon film. Il dispose du juste dosage de suspens, d’humour, de détente et d’action pour rendre le tout agréable.
Un petit mot encore sur les doublages, très réussis, avec des voix qui vont vraiment bien. Le héros est tenu par le doubleur de Jim carrey (et le Chandler Bing des débuts de Friends), et c’est une franche réussite. Mais les autres ne sont pas en reste et donnent à chacun des personnages une vraie personnalité et une chaleur les rendant vraiment vivants (oui, aussi pour des morts-vivants).
Tombé sous le charme dès l’ouverture, j’ai été captivé tout du long. Le film regorge de détails lui donnant une ambiance extraordinaire. Que ce soit la 3eme tête de leur version de Cerbère, les piques toujours bienvenus contre Twilight, le tshirt NIN de Gretchen, les petits gags dans le décor, il y a vraiment de la matière. J’aime, et je conseille plus que chaudement.