Guy vit sa vie de petit employé de banque peinard. Il se lève, salue son poisson rouge, choisit un costume toujours pareil dans son armoire de costumes tous pareils, commande le même café sur le chemin, discute avec son ami le vigile de la banque, travaille au guichet, se couche par terre à chaque braquage en attendant que ça passe, et ainsi de suite jour après jour. Parce que oui des braquages il y en a souvent, perpétrés par ces fameux gens qui ont des lunettes de soleil… Jusqu’au jour où Guy s’emparer de l’une de ces paires de lunettes et découvre plein de choses sur son monde, à commencer par le fait qu’il n’est qu’un PNJ au sein d’un immense jeu vidéo multijoueurs quelques part entre GTA et Fortnite.
Sur ce principe à haute probabilité d’humour débile et de références geeks vient se greffer une histoire avec un vrai scénario que je ne vous dévoilera pas, parce que pour une fois la bande-annonce ne l’a pas fait (du moins pas dans mon souvenir). Et franchement cela va bien plus loin que le petit truc cabotin à deux balles. Oui on cabotine, oui c’est clairement un film de geeks pour geeks. Mais c’est aussi une très bonne comédie, un film d’action tout-à-fait correct et un gros délire sur la pop culture, et en particulier les jeux vidéo. Et il faut noter que c’est le premier projet original (donc ni suite ni adaptation ni prequel ni spin off ni rien) chez Disney (enfin, la Fox, qui appartient à Disney) depuis belle lurette (ironie du sort, avec son succès on parle déjà d’une potentielle suite mais bon je ne vois pas trop ce qu’elle pourrait apporter de bon). Il faut dire que le bouzin est co-scénarisé par Zak Penn qui a quand même bossé sur Last Action hero (mythique), Ready Player One, et plusieurs Marvel. Et bon ben le lien avec Ready Player One est évident, sauf qu’ici on a un truc bien plus délirant, plus pétage de durite. On peut aussi faire le lien avec le gros râté qu’est PIxels évidemment, ou penser à Tron mais en délire. Bref, la filiation est là. Et en plus le film, réalisé par Shawn Levy (La Nuit au Musée, Real Steel,…), est bon. Ne boudons pas notre plaisir…
Bon, soyons honnêtes, le scénario ne cherche pas à faire péter les neurones avec un trop plein de réflexion. Il repose sur des idées simples, des retournements de situation parfois assez convenus, des personnages pas toujours très profonds. Mais qu’est-ce que c’est bien traité! On sent la profonde geekitude des gens qui portent ce projet. Les nombreuses références (beaucoup de jeux vidéo, ais aussi plus largement de la culture pop avec entre autres du Star Wars et du Marvel, évidemment vu que ça appartient aussi à Disney) démontrent une certaine connaissance du domaine sans verser dans le too much. Le tout est bien rythmé, enchaîne l’humour et l’action avec facilité. Et puis les images sont de qualité. Il fallait bien entendu des effets spéciaux au tauqet pour rendre compte de ce monde hallucinant au sein d’un jeu vidéo de ce type, et c’est parfaitement réussi.
La qualité du film revient aussi beaucoup à la prestation de Ryan Reynolds (Buried, The Voices, Deadpool et sa suite, Life, Hitman & Bodyguard, 6 Underground,…), avec ce côté si naïf et gentil et capable de tant d’humour pince-sans-rire. L’autre performance qui m’a éclaté, c’est celle de Taika Waititi (What we do in the Shadows, Jojo Rabbit, The Suicide Squad,…). Parmi le reste du casting, notera encore Jodie Comer, Lil Rel Howery (Get Out, Bird Box,…), Joe Keery (Stranger Things) ou encore Utkarsh Ambudkar. Sans compter des petits caméos, aprfois visuels, aprfois juste vocaux avec Chris Evans, Hugh Jackman ou Wanye Johnson. Le film est même tellement dans son époque qu’il fait apparaître des youtubeurs et autres streamers de jeux vidéos super connus (même moi j’en ai reconnu un, c’est dire).
Bref, je me suis éclaté. J’ai surtout bien ri, mais je dois dire que la qualité des images et des effets spéciaux m’a bien bluffé aussi, tout comme la prestation de Reynolds. Un très on moment à passer devant l’écran donc.
Une réflexion sur « Free Guy »