Après une saison 1 qui m’a vraiment fait tripper, et qui a eu un énorme succès critique comme public, je me suis plongé avec intérêt dans la saison 2 de Stranger Things, très attendue au contour. Les créateurs allaient-ils réussir à transformer l’essai? Et bien globalement oui. Malgré quelques petites notes négatives, cette saison est une belle réussite. Attention, ce billet prend en compte le fait que vous avez vu la saison 1 avec de gros spoilers ; si ce n’est pas le cas, arrêtez votre lecture ici, vous risqueriez de vous gâcher le plaisir de son visionnement (et qu’est-ce que vous attendez pour aller la regarder, bordel?)
Je ne vais pas revenir sur le contexte global, les années 80, le groupe de gamins, la ville normale des Etats-Unis, les trucs bizarres qui se passent,… Ça vous l’avez dans mon billet sur la saison 1. Ici par contre, la surprise est tombée. On sait qu’il y a un labo qui fait des expériences bizarres sur des gamins, qu’il existe un monde parallèle sombre et méchant qui s’en prend au nôtre, bref la mythologie globale est déjà posée, même si on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants. Cette nouvelle saison va donc nous emmener un an après les événements de la première, alors que les choses sont retombées et que rien de particulier n’est arrivé. Le groupe de potes est plus soudé que jamais. Eleven leur manque cruellement. La mère de Will est devenue surprotectrice après ce qui est arrivé à son fils. D’ailleurs Will a toujours des visions de l’upside down. On pleure toujours la mort de Barb. Mais rien de neuf sous le soleil…
Oui mais voilà, histoire de fêter dignement l’anniversaire de tout cela, une nouvelle menace va se profiler. Les visions de Will lui font entrapercevoir une sorte d’énorme bestiole pas gentille, du genre que le demogorgon à côté, il fait petit joueur. Une nouvelle fille débarque dans la classe, allumant la curiosité de notre bande de héros. Eleven n’a pas totalement disparu évidemment. Bref, pas mal d’éléments qui vont faire ce que fait toute suite : plus. On trouve donc davantage de monstre, davantage d’aspects horrifiques, davantage de références aux années 80, davantage de situations où on craque pour cette bande de gamins. Peut-être juste un peu moins de révélations. Oui on voit un peu mieux les manipulations du laboratoire et on en apprend un chouilla plus, mais le niveau de révélations final n’est pas si élevé que ça (je reste d’ailleurs un peu sur ma faim au niveau des explications de ce qui se passe).
La réalisation est toujours soignée. Le rythme est assez bon, vraiment conçu en épisodes à voir d’une traite et pas avec des coupures pub ; les cliffhangers de fin d’épisode sont assez énormes pour donner envie d’enchaîner. Il y a peut-être quelques lenteurs ou trucs qui coupent le rythme global, mais ça tient la route. On a aussi quelques touches d’humour qui allègent un peu cette ambiance oppressante. Les acteurs s’en sortent toujours bien, sauf Winona Ryder qui en fait vraiment trop ; certes c’est un rôle difficile de femme traumatisée, mais là c’est too much. Les autres sont beaucoup plus justes. David Harvour est vraiment bon et développe un personnage vraiment intéressant (me réjouis d’ailleurs de le voir dans le futur Hellboy). Millie Bobby Brown est incroyable ; ce personnage d’Eleven est complexe et elle le transcrit avec beaucoup de justesse. La bande de potes est toujours aussi très bien, avec un petit faible pour Dustin ; leur amitié (surtout Will et Mike) est vraiment touchante, et la confrontation de cette amitié aux réalités de la vie, à la pré-adolescence et son cortège d’amourettes, donne un des aspects très intéressants de la série. Un petit mot aussi sur les nouveaux, Sadie Sink et Dacre Montgomery qui forment un duo assez détonnant (et le look de Billy est quand même assez exceptionnel), mais aussi Sean Astin qui hérite d’un très joli rôle (du coup les Goonies seront un des films des années 80 que les héros ne pourront pas regarder, dommage pour eux).
Au final, c’est bien foutu, c’est prenant, c’est intéressant, c’est plein de bonnes idées, mais ça manque parfois un peu de quelque chose en plus. Au-delà de l’hommage aux années 80 et aux geeks, la série devrait vraiment raconter quelque chose, et il y a des moments où elle se perd un peu, où on n’avance pas, et c’est dommage. Peut-être aussi freiner un peu sur le côté « référence 80’s » parfois un peu exagéré (même si on s’amuse à tenter d’en repérer un maximum). Mais Stranger Things n’en reste pas moins une excellente série. On va encore avoir droit à deux saisons (peut-être trois) d’après les rumeurs, et j’espère sincèrement que les auteurs savent où ils vont et vont nous ficeler un truc qui tient la route ; j’ai très peur de voir le tout partir en live façon Lost.