Des ressources naturelles qui diminuent à vue d’œil. Une consommation qui ne cesse d’augmenter. Une vision à très court terme dans beaucoup d’entreprises. Une économie surproductrice de déchets. Une société livrée à un monde de la finance que trop peu de monde peut comprendre. Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai des fois l’impression que notre monde avance à l’aveugle sur une route cahoteuse aux dangers multiples sans jamais regarder sa carte ni se fixer réellement de destination. Difficile de faire changer de cap complètement. L’inertie du navire est trop importante. Mais peut-on envisager une autre manière de le diriger? Une autre consommation? Une autre économie? Je le crois, oui. Et d’ailleurs, certaines mentalités changent. Lentement, certes, et pas dans les cercles des décideurs des grandes industries. Mais le monde évolue. Et c’est pour accompagner et encadrer cette évolution que les Verts proposent l’initiative populaire pour une économie verte (que je vous invite bien entendu à signer et à faire signer). Nous demandons une transformation écologique de l’économie. Ou bien je pourrais reprendre le titre d’un article de OWNI : Pour une économie durable : la e-frugalité. Bien sûr, la portée de cet article va au-delà de la prétention de notre initiative qui ne porte qu’au niveau de la Suisse, mais on est dans le même ordre d’idée. A noter aussi que cette initiative se lie fortement avec celle pour sortir du nucléaire, puisque la modification de notre production énergétique influencera notre consommation à venir.
Mais que demande cette initiative? Elle a plusieurs axes qui, mis ensemble, permettent d’envisager une économie sur la durée, un long terme. Bien sûr, proposant un changement de la Constitution, elle reste relativement vague dans es applications concrètes (comme toute initiative), mais on peut en tirer quelques lignes directrices et imaginer ce qui en découlerait.
Tous ces jours à Berne, sur la place du Palais Fédéral, ce sont des journées à chaque fois dédiées à des cantons dans le cadre des élections fédérales. Hier, mercredi, c’était la journée de Vaud et Genève. Alors les candidat-e-s Verts vaudois ont décidé de marquer le coup en se déplaçant en force, non seulement pour se montrer mais aussi pour porter une idée particulière. Nous avions en effet décidé de mettre en avant le déséquilibre évident dans le nombre d’hommes et de femmes parmi nos élu-e-s mais aussi sur les listes de candidat-e-s. C’est donc avec des t-shorts « Les verts au féminin » que nous avons posé en groupe sur la place devant le Palais Fédéral en se faisant un peu repérer. Il y avait aussi une série de candidat-e-s de la liste des Jeunes Verts vaudois et des membres non-candidat-e-s.
Cette journée a aussi été l’occasion de découvrir le Palais en lui-même. Les parlementaires étant en séance ces temps, nos avons été accueillis par les Verts en place qui nous ont permis de naviguer dans les couloirs de ce lieu. C’était très intéressant, voir comment les choses se passent, la fameuse salle des pas perdus, la salle où siège le Conseil National. On a aussi pu croiser pas mal de monde, j’ai eu l’occasion de discuter de vive voix avec des personnes comme Ueli Leuenberger, Franziska Teuscher ou Antonio Hodgers. Une visite vraiment agréable, et une bonne découverte, une première plongée dans les arcanes du Parlement Fédéral…
Cet été, un arrêt du Tribunal Fédéral a permis de mettre un terme à une question lancinante depuis un bon moment : comment gérer le financement de l’élimination des déchets en respectant le principe constitutionnel du pollueur-payeur? En résumé, l’arrêt découle d’une longue histoire dans la commune de Romanel ; en 2009, celle-ci avait mis en place un règlement communal permettant de ponctionner une taxe forfaitaire sur la population pour financer l’élimination des déchets. Une habitante de la commune a fait appel contre ce règlement, contraire à la loi fédérale sur la protection de l’environnement. Puis recours de la commune, et quelques échanges avant de voir tomber cet arrêt stipulant que la taxe forfaitaire n’est pas légalement acceptable. On respire. Pourquoi? Parce qu’on voit là arriver la conclusion d’un serpent de mer qui envenime la vie des communes et les relations entre elles depuis des années. En effet, certaines d’entre elles ont depuis un moment mis en place une taxe au sac. Avec tous les désagréments envisageables, comme le tourisme des déchets évidemment. Il fallait que la situation soit traitée de manière plus globale. Cantonale? Le Canton n’avait visiblement pas trop envie de se mouiller dans l’affaire au risque de se mettre à dos des autorités communales. Il aura fallu attendre cet arrêt du TF pour enfin voir imposer la taxe proportionnelle ; l’impôt ne peut plus couvrir qu’au maximum 30% des frais d’élimination des déchets. Une victoire du principe du pollueur-payeur. Quelles conséquences maintenant? Et bien le Canton va légiférer sur le sujet pour établir un règlement. Mais les communes sont expressément invitées, si ce n’est déjà fait, à introduire un système au plus vite, qui s’inscrirait dans le cadre de l’arrêt du TF.
Vous devrez probablement l’avoir compris si vous suivez un peu mes prises de position, mes réactions suite aux votations vaudoises du 4 septembre sont assez contrastées. Il y a du bon, mais aussi et surtout du nettement moins bon. On notera que le peuple vaudois a suivi les recommandations de vote du Grand Conseil sur tous les objets, ceci prouvant la force de ces recommandations et leur effet d’entraînement.
Un petit mot tout d’abord sur la participation : 40%. Rien de bien folichon mais on reste dans la moyenne et surtout on est loin des annonces catastrophiques présentées par certains médias sur une participation très basse ; ces annonces se basaient sur les votes par correspondance en avance et il semblerait donc que nombre d’électeurs ne se soient décidés qu’au dernier moment : manque d’information, difficulté à se positionner, la faute à une campagne courte et tassée? Je cite en passant un pote qui a commenté mon statut Facebook : « Là, pour aucun des sujets je n’ai réussi à savoir ce qu’on me demandait exactement et quelles étaient les alternatives… C’est la première fois que ça m’arrive depuis que je suis dans ce canton. » A méditer… Mais revenons plutôt sur les résultats objet par objet.