Archives de catégorie : Ciné

Nightcrawler

nightcrawler-posterEn voilà une bien bonne ambiance. Lou est du genre à faire de petit boulots la nuit à Los Angeles, pas toujours dans la légalité, en cherchant un truc pour se faire embaucher régulièrement et de manière stable, un truc qui le fasse bien tripper. Oui mais voilà, Lou il est pas net. Un peu sociopathe sur les bords, pouvant succomber à des accès de colère spontanés, il n’est pas vraiment une image de stabilité. C’est sur les lieux d’un accident de la route qu’il va découvrir sa vocation en rencontrant une équipe de cameraman filmant les faits divers de la vie nocturne et revendant ces images aux médias. S’ensuivra une concurrence féroce avec cette équipe, dans une course au sensationnalisme. Lou se révèlera évidemment prêt à tout, à de terribles bassesses, et à des extrémités peu humanistes, pour arriver à ses fins. Le tout dans une ambiance sombre, lugubre, glauque et poisseuse.

Le film repose énormément sur les épaules de Jake Gyllenhall. Amaigri, émacié, pâle, les yeux exorbités ne clignant presque jamais, il promène son air fantomaique dans le film, donnant une prestance incroyable à ce personnage bien barré. Superbe prestation, dans le cadre de laquelle il rend un personnage vraiment flippant et malsain. L’autre gros élément du film est cette ambiance des faits divers du Los Angeles by night.Pas de glamour, pas de paillettes, on est ici dans le sordide, dans le petit événement sale. Le tout dans un éclairage fugace qui pose parfaitement le truc. La réalisation de Dan Gilroy (auteur de Real Steel) est vraiment impressionante, posant calmement le sordide et le malsain inhérents au thème. C’est impressionnant de voir comment le fond et la forme se rejoignent ici. Le film est globalement lent, posé, avec de grands plans qui nous montrent la ville ; et il y a ces soudains resserrements avec accélérations quand l’action prend le dessus. Le tout est tendu prenant, accrocheur. Et soutenu par une bande originale de qualité, elle aussi parfaitement adaptée.
Alors oui ce Nightcrawler est une très bonne réussite, un vrai bon morceau de cinéma qui claque.

On pourra regretter que le distributeur francophone ait souhaité traduire le titre par un autre titre… en anglais mais qui perd du sens (Night Call) ; d’où vient cette idée à la con?

Everly

Everly_posterJ’étais tombé il y a peu sur la bande-annonce de ce film sorti directement en ligne sans passer par la case cinéma, et son ton et l’action présentée me plaisaient. Alors hop ni une ni deux j’ai lancé Everly l’autre soir et ce fut un très bon divertissement. Bon, soyons clairs, on ne va pas chercher midi à quatorze heures, c’est un film d’action au scénario ultra-basique, avec un huis-clos justifié par un budget limité, avec des incohérences et des moments vraiment trop gros pour être crédibles, mais qu’est-ce que ça défoule… Everly est une mère de famille sans le sou forcée à bosser comme prostituée pour un grand ponte de la maffia japonaise. Pour en sortir, elle accepte de bosser comme indic pour un flic voulant faire tomber le criminel en question. Mais tout va mal tourner quand le yakuza sadique découvre qu’elle a retourné sa veste. Everly ne va pas se laisser faire et va massacrer violemment les vagues d’agresseurs qui vont débarquer dans sa piaule, afin de sauver sa fille et sa mère menacées. Contrainte à ne pas quitter l’appart où elle officie, elle va profiter des armes récupérées sur ses adversaires dans une escalade de violence parfois très crue.

Même si le réalisateur Joe Lynch n’a pas « encore » le talent de son illustre aîné, on sent un fort goût tarantinesque dans ce film. Une femme forte et une bonne dose de violence crue parfois bien exagérée. Oui, la violence est omniprésente dans ce film de pure action. Et certaines morts sont même assez gore. Le sang gicle et les entrailles se répandent. Le tout avec un rythme soutenu. Le film commence tout de suite très fort, plongeant le spectateur en plein dedans. Un petit coup de mou vers le milieu donne un chouilla de profondeur à l’héroïne mais en dehors de cela c’est action sur action, de la baston à tous les étages, avec une progression. Comme un jeu vidéo où de nouveaux adversaires arrivent dont il faut trouver les faiblesses. Alors oui il y a de gros bouts de fil blanc dans le scénario, à commencer par les talents martiaux réellement surprenants de cette prostituée ; à se demander si elle n’a pas été formée par Jack Bauer, Jason Bourne et Ethan Hunt avant d’arriver là, puisqu’on ne sait pas d’où elle les sort. On sent aussi que le réalisateur a dû se contraindre au huis-clos, probablement pour des raisons de budget (entièrement passé en effets spéciaux de morts violentes) , et du coup les ressorts scénaristiques limitant le film à l’appartement sont un peu légers.

Everly est divertissant, rythmé, bourré d’action, et c’est déjà pas mal. Avec quelques trouvailles amusantes (la baballe du chien par exemple), c’est un film sans prétention qui réussit son contrat et ne cherche pas à péter plus haut que son cul. Porté par la toujours aussi belle Salma Hayek, il nous fait passer un moment agréable. Je ne suis pas aussi cruel que les critiques qui le descendent pas mal, sans doute à cause justement de son scénario creux ; mais bon je suis aussi plutôt bon public.

Catacombes

catacombes-afficheAh, les catacombes de Paris, quelle source d’inspiration qui semble être du pain béni pour tout scénariste/réalisateur/amateur de films à se faire peur. Entre les lieux et les légendes urbaines qui tournent autour, il y aurait de quoi faire de bien bonnes choses à mon avis. Du coup je me réjouissais de voir ce Catacombes, film de 2014, qui justement tentait l’expérience en ayant reçu l’autorisation très rare de tourner directement dans les catacombes. Et bien… comment dire… je me suis infligé ce métrage et je peux vous dire que vous pouvez passer à côté. En gros on a ici la preuve que trop de Blair Witch tue le Blair Witch. Faire passer un budget minime avec l’artifice du found footage, c’est vu et revu certes, mais bien des gens s’en sortent des milliards de fois mieux que les frères Dowdle (réunis au scénario, et l’un d’eux prenant la réalisation). Une jeune et belle et intelligente et sportive et talentueuse archéologue est depuis des années sur la piste de la pierre philosophale des alchimistes, pour donner suite aux recherches de son père. Epaulée par son ami qui rêverait d’être ailleurs que dans la friend zone, et qui maîtrise des langues anciennes indispensables ; suivie par un black (représentation des minorités ethniques, toussa) qui fait on ne sait pourquoi un reportage sur sa quête ; aidée et guidée par un groupe de jeunes gens beaux, cools, rebelles et sportifs qui connaissent les catacombes. Et hop c’est parti. On sent bien que ça va merder. Et ça merde. D’une simple excursion censée être un chouilla tendue, le film va virer au surnaturel inexplicable et inexpliqué, avec des petits bouts de folie et pétages de plomb, avant un final qui est plus un soulagement qu’autre chose…

Le film accumule pas mal de mauvais choix. On a tout d’abord des clichés énormes, à commencer par le personnage de l’héroïne, notre fameuse archéologue qui sait tout faire (le déploiement de sa biographie est impressionnant) ; même Indiana Jones fait pâle figure à côté, et pourtant lui il est dans une ambiance pulp qui justifie cela, pas dans le survival que l’on a ici. Ensuite le film qui se veut flippant ne réussit pas à faire frissonner une seule seconde. Allez, soyons gentils, on va accorder une ou deux scènes vaguement tendues, mais c’est tout. Les jump scares se voient venir comme un troupeau de mammouths en rut. Et comme les effets spéciaux sont vraiment faits avec deux bouts de ficelle et un chewing gum, mais sans le talent d’autres qui ont tenté le coup, et bien ce n’est guère prenant, pas immersif pour un sou. Surtout que les personnages n’ont rien de très charismatique et que l’on ne s’identifie jamais vraiment. Et puis le scénario ; j’aime bien les films qui ne me donnent pas toutes les réponses de suite, qui font réfléchir, mais là ça part tellement en sucette qu’il n’y a rien à comprendre ; aucune explication sur le pourquoi du comment au final.

Dommage pour les catacombes de Paris.

Ant-Man

Ant-Man-PosterQui dit « nouveau film Marvel » dit « virée ciné avec mon gnome », et ce Ant-Man tout frais ne fait pas exception à la règle. Et franchement ça a été un très bon moment. Il faut dire que Marvel est un peu omniprésent sur le grand écran (qui a dit « un peu trop »?), naviguant entre le vraiment grandiose (genre Gardiens de la Galaxie) et le un peu poussif quand même (L’Ere d’Ultron). Avec ce Ant-Man, Marvel nous remet de la qualité, un film plein de fun, d’action et d’humour avec le bon dosage.

On y suit les aventures de Scott Lang, un voleur/cambrioleur qui sort de taule et se fait discrètement embaucher par Hank Pym pour un job un peu particulier. Pym est un scientifique de génie ayant inventé un costume capable de réduire son porteur à la taille d’une fourmi, tout en gardant la force d’un humain normal ; avec un communicateur permettant de diriger les fourmis, cela donne une combo puissante pourjouer au super-héros. Et effectivement le job en question a en gros pour but de sauver l’Humanité d’un désastre annoncé. Un scénario qui, comme souvent dans le genre, ne brille pas par son originalité exubérante, mais ce n’est pas non plus ce que l’on attend de ce type de film. Mais le scénario léger est vraiment bien traité et c’est là tout le bonheur de ce film.

Ant-Man dose avec justesse l’humour et l’action pour emmener le spectateur dans une bonne dose de fun. On est là pour avoir du grand spectacle sans se prendre la tête et c’est une réussite.
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