Le tueur professionnel plus ou moins à la retraite qui veut se la couler douce mais qui est poursuivi par des anciens collègues souhaitant se débarrasser de lui, voilà un thème qui commence à sonner comme quelque chose de courant. Le très bon John Wick (et sa suite, en attendant le 3ème), ou les très moyens Killing Gunther et 24 Hours to Live, par exemple, sont passés par là. Je dois dire qu’ici la bande-annonce m’avait pas mal titillé avec un personnage principal bien bad ass, de la violence en gros paquets et une ambiance sympa.
Dans ce film, un tueur bossant pour une mega-société de tueurs à gages arrive à 50 ans et donc sa retraite forcée, avec à la clé un joli magot. Pour éviter de payer cette somme, le patron de la société fait buter ses employés à l’approche de leur retraite. Mais voilà, le Black Kaiser c’est un peu (oh surprise) le meilleur des meilleurs, la crème de la crème. Alors se débarrasser de lui ne sera pas aisé, même pour une bande de plusieurs tueurs aussi jeunes que tarés. Au programme, bastons, morts, violence, vengeance, massacres.
Le film se base sur un webcomics que je ne connais pas. Le réalisateur Jonas Akerlund nous livre un film tout en contrastes. On suit d’un côté le Black Kaiser, tueur implacable, méthodique, tout de noir et de gris, sombre, monolithique, et son environnement qui suit le même cadre. De l’autre côté, la bande de jeunes chiens fous qui le suit tout en couleurs, en excès, en délires, en hurlements et en vulgarité. Deux mondes, deux styles visuels très différents. Et si le premier me plaît beaucoup, je trouve le deuxième trop nawak. Franchement, entre le boss de l’organisation de tueurs et ses sbires, ça ne le fait pas. Alors que du côté du Black Kaiser, ça le fait carrément. D’autant que le rôle est tenu par le toujours classieux et charismatique Mads Mikkelsen (Casino Royale, Hannibal, Rogue One, Dr Strange,…) qui en jette avec ses cheveux et sa barbe poivre et sel. Autour de lui on a Vanessa Hudgens (Sucker Punch, Machete Kills,…) très douce dans un rôle calme et posé mais au petit twist que l’on aura pu sentir venir, Katheryn Winnick (Lagertha dans Vikings,…) en femme fatale, Matt Lucas en psychopathe plein de tics à la tête d’une organisation criminelle, Johnny Knoxville (le gars de Jackass), Ruby O. Fee, Robert Maillet (Pacific Rim, The Strain,…), Josh Cruddas, Anthony Grant, ou encore (last but not least) Richard Dreyfuss (Les Dents de la mer, Always, Red,…)
Polar reste un bon divertissement, mais ne joue clairement pas dans la même cour qu’un John Wick ; même s’il le cite clairement avec l’histoire du chien et la manière dont ce dernier disparaît, sorte de clin d’œil humoristique. Il s’agit d’un film très adulte (violence, vulgarité, sexe, tout y passe) qui tente de faire le grand écart entre deux ambiances qui ont parfois de la peine à coller. Il y a du bon, mais rien de suffisant pour en faire un grand film.